mercredi 12 septembre 2007

Toujours autant d'enfants pauvres au Canada

L'ex «pluss meilleur pays du monde» cache encore 800 000 enfants pauvres. En soit, la nouvelle devrait faire rougir de honte les politiciens et les élites de ce grand pays riche à craquer. Mais non...

En 1989, les députés fédéraux s'étaient engagés solennellement à éliminer la pauvreté infantile avant l'an 2000. Comme ils n'ont rien fait (au contraire!), rien ne s'est passé et les chiffres sont restés sensiblement les mêmes: 12% d'enfants pauvres.

Ça va tellement mal au Canada, que, selon Le Devoir, une coalition d'organismes trouve le moyen de féliciter le Québec qui a «mis en oeuvre des stratégies de réduction de la pauvreté» qui «se traduisent par des progrès encourageants». Bordel! Les péquistes ont gelé les prestations d'aide sociale pendant cinq ans et les libéraux n'accordent qu'une demi-indexation aux «personnes aptes au travail» depuis qu'ils sont au pouvoir... Si «ça» c'est des «efforts encourageants», je n'ose imaginer ce qui c'est passé ailleurs au pays!

D'après ce réseau pancanadien d'organismes voués à l'élimination de la pauvreté des enfants et des familles au Canada, il faudrait investir au minimum 10 milliards $ sur cinq ans pour commencer à avoir un effet sur la pauvreté. Campagne 2000, c'est le nom du groupe, propose une série de mesures fiscales pour y arriver. Il y a là certaines bonnes idées (salaire minimum à 10$, hausse de la prestation fiscale canadienne pour enfants, etc.) mais rien pour révolutionner la lutte à la pauvreté.

La pauvreté, que ce soit celle des enfants ou de leur parents, est malheureusement là pour rester. En fait, pour prospérer le capitalisme a besoin de pauvres et d'inégalités! D'ailleurs, comme le souligne Campagne 2000, les dix dernières années de croissance économique et de prospérité au Canada n'ont pas fait de brèche dans le taux de pauvreté infantile au pays. Concrètement, sans luttes politiques pour la redistribution de la richesse et sans mouvements sociaux combattifs et à l'offensive, la pauvreté ne reculera pas. C'est, en soit, une raison suffisante pour vouloir changer le monde. C'est, en tout cas, l'une de mes motivations profondes.

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