vendredi 14 décembre 2007

Une victoire pour les petitEs salariéEs

Le jour où le Front de défense des non-syndiquéEs déposait une pétition de 28 000 noms revendiquant une hausse substantielle du salaire minimum, le gouvernement libéral annonçait une hausse de 0,50$ applicable le premier mai (le taux passera alors à 8,50$). Selon Le Devoir, c'est la plus forte hausse depuis 1975.

Un pas dans la bonne direction

La plupart des organismes sociaux ont salués la hausse tout en étant critiques. C'est le cas de l'organisme Au bas de l'échelle qui émet toutefois un bémol: il ne faudrait pas que ce soit un one shot deal, il faut que l'effort soit poursuivi l'an prochain et durant les années subséquentes.

À ce sujet, Au bas de l'échelle rappelle que le revenu annuel brut d'une personne qui travaille 40 heures par semaine au taux actuel du salaire minimum (8 $), est de 16 640 $. Ce revenu ne représente que 77 % du seuil de faible revenu (seuil de 2006 indexé de 2 % pour 2007). Pour 2008, la hausse annoncée par le ministre du Travail, fera passer ce revenu à 80 % du seuil de faible revenu (de 2006 indexé pour 2008). Selon l'organisme, la règlementation sur le salaire minimum doit faire partie intégrante d'une stratégie globale de lutte contre la pauvreté, qui permettra d'annuler l'écart entre le seuil de faible revenu et le revenu annuel d'une personne travaillant 40 heures par semaine au salaire minimum.

La FTQ reste sur son appétit

René Roy, secrétaire général de la FTQ, dit quant à lui que la hausse est «un pas dans la bonne direction, qui nous laisse cependant sur notre appétit». «Le gouvernement libéral fait un bel effort, cependant il lui reste encore quelques marches à monter. L’objectif historique des gouvernements est d’atteindre 47 % du salaire horaire moyen. Or pour atteindre ce seuil, le gouvernement aurait dû faire passer le salaire minimum à 8,87 $ l’heure. Les travailleurs les plus pauvres de la société n’ont pas de quoi sabrer le champagne », a précisé le syndicaliste.

La FTQ, comme les groupes populaires, demande également au gouvernement d’adopter un processus d’augmentation du salaire minimum par étape, avec des hausses à tous les six mois, avec pour cible le seuil de faible revenu qui se situe, selon la centrale, à 10,19 $ l’heure. Le ministre Whissel aurait peut-être dû s'inspirer des libéraux ontarienNEs qui ont annoncé un programme de hausse sur plusieurs années...

Seule la lutte paie

Le Collectif pour un Québec sans pauvreté semble être le seul organisme a avoir tiré des conclusions politiques de la hausse du salaire minimum. Plutôt que de reculer dans les années 1970, le Collectif souligne plutôt que c'est la plus forte hausse du salaire minimum depuis celle de 7,5% que la Marche des femmes «Du pain et des roses» avait arrachée en deux temps au gouvernement en 1995 par la force de la pression populaire. Aujourd'hui, selon le Collectif, c'est encore la mobilisation des 28 000 signataires de la pétition du Front de défense des non-syndiquéEs qui obtient ce résultat. Ce qui fait dire à l'organisme que «le mouvement populaire a des raisons d'être fier».

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Nous avions parlé à l'émission de la campagne du Front de défense des non-syndiquéEs. Vous pouvez cliquer ici pour lire l'argumentaire des groupes populaires.

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