vendredi 31 août 2007

La Page Noire réouvre ses portes!



De Limoilou à Saint-Roch...

La librairie sociale La Page Noire réouvre ses portes le 1er septembre prochain. Le centre de diffusion et d’information autogéré qui partageait depuis 2 ans ses locaux avec le journal Droit de parole a migré dans le quartier Saint-Roch, à côté du café-bar autogéré l’AgitéE, au 265 Dorchester.

Nouveau local, même formule! En plus d’une bibliothèque accessible gratuitement, la Page Noire continue d’offrir un service libraire engagé en vendant des livres, brochures et magazines mettant de l’avant des alternatives au système politique et économique actuel. Une section «infokiosque» permet aux gens de différents milieux de diffuser de l’information sur leurs campagnes et événements publics.

Ouvert du mardi au dimanche de 12h à 17h.

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Extrait du numéro 16 de Cause commune

jeudi 30 août 2007

L'homophobie... ça vous amuse encore ? (*)

En réunion on a l'habitude de laisser trainer les canards qu'on a reçu à la boîte postale pour que les camarades puissent les feuilleter. La dernière fois, il y avait le hors-série d'été du Monde Libertaire, l'hebdo de la Fédération anarchiste. J'avoue que j'ai avalé de travers en voyant le back-cover (ci-contre). Il doit bien y avoir trois millions de façons différentes d'illustrer l'anarchisme, alors pourquoi avoir choisi cette illustration plus que douteuse? Si ce n'est pas une caricature homophobe, je ne sais pas ce que c'est! Il me semble que c'est indigne d'un journal libertaire.

(*) Clin d'oeil à un autocollant de la FA durant la dernière campagne électorale.

P.S.: Peut-être que si certains curés n'avaient pas réprimés si violemment leurs fantasmes homos, ils ne seraient pas devenus des prédateurs sexuels.

L'armée dans les fêtes de quartier... (eh merde)

Samedi prochain, la rue Saint-Vallier, en basse-ville, s'animera aux rythmes de Saint-Sauveur en Fête. Cette fête de quartier, avec la Fête du faubourg, est l'une des rares à ne pas être une vente de trottoir déguisée et à intégrer une forte dimension communautaire et artistique. Normal, le Comité de citoyen-ne-s Saint-Sauveur participe activement à l'organisation... Raison de plus d'être extrêmement déçu.

J'ai en effet appris qu'une fois de plus l'armée tiendrait un kiosque pendant la fête. J'avoue que dans les années passées, voir l'armée et la police au côté des pompiers et du transport en commun me faisait grincer des dents. C'est qu'avec les gros véhicules, ce genre de kiosque est extrêmement populaire auprès des ticuls. C'est pas un peu dégueu dans un contexte où l'armée avoue ouvertement vouloir recruter des jeunes chômeurs pour servir de chair à canon en Afghanistan?

Le plus ironique c'est que ce kiosque se tiendra à quelques centaines de mètres d'un monument voué à rappeler la mémoire d'un soulèvement anti-militariste! En effet, au printemps 1918 une important mobilisation contre la conscription a lieu à Québec. Après cinq jours de manifestations, les soldats mitraillent la foule rassemblée à l'angle des rues Saint-Vallier, Saint-Joseph et Bagot, tuant quatre personnes et en blessant soixante-dix autres. Quatre-vingt-neuf ans plus tard, alors que le Canada est une fois de plus impliqué dans une guerre outre-mer, l'armée revient sur les lieux pour recruter une nouvelle génération de chair à canon.

mercredi 29 août 2007

Le pauvre homme divague

Dans une entrevue accordée à Média Matin Québec, Marc Ouelette a déclaré sans rire que «le plus grand service qu’a rendu Mme Boucher à sa ville, c’est d’avoir uni Québec plus que jamais». Le parrain catholique de Québec a rajouté que «on ne s’est jamais senti autant comme famille que maintenant, cette semaine en particulier. Mme Boucher laisse là un héritage, comme une femme qui est de la base et qui a des valeurs humaines profondes, un héritage important que devrait observer le monde politique.»

Pauvre homme, il débloque complètement, la douleur le fait délirer... Et puis, peut-être pas finalement. En poursuivant la lecture de l'article, on se rappelle que Québec doit «accueillir» une importante réunion de grenouilles de bénitiers --le congrès eucharistique mondial-- et que les catholiques comptent bien se faire payer la traite par tous les paliers de gouvernement.

À la journaliste en lock-out, l'homme confie qu'il espère que «la belle collaboration» qu’il avait établie avec Mme Boucher se perpétuera. Qui se ressemble s'assemble, j'imagine. Ça explique peut-être d'ailleurs pourquoi toute la droite populiste, pourtant si prompte à pourfendre le «gaspillage de fonds publics» n'a rien à dire sur les subventions gargantuesque que reçoit l'église pour son pow-wow.

Un certain Karl avait coutume de dire que «la religion est l'opium du peuple», il faut croire que l’archevêque en a fumé du bon et qu'il espère que nous ayons tous le même dealer. Malheureusement pour lui, non.

mardi 28 août 2007

À signaler - Philosophie libertaire à la radio

Dans le cadre de l'Université populaire, le philosophe français Michel Onfray aborde plusieurs aspects de la pensée libertaire. Chose impensable ici, ses conférences d'une heure son rediffusée sur la station de radio France Culture et sont intégralement disponible sur le web. Il s'agit d'une série d'émission d'une heure avec des thèmes tel L’antimarxisme anarchiste, Bakounine, la bohème libertaire, La République libertaire, etc. Il y a cinq ans d'archives disponibles, à raison de 25 émissions d'une heure par année! Michel Onfray, c'est pas nécessairement notre tasse de thé, mais ça vallait le coup de le signaler...

Les archives de l'Université populaire de Caen, par Michel Onfray, sur le site de France Culture.

N.B.: C'est l'agence de presse anarchiste A-Infos qui nous mis sur la piste.

L'anarchie de A à Z

«O» comme Organisation



La question de l’organisation est loin de faire consensus dans le mouvement libertaire. Certains voient dans toute organisation une bureaucratie en puissance et un frein à la liberté si chère aux anarchistes. D’autres, sans être contre l’organisation en soi, ne voient pas la nécessité de l’organisation politique et considèrent que les mouvements sociaux se suffisent à eux-mêmes. Pour notre part, nous sommes partisans de l’organisation politique des communistes libertaires.

Dans les luttes, les gens se radicalisent et veulent parfois aller plus loin. Souvent, les militantEs vont regarder autour d’eux et elles pour voir qui est là et ce que les différents courants ont à proposer. Il y a dix ans, personne n’aurait parié sur une résurrection du maoisme ou de la gauche électoraliste. Et pourtant, ça c’est produit. Pourquoi? En partie, à cause des carences du mouvement anarchiste et de son incapacité à offrir des perspectives politiques.

Comme la plupart des libertaires, nous militons au sein des mouvements sociaux. Nous militons pour faire progresser nos luttes et les gagner. Mais nous sommes aussi des militantEs politiséEs, avec une perspective propre que nous souhaitons faire partager. Le problème, c’est que nous ne sommes pas les seuls!

Dans les luttes, il y a aussi (quelques) rouges et (beaucoup) de réformistes. Il y a une bataille des idées qui fait rage sur la direction que doivent prendre les mouvements sociaux. IsoléEs et désuniEs, nous ne faisons pas toujours le poids face à des partis (relativement) bien organisés et coordonnés. L’organisation est nécessaire pour partager des ressources, rompre avec le localisme et maximiser l’impact des pratiques libertaires.

Beaucoup d’anarchistes sont organiséEs, entre autre, pour faire de la propagande. Que ce soit pour éditer un journal, tenir un site web, produire une émission de radio, animer une librairie. C’est vital --si les anarchistes ne font pas la promotion de leurs idées, personne ne le fera!-- mais c’est insuffisant. Faire la propagande de l’idéal, c’est une chose, mais ça en est une autre de tenter de changer le monde. Pour cela, il ne suffit pas de proclamer ad nauseam la nécessité de la révolution, il faut convaincre et regrouper des gens autour d’une perspective de changement. Ça, ça ne se fait pas dans l’abstrait, ça se fait dans la société et les luttes réellement existantes. Voilà à quoi doit servir l’organisation : faire exister politiquement un courant libertaire dans la ville. Donner un visage public à l’anarchisme et rassembler un pôle libertaire dans les luttes.

D’autres anarchistes sont organiséEs, entre autre, pour faire de l’action directe. Il existe plusieurs regroupements d’action directe sur des questions comme la mondialisation, la guerre, le travail, l’immigration ou la lutte anti-raciste. Encore là, il est vital de chercher à agir sur la conjoncture et d’ouvrir des perspectives radicales de lutte, mais les luttes sectorielles, même radicales, sont insuffisantes. L’organisation doit servir à développer une perspective politique libertaire globale, ancrée dans le quotidien et fédérant tous les fronts.

L’organisation politique ne remplace pas les groupes de propagande et les groupes d’action directe, elle est complémentaire. C’est une organisation permanente, large et ouverte, qui fait tantôt de la propagande, tantôt de l’action. C’est une organisation, surtout, qui est présente dans les luttes et les quartiers. Une organisation qui milite pour des mouvements sociaux combatifs et l’émergence d’une gauche libertaire large et ouverte. Une organisation cohérente politiquement.

L’organisation telle que nous la concevons n’est pas une avant-garde de révolutionnaires professionnelLEs appeléEs à diriger les luttes et les gens. C’est plutôt une minorité agissante de militantEs communistes libertaires, un regroupement de camarades sur la même longueur d’ondes qui coordonnent leurs activités politiques. Ce n’est pas un groupe secret, un club privé ou un groupe d’affinité mais une organisation publique dont on peut devenir membre si on est d’accord avec ses positions. Bref, un peu comme ce que nous tentons de faire avec la NEFAC…



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À paraître dans le numéro 16 de Cause commune, le journal de la NEFAC

Matière à réflexion

Soulignons la publication, sur La Tribu du Verbe, d'un important texte d'Alexandre Popovic sur la présence d'agents provocateurs dans les manifestations de rue au Québec. Comme toujours avec l'ami Popovic c'est un peu (trop) long mais ça vaut le coup. À lire: Agents provocateurs dans les manifestations: Quand le mythe devient réalité.

lundi 27 août 2007

Caché icitte...


Caché icitte
Policier qui brusque dans le vide
Policier de bête
Policier de maître
Policier d ?abuse être
Policier de traître
Policier stupide
Policier gorille et servile
Policier qui pue la routine
De policier de vache
De porc
De policier effronté
De policier pou musclé
De policier protégé
De policier de merde en merde
De merde en policier de criss
De policier de câlisse


Policier
De câlisse de police
De policier de chienne en fils
De chien de policier de câlisse
De chien de police
Gros sale
De police qui chie sur les ti-culs
De policier jeunot fendant
D'impoli poulet baveux
De porc de policier de b'Suf
D'osti de policier de bâtard
De policier de merde
Policier de merde

Policier du con
Du si con-toyen
De policier de protéger les cons
Les polis
Les amis
Ah les policiers de cons
De contrôles de police
De policiers de cons
Trôles de police

Économie : on se fait fourrer



Samedi, dans les pages économiques du Soleil, on apprenait, dans un article de la Presse canadienne, que le bénéfice de la Banque Royale grimpe de 19% au troisième trimestre. En fait, pour le trimestre qui se terminait le 31 juillet, la Banque Royale a fait un chiffre d'affaire de 5,5 milliards $ pour un bénéfice de 1,4 milliard $. Son action a néanmoins reculé parce que "les analystes" s'attendaient à encore plus étant donné que la TD avait vu ses profits augmenter de 39% pour la même période. Tout ça en un trimestre!

Ces chiffres donnent le tournis. Comment ne pas les mettre en parallèle avec la ritournelle des idéologues néolibéraux : il faut créer de la richesse avant de la partager. Créer de la richesse... Comme s'il ne s'en créait pas à la tonne!

Récemment, le prof Lauzon, faisait lui aussi le lien. Malgré ce que peuvent en dire les oiseaux de malheur, "l'économie va bien". En fait, la croissance semble sans limite et les profits sont à leur plus haut niveau depuis 50 ans. Et pourtant, ce n'est pas encore le temps de "répartir la richesse".

Dans un article de l'été passé (merci prof Lauzon!), un journaliste du Devoir se demandait "À qui profite la croissance"? De fait, c'est pour les riches que l'économie va bien. Dans l'ensemble, les salariés ne profitent pas de la création de la richesse. En fait, la proportion du PIB qui va aux salaires et avantages sociaux du monde ordinaire est en baisse.

Selon Le Devoir, "Après avoir graduellement augmenté, en passant d’environ 50% au début des années 60 à plus de 56% au milieu des années 70, le poids relatif des salaires et autres avantages sociaux de l’ensemble des travailleurs dans le produit intérieur brut (PIB) canadien s’est graduellement mis à fléchir au fil des cycles économiques, au point de passer, en 2005, sous la barre des 50%".

Bref, on se fait fourrer!

Réclame ta rue !

La prochaine sortie de groupe du Collectif anarchiste La Nuit (NEFAC- Québec) aura lieu lundi prochain, à l'occasion du Réclame ta rue. Ce sera l'occasion pour nous d'amener nos couleurs (rouges et noires!), de sortir nos bannières, de diffuser le numéro de la rentrée de Cause commune et de faire des rencontres intéressantes. Nous invitons touTEs les amiEs de la NEFAC --et même les autres!-- à participer au succès de l'événement et à affirmer une présence politique forte.

Réclame ta rue

3 septembre 2007
Rendez-vous à 12h30
Sur le parvis de l'église St-Roch

De cossé?

(Texte présentation extrait du site de Réclame ta rue)

Depuis (quatre) ans à Québec, un événement manifestif a lieu : on crée notre fête du travail, congé de capitalisme pour tout le monde! Une rue mystère de Québec est occupée par des centaines de citoyenNes qui viennent y réaliser une part de leur utopie. Les règles sont déconstruites. Car, pour réinventer, il faut d’abord libérer l’espace des normes établies.

D’autres rues sont possibles!

Un amalgame spontané et enthousiaste qui appelle de nouveaux environnements sociaux. Un évènement de réappropriation de l’espace urbain par les citoyenNEs. Une occasion d’exprimer ce pouvoir que nous avons, collectivement, de changer le monde à notre manière. Du terrorisme éthico-esthétique. Une émeute joyeuse. Une mutinerie joviale. Une façon de faire face, de faire corps (et de faire esprit) contre l’abrutissement de l’inconscient collectif! Une attaque pirate. Révolutionnaire. Une insurrection poético-urbaine. Une zone autonome temporaire où tout est permis, car les règles sociales sont battues en brèche. Un rassemblement clandestin, non légal mais totalement légitime! À l’abordage! Un univers en soi, un prisme par lequel on voit la communauté d’une autre manière. Un moment, une pratique de liberté. Un endroit où touTEs sont les bienvenuEs, un univers fantasmalicieux où touTEs peuvent prendre et partager le pouvoir de la rue. La voix de la rue. Un virage à gauche délibéré. Un lieu d’échange. Un espace ludique. Un rêve collectif.

Pourquoi?

Parce que l’humain s’efface trop souvent devant la machine. Pour prendre la rue de front, et en faire notre lieu. Pour un espace libre et créatif. Pour qu’émerge l’insolite et le révolutionnaire.

Parce que la ville priorise la culture automobile : consommation, pollution et individualisme. Il est temps de changer! Pour une communauté vivante et solidaire. Pour chasser la grisaille et le dépressionnisme. Parce que l’art ne gambade que trop rarement dans nos rues. Parce qu’on se donne trop peu de prétextes pour ne pas être spectateurICEs! Pour sortir de nos clichés, réinventer le monde en se réinventant. Parce qu’on ne se parle pas assez! Parce que nous avons trop peu d’occasions de se réapproprier nos vies. Pour que la ville s’organise en fonction des humainEs et non de la marchandise inutile ou de la ferraille filant à tombeau ouvert. Pour embellir nos quartiers et redonner du pouvoir à ceux et celles qui aiment y vivre. Pour contrecarrer la pollution, le capitalisme, le productivisme et autres insanités. Pour sentir l’air frais. Pour que le merveilleux pulvérise le banal. Pour ne pas travailler à la fête du travail, torrieux! Pour que la logique du profit cesse de diriger nos existences! Parce que nous avons le pouvoir de prendre ce qui n’appartient à nul autre qu’à la collectivité, à chacunE d’entre nous. Parce que ce système n’est bon que pour ceux et celles qui ont oublié le pouvoir de leur imagination.

Comment?

« Travailler pour le plaisir et pour des festivités authentiques s’apparente étroitement à la préparation d’une insurrection générale » - Raoul Vaneigem

Vous voulez être du nombre!? Amenez tous vos amiEs ainsi que ce que vous souhaitez voir dans une rue sans voiture. Venez créer, partager, échanger, délirer! Soyez au rendez-vous le 3 septembre 2007 !

Réclame ta Rue est une création collective, une fiesta organisée par touTEs et pour chacunEs. Comme toute réalisation sociale, elle dépend de l’implication de chaque personne. La beauté de l’événement est contenue dans cette fragile synergie. Toutes les actions sont les bienvenues, il ne manque que la tienne! Amène ce que tu veux y trouver et y partager. La voie est libre ! Ameute tous tes amis et fais-toi en d’autres.

dimanche 26 août 2007

Chronique gastronomique



Encore une nouvelle savoureuse sur votre blog préféré.... Les cochons qui livrent du lard, 20 000 fois dans la même journée. C'est pas trop clair à qui les cochons ont livré le lard, ni comment ils ont réussi à en livrer 20 000 fois dans la même journée et à qui, tout en faisant une levée de fonds fructueuse... Mais puisqu'il faut bien se marrer de temps en temps, toutes les hypothèses sont admises ! Allez à la source pour en savoir plus.


COMMUNIQUÉ DE PRESSE

40e journée des fèves au lard sur l'île de Montréal
Le vendredi 29 septembre 2006, pour une 40e fois, la Fraternité des policiers et des policières de Montréal a procédé à sa levée de fonds annuelle. À la fin de la journée, 20 600 repas complets, dont le plat principal était constitué de fèves au lard, avaient été livrés par les policiers et les policières un peu partout sur l'île de Montréal. Il s'agit d'un record absolu puisque l'an dernier, la 39e édition avait permis de vendre 20 001 repas.

Tous pourris!

Les médias, notamment Le Devoir (ici et ici), commencent à s'intéresser à une combine ayant permis au Parti conservateur de dépasser la limite légale de dépenses électorales tout en gonflant artificiellement les remboursements pour ses candidats locaux.

La stratégie était relativement simple: le parti faisait un don important à un candidat local qui s'empressait de le retourner en échange de "publicité". Par la suite, si le candidat obtenait plus de 10% des voix, il se faisait rembourser cette "dépense" à 60% par l'État. Bref, une fraude.

Le pot aux roses a été découvert quand Élections Canada a refusé de rembourser 42 candidats pour de fausses dépenses. Par exemple, Sylvie Boucher, la députée de Beauport-Limoilou, est sensé avoir dépensé 43 264,69 $ en publicité durant la campagne. Les membres de La Nuit vivant dans Limoilou savent que c'est d'un ridicule consommé (sa campagne s'est limitée à quelques pancartes et publicités dans les hebdos locaux... concrètement ce n'était qu'un poteau qui a été emporté par la vague)!

Au total, la manoeuvre aurait permis au Parti conservateur de dépenser 700 000$ de plus que la limite légale. Pas une fortune mais assez pour faire la différence dans les derniers jours d'une course très serrée selon certains experts. Après avoir commencé par contester en cour la décision d'Élection Canada, les conservateurs ont retraités quand ils se sont rendu compte que ça sortait dans les médias et que certains journalistes faisaient le lien entre les noms des agents officiels impliqués et celui de certains élus.

Malgré les apparences, il semble bien que la droite populiste ne soit pas plus "droite" que la droite libérale. (D'ailleurs, ça se vérifie aussi au provincial, Le Soleil ayant révélé la semaine passée que l'ADQ prenait elle aussi certaines libertés avec la loi électorale en sollicitant directement des entreprises) En bref: tous pourris!

samedi 25 août 2007

La police de St-Jérôme assimile les tracts maoïstes à de la propagande haineuse!

Du nouveau dans l'affaire de la manifestation des rouges de Saint-Jérôme dispersé par la police le 11 août. Des militantEs du PCR ont alertés les médias locaux, ce qui a forcé la police à se justifier.

«Quand on distribue des tracts haineux et qu’on contrevient à la loi, faut s’attendre à une réplique», déclaré le sergent Robin Pouliot à Accès (À lire sur le web: Manifestants bon enfants, police sur les dents.). On sait que les tracts du PCR peuvent être hard des fois mais les assimiler à de la propagande haineuse, franchement, faudrait pas exagérer!

Rappelons qu'au Canada diffuser de la propagande haineuse est criminel. Toutefois, pour qu'on soit en présence de propagande haineuse, il faut «inciter à la haine (ou au génocide) contre un groupe identifiable», c'est-à-dire «des personnes qui se différencient par la couleur, la race, la religion ou l'origine ethnique» (Source). Bref, c'est une disposition qui vise l'extrême-droite et les racistes. À notre connaissance, même si la propagande d'extrême gauche peut parfois paraître «haineuse», elle n'entre jamais dans ce cadre.

N.B.: Le PCR nous informe que finalement, c'est 9 personnes qui ont été arrêtées, pas 10. Par ailleurs, toutes les pancartes, les bannières et les drapeaux ainsi que les porte-voix et le petit système de son ayant servi à la manifestation manquent toujours à l'appel.

Décalage et indécence

Ce matin, la ville de Québec est plongé dans le brouillard. Au propre, comme au figuré. Hier, une femme est morte. Andrée P. Boucher, la mairesse de Québec, a succombé à une crise cardiaque. Comme on pouvait s'y attendre, elle est morte au boulot (qu'elle avait amené à la maison).

Je vis depuis hier le plus grand décalage de ma vie entre ce que disent les médias et ce que j'entends dans mon entourage. Depuis hier, les médias dégoulinent d'hommages et de bons mots. 20 pages, rien que dans Le Soleil, même Média Matin Québec (le journal des lockoutés du Journal de Québec) a produit une édition spéciale. Comme à chaque fois qu'une vedette politique meurt, c'est indécent tellement c'est unanime. À croire que tout le monde aimait cette femme là!

Permettez-moi d'être indécent à mon tour et de vous parler de l'autre côté de la médaille (ce qu'on ne lit pas dans les médias). J'ai appris la mort de la mairesse quand une collègue m'a appelé au bureau. Elle était presque hystérique et... folle de joie! (Non, je ne travaille pas à l'hôtel de ville) Et ce n'était pas la seule. Dans la rue des gens m'abordait avec le grand sourire pour m'apprendre la nouvelle. À la maison, même chose avec les voisins. Oh, bien sur, tout le monde était un peu gêné mais personne ne pouvait réprimer une réaction se résumant à "bon débarras". On se disait tous que c'était un peu indécent, mais bon... C'est certainement pas pire que de lire les hommages hypocrites dans le journal.

J'ai passionnément détesté la mairesse. Elle a même réussi à me faire aller voter, moi l'anars, aux dernières élections! Elle représentait tout ce que je déteste : autoritarisme, arrogance, populisme, haine de classe, et j'en passe. Dans mon livre à moi, elle détestait la ville de Québec. Elle représentait la revanche de la banlieue. Je sais qu'elle sera remplacée par un autre. Probablement plus retors et vicieux. C'est vrai qu'elle était "droite dans ses bottes" et qu'elle ne souffrait pas du syndrome de la langue de bois. Ceci dit, je ne la regretterai certainement pas.

jeudi 23 août 2007

Morts en Afghanistan : une perspective alternative

Une réflexion intéressante extraite du Jobboom Blog.

Un accident de travail?

Ce matin en écoutant la radio, l'animateur demandait aux auditeurs de l'appeler et de lui écrire pour savoir si le décès des deux autres militaires lors d'une opération en Afghanistan, hier, allait changer leur perception de la guerre qu'on mène là-bas. Une auditrice a voulu mettre en perspective l'événement malheureux: loin de vouloir minimiser la mort de ces deux soldats aux yeux de leurs familles, de leurs proches, leurs camarades et leurs amis, il ne s'agit que d'un accident de travail malgré tout. Deux travailleurs morts en service. Comme 1000 autres chaque année au Canada dans tous les milieux de travail.

La mort d'un militaire est-elle plus épouvantable que celle d'un ouvrier? D'un manœuvre dans une shop? D'un camionneur dans un accident de la route?


Et vous, qu'est-ce que vous en pensez?

mercredi 22 août 2007

Flics provocateurs à Montebello démasqués

Ca se passe de commentaires. Trois flics déguisés en manifestants masqués, roches à la main, ont été débusqués par les ''vrais'' manifestants dans la zone verte plus tôt cette semaine lors du Sommet de Montebello réunissant les grosses poches du Canada, des USA et du Mexique. Le but de ces flics qui ont vite été se cacher derrière la ligne d'anti-émeute était clair : faire déraper la manif paisible (on est là dans une zone verte, rappellons-le) pour justifier des violences policières. Si les trois agents provocateurs ''semblent'' se faire arrêter quand ils vont se cacher derrière leurs collègues, disons que ce n'est qu'une mise en scène des flics pour sauver la face. Pathétiques. (Surtout le flic cave qui tente de se faire passer pour un manifestant black bloc style alors qu'il porte....un gilet de Radio X....).

Le CMAQ muselé par les flics

Le CMAQ a du retirer de son site un texte suite à la réception d'une mise en demeure de la part de la Fraternité des policiers de Montréal. Le texte en question, ''D'Anthony Griffin à Mohamed Anas Bennis : Enquête sur 40 personnes tuées par la police de Montréal en 20 ans (1987-2006)'', a déplu aux flics et avec raison car on y rencense 40 morts violentes d'individus alors qu'ils étaient aux mains des flics. Heureusement, d'autres sites ont décidé de publier le texte en solidarité avec le CMAQ, au nom de la transparence et en souhaitant qu'un jour la violence aveugle des flics soit réellement dénoncée et combattue. Si le texte venait à disparaître de ce site, vous pourrez sans doute le trouver ailleurs.
Non, vous ne nous ferez pas taire...

Le Bloc québécois? Un parti militariste comme les autres !

À Québec, il est relativement fréquent de croiser dans les mobilisations pacifistes la députée bloquiste Christianne Gagnon. On peut penser que c'est normal, étant donné le pacifisme historique des nationalistes québécois. À la lumière des récentes déclarations de Gilles Duceppe, chef du Bloc, on peut toutefois se demander si ce n'est pas que de la poudre aux yeux.

En effet, on peut lire ce matin dans Le Devoir:
Dans le cas de l'engagement canadien en Afghanistan, le Bloc québécois ne s'oppose pas à une nouvelle mission dans ce pays après février 2009. Si le gouvernement Harper propose, par exemple, de prendre en charge une autre province plus calme ou encore de réorienter la mission sur l'entraînement à l'armée nationale afghane, il pourrait obtenir l'appui du Bloc québécois. «On verra les propositions du gouvernement, mais ce qui est certain, c'est qu'il faudra avoir moins que 2500 soldats en Afghanistan en 2009», affirme Gilles Duceppe. Source

Autrement dit, comme tous les autres chefs de parti à Ottawa, le chef du Bloc critique l'intervention canadienne en Afghanistan sur la forme mais pas sur le fond. Autrefois le slogan du Bloc était "une voix pour le Québec", pourtant, on voit bien que l'écrasante majorité pacifiste québécoise n'a donc pas de représentants au Parlement fédéral... Le Bloc québécois? Un parti militariste comme les autres !

Il est fini le temps des casques bleus...

Tranquillement, pas vite, les gens sont en train de se rendre compte que le rôle de l'armée canadienne à l'étranger est devenu de plus en plus guerrier depuis la fin de la guerre froide. Depuis le début des années 2000, le Canada a réduit considérablement sa participation aux missions de maintien de la paix sous l'égide de l'ONU, au profit d'intervention militaires au côté de l'OTAN. Les chiffres parlent d'eux mêmes :

  • de l'automne 2001 à mars 2006, les missions internationales ont couté 6.132 milliards $
  • la mission en Afghanistan a bouffé 68% de cette somme
  • les missions de maintien de la paix avec l'ONU n'ont coûté que 214,2 millions $ (3% du total des missions internationales).
Aujourd'hui, seulement 59 militaires canadiens portent le casque bleu contre 1149 en 1991. En quinze ans, le Canada est passé du top 10 des participants aux missions de l'ONU pour dégringoler au 50ème rang sur 95. Pas surprenant dans ce contexte que les soldats reviennent au pays dans des bodybags...

mardi 21 août 2007

L'armée recrutera jeunes, pauvres, peu instruits et autochtones

L'armée canadienne recrute comme elle ne l'a pas fait depuis des décennies, à grands renforts de campagnes publicitaires coûtant des millions et de visites dans les écoles et événements publics de tous poils. Jusqu'à maintenant, c'est sur les missions à l'étranger et l'aventure que le message était axé, mais ça pourrait changer sous peu. En effet, le ministère de la Défense nationale vient de recevoir les résultats d'un sondage visant à l'aider à réorienter ses méthodes, et il semble que c'est vers les jeunes chômeurs et les autochtones qu'il devrait se tourner tout en faisant miroiter la possibilité d'avoir une paie régulière et une carrière plutôt que celle d'aller tuer du monde a l'étranger. « Bien que l’idée de voyager avec les Forces canadiennes soit attrayante, elle sous-entend qu’il faudrait servir en Afghanistan et, par conséquent, le fait de mentionner l’opportunité de voyager n’est peut-être pas de mise à ce moment ci pour promouvoir les Forces », s'est fait dire l'armée par le sondeur TNS Canadian Facts. Le temps des missions humanitaires est bel et bien passé ! Le sondage indique aussi que les ''très jeunes gens peu instruits provenant d’un milieu moins favorisé'' sont les plus susceptibles de s'enrôler. On parle ici de jeunes de 18 a 24 ans. Du côté des autochtones, le sondage révèle que près du quart d'entre eux seraient intéressé a s'enrôler à temps plein, ce qui pourrait être utile car les conservateurs ont demandé a l'armée de faire passer le nombre de soldats réguliers de 60 000 à 73 000 alors que 5000 militaires prennent leur retraite chaque année. Autrement dit, il va manquer de chair a canon si rien n'est fait pour enrôler des jeunes, pauvres, peu instruits, blancs ou autochtones ! Plus de chiffres ici.

Le coût du militarisme

Combien coûte la politique militariste canadienne? En quelques mois, le gouvernement Harper a annoncé plus de 22 milliards $ de nouveaux investissement pour de l’équipement militaire et le budget récurent de l’armée a été augmenté de 1,2 milliards $.

Les conservateurs ne font pourtant que poursuivre la voie tracée par les libéraux. L’intervention militaire en Afghanistan, commencée en 2001, a coûté plus de 5 milliards $ jusqu’à maintenant. En fait, depuis 1998, le budget annuel de l’armée a augmenté de 50% pour atteindre 14,3 milliards $ cette année. Tout cela alors que nos routes, nos écoles et nos hôpitaux tombent en ruine…

La militarisation du monde


Partout dans le monde les dépenses militaires sont en augmentation. Depuis 10 ans, elles ont augmentés de 37% et dépassent maintenant le sommet atteint durant la guerre froide. En 2006, les dépenses militaires mondiales se chiffraient à un total de 1204 milliards $US. Un peu moins de la moitié de cette somme est dépensée par les Etats-Unis, notamment pour financer l’occupation de l’Irak.

N’est-il pas scandaleux de constater que tant d’argent est dépensé pour semer la mort et la désolation? Imaginez ce que l’on pourrait faire avec tout cet argent s’il était investi à des fins socialement utiles…

lundi 20 août 2007

Contre-info : Couverture radio indépendante du Sommet de Montebello

Des journalistes radio indépendants produisent une émission de radio quotidienne pour contrer la désinformation médiatique entourant le Sommet de Montebello. La voici en MP3.

(via l'AMARC)

Mise-à-jour


bulletin de nouvelles 21 aout 2007
Contenu : montage sonore sur la manifestation d’hier; commentaire sur la présence des médias; vox-pop dans les rues de Montebello; entrevue avec Françoise David et Amir Khadir.
28:41

bulletin de nouvelles 20 aout 2007
Contenu : Des manifestants « retenus » à Hawkesbury; Retour sur les événements d’hier à Ottawa : manifestation et conférence organisée par le Conseil des canadiens; Vox Pop dans les rues de Montebello.
29:15

bulletin de nouvelles 19 aout 2007
Contenu : Brèves manchettes; entrevue avec des gens de la région de Montebello; le correspondant Frédéric Dubois nous offre un compte rendu de la Rencontre nord-américaine des organisations du secteur énergétique; Michel Chossudovsky, professeur d’économie à l’université d’Ottawa donne son analyse du PSP.
30:01

Bulletin de Nouvelles 18 aout 2007
Contenu: - Vox pop qui prend le pouls de la population de Montreal sur le PSP. - Deux portes-paroles d’une coalition d’organisme québécois nous parlent des mobilisation contre le sommet. - Le syndicaliste Gaétan Ménard nous parle de son action inusitée pour attirer l’attention des chefs d’État. - Dorval Brunelle professeur à l’Université du Québec à Montréal nous donne des détails sur le contenu des discussions qui se dérouleront à l’intérieur du Château de Montebello.
30:02

Contre-Info: Y-a-t-il dérive sécuritaire en la demeure ?

(via Actualité citoyenne)

Il faut admettre que les manifestants ont fait preuve d’une certaine audace le 16 août dernier en organisant une action-surprise qui devait aboutir devant les bureaux secrets du SCRS à Montréal. Cette «manif» a été organisée dans le cadre de la semaine d’actions contre le Partenariat pour la sécurité et la prospérité (PSP) et dans le but de donner le ton aux manifestations qui auront lieu le 19-20 et 21 août 2007 à Montebello.

Vidéo: Y-a-t-il dérive sécuritaire en la demeure ?
un court-métrage de Santiago bertolino durée: 4min.33



Cet évènement a permis de rappeler l’existence du Service canadien de renseignement et de sécurité (SCRS) et de porter un regard critique sur cette agence gouvernementale d’espionnage qui agit dans le secret le plus total. D’autant plus que nous sommes dans un contexte où le gouvernement canadien cherche plus que jamais à renforcer l’aspect sécuritaire du pays et qu’il devient important de faire la lumière sur une agence telle que le SCRS et la manière dont elle soutire son information. Durant la manifestation, une porte-parole affirmait que c’est entre autres le SCRS, « qui fait des interrogations musclées, qui fait des renvois vers la torture, que c’est le SCRS avec la GRC qui collent des certificats de sécurité aux non-citoyens ».

Ce court-métrage de 5 minutes fait le portrait de cette petite manifestation organisée par un groupe qui semble s’être formé pour l’occasion, le Rassemblement populaire contre l’injustice sécuritaire.

Aussi, cette manifestation a lieu à un moment où un rapport d’enquête rendait publique l’implication du SCRS dans la déportation de Maher Arar vers les chemins de la torture en Syrie (à lire dans le Devoir: « Le SCRS savait que Maher Arar serait torturé »).

Pour en savoir plus sur le SCRS, je vous invite à lire ce texte du Collectif opposé à la brutalité policière: « Police secrète et espionnage politique ». Et pour mieux comprendre les enjeux du Partenariat sur la sécurité et la prospérité, je vous propose le texte de Jules Dufour intitulé: « Partenariat pour la sécurité et la prospérité ou Conquête des Amériques par Washington ? »

* * *

Pour un suivi d’heure en heure à propos des manifs de Montebello je vous invite à jeter un coup sur le site d’indymedia Ottawa:

http://ottawa.indymedia.org/

Il y a des émissions de radio en direct, vous pouvez publier vous même vos propre articles et vidéos … À découvrir

Source : Actualité citoyenne

Rire jaune (Les Simpson)...

Ce sont les communistes libertaires de Seine-Saint-Denis qui m'ont finalement convaincu d'aller voir ce film dont tout le monde a parlé. Si même les camarades d'Alternative libertaire en parlent sur leur blogue...

Wow! Primo, c'est drôle, très drôle... D'un bout à l'autre. (On s'y attendait, évidemment, mais, franchement,
c'est très réussi et ça dépasse les meilleurs épisodes.)

Et c'est incroyablement politique. Une charge à fond de train contre l'Amérique neo-con. Tout y passe: l'environnement, la religion, l'État big-brother-esque, etc. Voilà une critique sociale et politique sans concession.

Si vous aimez les petits bonshommes, ça vaut vraiment le coup. Profitez-en pendant que c'est encore en salle (sinon, ben ça fera surement une excellente soirée de cinéma maison...).

dimanche 19 août 2007

Suite des arrestations à St-Jérôme

Il y a de nouveaux développements dans le dossier de la manifestation communiste dispersée par la police à St-Jérôme. Un correspondant du Bureau d'information politique du PCR nous écrit que:

Il y a eu comparution pour la forme jeudi le 16, sans la présence des accuséEs (il s'agit d'une accusation sommaire et leur présence n'était pas obligatoire). La procureur de la Couronne a alors demandé d'ajouter des conditions de remise en liberté d'ici au procès: 1) qu'aucunE accuséE de l'extérieur ne puisse aller à Saint-Jérôme (sauf pour le procès); 2) que tous-toutes les accuséEs se voient interdire de manifester à Montebello cette semaine. Cette requête a été rejetée pour des raisons techniques, i.e. parce que les accuséEs étaient absentEs (une telle requête exige leur présence). Toutefois, cela confirme un certain lien entre les arrestations et Montebello. La procureur a aussi dit que les accuséEs sont de "dangereux criminels" et des récidivistes potentiels car l'un d'entre eux aurait dit qu'il y aurait d'autres manifs à Saint-Jérôme.


Bip! Bip! À suivre...

samedi 18 août 2007

Salissage dans Le Soleil

Ce matin, l’éditorial du Soleil sent tellement l’entreprise de salissage que le journal pue. Dans « Les silences coupables », Pierre-Paul Noreau se livre à une job de bras que n’auraient par renié les rédacteurs de la Pravda de la belle époque. Pour justifier l’érection d’un périmètre de sécurité à Montebello –une interdiction de facto de manifester–, notre éditorialiste a décidé de salir un maximum les manifestants. Il écrit : « Aucun organisateur ne peut garantir que son service d’ordre pourra contenir les éléments politiques radicaux et les voyous qui se greffent aux protestations dans l’objectif de créer de la tension, d’en découdre avec la police ou tout bêtement de s’adonner au vandalisme et au vol. » L’éditorialiste, ou qui que ce soit d’autre, peut-il citer ne serait-ce qu’une seule manifestation à laquelle se sont greffés des voyous pour « s’adonner au vandalisme et au vol » ? C’est quand la dernière fois qu’il y a eu de la casse et du pillage dans une manifestation au Canada ? Non, le défilé de la coupe Stanley ne compte pas… Voyons donc tout cela est complètement tiré par les cheveux ! Pierre-Paul Noreau déforme la réalité et joue avec les peurs du monde à un tel point que ça en devient ridicule. De fait, Le Soleil justifie une dérive sécuritaire liberticide au nom de menaces imaginaires.

Pour en savoir plus sur les manifestations à Montebello

vendredi 17 août 2007

Mario Dumont veut rencontrer Sarkozy

Ça a l'air que Mario Dumont veut rencontrer Sarkozy, le nouveau président français.

À priori, les deux hommes ont plus d'un atome crochu. Outre d'avoir été comparé à Le Pen en campagne électorale (ci-contre une célèbre affiche d'Act Up Paris), tout deux ont fait leur pain et leur beurre en ne mâchant pas leur mots, en s'attaquant à l'immigration, en jouant la carte sécuritaire de la loi et de l'ordre, en disant vouloir "être dans l'action" et en prétendant être en rupture avec les vieux partis (tout en étant tombé dedans étant petit...). Chacun de leur côté de l'atlantique, ils représentent une nouvelle droite populiste décomplexée qui monte. Oh, et il paraît que Sarko pue autant de la gueule que Mario...

L’immigration au Québec : les faits

Quand il est question d’immigration, les préjugés ont la vie tenace tant du côté des racistes en pantoufles – innombrables – que de celui des groupuscules extrêmistes. Il suffit cependant d’analyser les statistiques officielles pour déconstruire de nombreux mythes et constater qu’une majorité des immigrants est constituée de personnes jeunes, éduquées, favorisées économiquement et parlant français.

Immigrants économiques, regroupements familiaux et réfugiés

Entre 2001 et 2005, le Canada a admis une moyenne de 239 805 immigrants par année. Au Québec, cette moyenne se situe à 40 474 immigrants admis par année, soit 17 % du total canadien. Les autorités catégorisent les immigrants de trois façons : immigration économique, regroupement familial et réfugiés. Toujours pour la période 2001-2005, ces catégories ont représenté respectivement une moyenne 60 %, 22 % et 17 % des immigrants admis au Québec. En 2005, par exemple, la province a accueilli 26 375 immigrants économiques contre 7163 réfugiés.

Des 202 368 immigrants admis au Québec entre 2001 et 2005, plus de 52 % étaient des « travailleurs qualifiés », les autres catégories de l’immigration économique étant constituées d’investisseurs (4,1 % du total), de parents aidés (1,4 %), d’entrepreneurs (1,2 %), d’aides familiaux (0,8 %) et de travailleurs autonomes (0,5 %). La catégorie des regroupement familiaux, pour sa part, est issue des époux/conjoints/partenaires (15 %), des enfants (1,4 %), de l’adoption internationale (1,9 %) et des parents/grand-parents/autres (3,2 %). Finalement, la catégorie des réfugiés se découpe ainsi : réfugiés pris en charge par l’État (4 %), parrainage (0,7 %), réfugiés reconnus sur place (8,6 %) et membres de la famille d’un réfugié (3 %).

Connaissance du français et de l’anglais

Parmi les 202 368 nouveaux arrivants au Québec entre 2001 et 2005, 23,4 % parlaient français seulement, 28,8 % le français et l’anglais, 17 % l’anglais seulement. Les personnes ne parlant ni français ni anglais n’ont représenté que 30 % des immigrants admis. Globalement, seulement 12 % avaient le français comme langue maternelle, contre 2,7 % d’anglophones et 87 % entrant dans la catégorie « autres langues ».

Provenance et âge

La provenance des immigrants au Québec se présente ainsi : Afrique 26,5 %, Amérique 18,1 %, Asie et Moyen-Orient 31,9 %, Europe 23,4 %. Plus précisément, ils sont arrivés des pays suivants : Chine (9,3 %), Maroc (8 %), France (8 %), Algérie (8 %), Roumanie (6 %), Colombie (4 %), Haïti (4 %), Liban (3,5 % ) et Inde (3 %). Près de 20 % de ces personnes avaient entre 0 et 14 ans et plus de 50 % avaient entre 15 et 35 ans contre 7,8 % de personnes âgées et 45 à 64 ans et seulement 1,3 % ayant plus de 65 ans. Parmi eux, 80 % projettaient vivre dans la région de Montréal et 4,4 % à Québec. Plus de 60 % avaient un minimum de 14 ans de scolarité. Pour ce qui est de ceux qui décident ensuite de partir ailleurs, environ 20 % des immigrants admis au Québec entre 1995 et 2004 avaient quitté la province en 2006.

Part de la population immigrée à Montréal par quartier

Saint-Laurent49 %
Côte-des-Neiges – Notre-Dame-de-Grâce45 %
Villeray – St-Michel – Parc-Extension41 %
Saint-Léonard39 %
Côte-Saint-Luc – Hamspstead – Montréal-Ouest38 %
Dollar-des-Ormeaux – Roxboro33 %
Mont-Royal31 %
Pierrefonds – Senneville28 %
Ville-Marie28 %
Westmount27 %
Montréal-Nord27 %
Kirkland26 %
LaSalle25 %
Outremont22 %
Plateau Mont-Royal21 %
Beaconsfield – Baie-d’Urfé20 %
Dorval20 %
Pointe-Claire20 %
Sud-Ouest19 %
Anjou18 %
Rosemont – La Petite-Patrie18 %
Rivière-des-Prairies – Pointe-aux-Trembles – Montréal-Est7 %
Verdun14 %
Île-Bizard – Sainte-Geneviève – Sainte-Anne-de-Bellevue13 %
Lachine12 %
Mercier – Hochelaga-Maisonneuve12 %
Ahunstic – Cartierville7 %



Part de la population immigrée à Québec par quartier

Sainte-Foy – Sillery....................4755................... (7 %)
La Cité 3320 (5,4 %)
Limoilou 1760 (3,9 %)
Les Rivières 1645 (2,8 %)
Laurentien 2030 (2,4 %)
Charlesbourg 1510 (2,1 %)
Haute-Saint-Charles 805 (1,7 %)
Beauport 1185 (1,6 %)



Montagnar (NEFAC-Québec)

SOURCES
Ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles du Québec,
Direction de la recherche et de l’analyse prospective
Citoyenneté et immigration Canada
Statistiques Canada (recensement de 2001)
Journal Le Soleil


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Extrait de Ruptures no 7

mardi 14 août 2007

Tiens, les reds ont un zine !

Avant les blogues, il y avait les fanzines. Justement, nos colocs rasés* viennent d'en sortir un : Rudies United (c'est en français, n'ayez crainte).

Le nouveau zine prend le relais de feu Classe contre classe, publié 3 fois en 2002-2003. Sur une vingtaine de pages, le but est de faire connaître les groupes de musique de la scène locale et internationale et de promouvoir les idées et les convictions des skins rouges et noirs.

Au sommaire on trouve les potins de la scène musicale (Les échos de la rue, disent-ils), une critique de film (This is England) et de nombreuses critiques de disques (33 révolutions par minute) mais aussi quelques textes plus substantiels. Entre autre une réflexion sur la place des queer dans le mouvement skinhead, une très intéressante entrevue** avec Webster de Limoilou Starz (où on apprend que le rapper va lancer un nouvel album le 11 septembre au Velvet), un appel à former un crew d'ultra antifa pour le futur FC Québec (qui devrait être lancé l'an prochain), un récit de voyage un peu particulier chez les antifas allemands et finalement le début d'une série sur l'histoire de la bière au Québec (Dow!). Fait à noter, les reds de Québec ont de l'humour (comme en fait foi(e) le magnifique crest à gauche). Bref, à lire et à faire lire. Disponible dans les bons concerts et surement chez quelques bons disquaires.



* On partage notre boîte postale avec la gang du RASH de Québec (rebaptisé RASH-Stadacona).

** Si je met assez de pression sur l'ami Farruco, pensez-vous qu'il va vouloir la republier ici?

Une subtilité toute militaire...

lundi 13 août 2007

Entrevue avec 4 militantEs du RAME

La grève générale étudiante de l’hiver 2005 fut la plus longue et la plus suivie de l’histoire du Québec. Historiquement, les grèves étudiantes sont en général suivies de périodes de radicalisation de masse et de (ré)organisation politique à gauche. Nous étions nombreux et nombreuses, plus ou moins issuEs de la grève de 1996, à nous demander quels fruits celle de 2005 allait donner. La réponse libertaire est venue à l’automne avec l’apparition du Réseau anarchiste en milieu étudiant (RAME).

Afin d’en savoir plus, Ruptures a posé des questions à des militantEs du RAME. Le but n’était pas d’avoir la version officielle du RAME (ça, nous l’avons déjà publié dans Cause Commune) mais bien différents regards de militantEs. Bref, on voulait avoir leur point de vue personnel, sans censure (en autant que ce soit publiable et citable !). Grâce à la magie d’internet, nous avons obtenu la collaboration de quatre militantEs du RAME : deux gars, deux filles, provenant de quatre institutions différentes. Il s’agit de Pierre-Luc (UQAM), de Sophie (soins infirmiers, Saint-Laurent), de Guillaume (U de M) et d’Emma (Maisonneuve).

Pour mettre les choses en perspective, le RAME est une organisation toute jeune. Selon Sophie, l’idée de former un réseau a été lancée pendant une retraite du groupe étudiant Libertad. L’organisation a été fondée lors de deux assemblées générales tenues l’été dernier, à Montréal. L’assemblée générale du réseau se rencontre selon les besoins, toutes les quatre à six semaines. Entre les AG, il y a trois comités : le comité de suivi, le comité d’agitprop et le comité activités. Une cinquantaine de personnes, issues d’une dizaine d’institutions, participent plus ou moins activement aux débats du groupe. Pour l’instant, le membership du RAME est individuel, mais certains comités locaux songent à en faire partie en tant que groupe. Le membership individuel versus le membership de groupes est une question qui n’est pas tout à fait réglée. Le RAME aimerait bien favoriser l’apparition de collectifs un peu partout, mais est en même temps conscient que ce n’est pas possible dans toutes les écoles, et que, même là où c’est possible, les militantEs trouvent parfois plus prioritaire de travailler dans le comité de mobilisation de l’asso, par exemple.

Propos recueillis par Phébus (NEFAC-Québec)


RUPTURES : Qu’est-ce qui vous a amené à militer (dans le mouvement étudiant et dans le mouvement anarchiste) ?

PIERRE-LUC : J’étais déjà intéressé aux questions politiques à l’adolescence, je suis rentré au Cégep du Vieux Montréal, je suis parti à Cuba faire du travail volontaire en 2002, en pleine période de la mode « antimondialisation », j’ai rencontré des gens au Cégep, j’ai participé au comité Libertad, je me suis radicalisé, et puis voilà tout s’enchaîne…

SOPHIE : J’ai d’abord commencé à militer dans le mouvement étudiant, quand je suis entrée au Cégep. Le mouvement étudiant (via l’ASSÉ et via l’asso étudiante à Saint-Laurent) a été ma porte d’entrée sur le mouvement anarchiste, via la CLAC entre autres. J’imagine que j’ai commencé à militer comme le font beaucoup de gens au Québec : l’organisation de la société me fait chier en général. Avant d’entrer au Cégep, je ne voyais pas vraiment de moyen d’exprimer cette frustration à part que dans les partis de gauche. C’est dans le mouvement étudiant d’abord et le mouvement anar par la suite que j’ai vu d’autres manières de faire, sans parti, et une analyse qui, dans le fond, collait beaucoup plus à mes idées.

GUILLAUME : J’ai été rapidement convaincu au secondaire que les problèmes sociaux que vivaient les populations (faim dans le monde, pollution, stress, perte de diversité culturelle) étaient reliés aux principes du capitalisme : la maximisation des profits.

À l’époque (Sommet des Amériques à Québec), il me semblait que c’était les anarchistes qui essayaient le plus de faire bouger les choses. Mes parents écoutaient Brassens et Ferré, ce qui me donnait déjà un préjugé favorable face à cette théorie. Je me suis alors mis à l’étude de la pensée anarchiste. Je suis allé à des rencontres de la CLAC, puis j’ai participé à des manifestations dans le cadre des squats Préfontaine et Overdale. Je suis allé à des manifestations qui ont été sévèrement réprimées (manifestation contre la brutalité policière ; manifestation contre une rencontre des ministres du travail du G8). Tout ça m’a radicalisé. Je suis allé au salon du livre anarchiste et j’ai lu pas mal. J’ai commencé à me définir comme anarchiste, puis comme anarcho-communiste.

Cependant, je gardais en moi une incertitude quant à la possibilité révolutionnaire, et de ce fait, je gardais de nombreuses incohérences : j’avais un côté largement réformiste et je ne me posais pas sérieusement la question de la stratégie révolutionnaire.

Rendu au Cégep, mon réformisme m’a donné le goût de participer aux mouvements sociaux dans leurs luttes contre Charest, mais par ailleurs, je cherchais un militantisme intelligent, radical et démocratique. C’est alors que je suis tombé sur les anarchistes du Cégep du Vieux Montréal qui exigeaient la démocratie directe dans le cadre du syndicat étudiant. J’ai milité avec eux, entre autres pour provoquer la grève étudiante de l’hiver 2005 (j’avais été élu responsable à la mobilisation sur le bureau exécutif de l’association étudiante). La lutte réelle que j’ai vécue durant la grève, avec tout ce qu’elle implique, m’a finalement radicalisé pour de bon et m’a montré l’importance d’une recherche de cohérence. Après la grève, ma pensée politique avait largement évoluée…

EMMA : L’anarchisme de bands comme Propaghandi et Anti-Flag m’a amené à faire des lectures qui m’ont motivé à m’impliquer dans des groupes radicaux. Un des premiers groupes dans lequel je me suis impliquée était un groupe radical basé à mon cégep (c’était une bonne porte d’entrée dans le militantisme, assez accessible). C’est un peu plus tard que je me suis impliquée dans le mouvement étudiant car au début je ne faisais que le considérer comme réformiste. C’est surtout avec le contexte pré-grève (donc à l’automne 2004) que j’ai vraiment réalisé que le mouvement étudiant pouvait être très intéressant en tant que mouvement de masse appliquant le syndicalisme de combat. Je considère que c’est un premier pas vers une certaine prise en charge de leurs affaires par le monde quand les gens défendent leurs intérêts (qui s’opposent à ceux de la classe dirigeante) en posant diverses actions combatives, le tout émanant d’assemblées générales de base. Bien que cela ne soit pas fait dans une perspective révolutionnaire, eh bien c’est déjà un premier pas et, dans la lutte, les gens peuvent développer leur analyse des choses et se radicaliser. S’impliquer dans le mouvement étudiant permet d’être en contact et de rejoindre des gens qui, au premier abord, seraient plus ou moins interpellés par la propagande révolutionnaire. Si les gens radicaux délaissent le mouvement étudiant, la place sera prise par des gens plus modérés, et on perd alors notre chance de promouvoir nos idées de démocratie directe et d’approche plus confrontationelle au sein de celui-ci.


RUPTURES : D’où vient le besoin de s’organiser spécifiquement comme anarchiste étudiant ?

PIERRE-LUC : Pour un anarchiste, il est impératif à mes yeux de s’organiser dans ses milieux de vie quotidien. L’école est un foyer où la jeunesse, dans son ensemble, n’a pas vraiment le choix d’évoluer. Étant donné ma condition d’étudiant, il me semble important de propager les idées et les pratiques libertaires à des jeunes qui évoluent dans le même milieu que moi. Il demeure qu’il existe des organisations (enfin… une) qui se réclament du syndicalisme de combat et il n’est pas étonnant de voir des anarchistes s’y impliquer, puisque certaines pratiques défendues par ce courant syndical sont proches ou apparentées à des pratiques libertaires. Néanmoins, bien que ce travail soit important puisqu’il est déterminant pour tout changement social d’envergure (comme par exemple la dernière grève générale illimitée, qui est principalement le fruit du travail de l’ASSÉ), il est à mon avis essentiel d’apporter une critique spécifiquement anarchiste au sein des luttes. La critique anarchiste amène d’autres perspectives aux gens en lutte, élargit le débat et prouve qu’il existe des alternatives toujours d’actualité en marge des systèmes de domination. Dans les grands moments de lutte, notre critique a un potentiel de radicalisation immense.

SOPHIE : Je pense qu’il faut s’organiser comme étudiantEs d’abord, dans le cadre d’un mouvement syndical de combat qui vise à établir un rapport de force face à l’État. C’est, en tout cas, l’une de mes priorités pour le moment.

En tant qu’anarchistes étudiantEs, par contre, je pense qu’on se doit de diffuser notre analyse, sinon c’est de l’hypocrisie, que de s’organiser dans un mouvement sans jamais avancer notre discours propre. Le besoin de s’organiser dans le RAME est né de la multitude de contacts que nous avons accumulé plus informellement depuis quelques années. Nous avons senti le besoin de formaliser ces liens et de se donner les moyens, justement, de diffuser nos idées et de rendre l’anarchisme plus accessible. Bien que plusieurs d’entre nous ont été initiéEs à l’anarchisme dans le mouvement étudiant, je ne crois pas qu’il faut nécessairement compter sur ce dernier pour promouvoir les luttes anars : c’est à nous de le faire.

GUILLAUME : Je considère que pour nous, les anarchistes, il est nécessaire de s’impliquer dans nos milieux de vie, surtout quand ceux-ci peuvent rejoindre des masses. Je considère les étudiantEs comme des travailleurs intellectuels et je vois dans le mouvement étudiant la possibilité de créer un mouvement de masse radical et démocratique. Ce mouvement peut faire connaître l’anarchisme à plusieurs personnes, et, but ultime, maximiser nos chances de révolution.

EMMA : Quand t’es étudiantE, un de tes milieux de vie est une grosse bâtisse avec pas mal de monde dedans. Cette concentration importante de monde renferme inévitablement des gens qui peuvent être ouverts aux idées anars. C’est sûr que l’idéal serait de ne pas se limiter aux étudiantEs, mais étant donné qu’on partage une certaine réalité, ça peut aider pour entrer en contact avec eux-elles (on est pas des outsiders). Bref, je me sens plus à ma place de mober unE étudiantE qu’un syndiqué de 50 ans, (et vice-versa pour un vieux révolutionnaire qui vient dans un cégep, sans vouloir tomber dans l’âgisme…) je crois que l’impact est meilleur, et notre angle d’approche sera pas nécessairement le même. Mais je considère qu’une organisation révolutionnaire plus « générale » comme la NEFAC est essentielle et qu’idéalement les forces devraient y converger. Le RAME s’est créé comme un premier effort pour rassembler une couple de personnes qui s’identifient comme anars et qu’on savait un peu éparpillées dans différentes institutions d’enseignement (Vieux Montréal, UQAM, Saint-Laurent, Maisonneuve, Gérald-Godin, Cégep de Sherbrooke, etc.). Cependant, on entretient de bons liens avec la NEFAC, tel que le démontre la décision du RAME de joindre la campagne de la NEFAC sur les élections…


RUPTURES : Qu’est-ce que le RAME fait/veut faire ?

PIERRE-LUC : Le RAME se veut un réseau d’individus, pour l’instant, mais à moyen-long terme il sera constitué de groupes locaux, c’est-à-dire de collectifs implantés dans les écoles. Certains de ces collectifs existent déjà : Libertad au Cégep du Vieux Montréal, le Comité d’action politique de l’UQAM, le Collectif anarchiste du Cégep de Sherbrooke, le Front de réflexion et d’action anticapitaliste à Maisonneuve… Le but est de réseauter ces groupes afin de leur permettre de mieux se coordonner entre eux, de mieux s’unir dans notre lutte commune. Nous voulons être un support pour les idées et les pratiques anarchistes. Un objectif est aussi de rendre plus accessible à la jeunesse certaines activités spécifiquement anarchistes, comme des ateliers, des soirées, du matériel d’info, provenant de différentes organisations avec lesquelles le RAME a des contacts.

SOPHIE : On veut faire de la propagande, entre autres. On est sur le point de lancer le premier numéro de notre bulletin, La Marmite (une publication tirée à 3000 ex.). On voudrait organiser des ateliers sur l’anarchisme et sur le système d’éducation pour cet hiver aussi. Nous avons participé au contingent anti-impérialiste dans la manifestation du 28 octobre dernier contre l’occupation de l’Afghanistan. On projette de s’organiser contre les prochaines élections, aussi. Nous sommes une organisation très jeune encore, mais les projets ne manqueront pas. Je pense que le RAME peut aussi servir de pont entre le mouvement étudiant et les autres luttes sociales. Je pense que présentement, le syndicalisme étudiant est en train d’oublier un peu ses liens avec les mouvements populaires et de base, pour bâtir plutôt des liens avec les syndicats. Cela n’est pas mauvais en soi, mais je crois qu’il est important de rappeler que la dernière organisation syndicale étudiante combative est née à peu près en même temps que les luttes contre le Sommet des Amériques, et qu’il y a souvent plus de rapprochements à faire avec ces luttes plus « grassroots ». Je pense que le RAME peut aussi mettre en lien des anars étudiantEs avec d’autres luttes sociales (ex. : droits des migrantEs, travail anti-guerre, anti-racisme, luttes en milieu de travail, etc.).


RUPTURES : Qu’est-ce que le RAME a à offrir de plus que le militantisme étudiant classique ?

PIERRE-LUC : Le militantisme étudiant classique est bien obligé de se renfermer dans des luttes sectorielles, qui nécessitent une attention particulière. Le RAME élargit le débat en ne s’attaquant pas à une spécificité de l’injustice du système, mais plutôt à l’injustice du système dans son ensemble, dans ce qui le comprend : la guerre, la farce démocratique, l’éducation, la répression, le colonialisme et l’impérialisme, etc. sont différentes thématiques qu’on explore.

SOPHIE : Je ne vois pas le RAME comme étant nécessairement en compétition avec le « militantisme étudiant classique ». Je pense que le RAME est un espace autre où on peut se coordonner entre anars dans le mouvement étudiant.

GUILLAUME : Une réelle réflexion philosophique plus large, une critique de la totalité de la domination capitaliste et, ainsi, une pensée et une stratégie qui vont plus loin que le réformisme inefficace.

EMMA : On voit les deux comme complémentaires. Le bonus serait d’affirmer clairement notre
anticapitalisme, notre parti pris révolutionnaire, de critiquer en profondeur le système d’éducation (son rôle de reproduction du système capitaliste). Bref, pousser une analyse plus radicale et militer en conséquence…


RUPTURES : Pourquoi les étudiants anarchistes devraient se joindre à vous ?

PIERRE-LUC : C’est simple : y’a pas d’autres organisations ouvertement anars dans le milieu étudiant. C’est un peu pour ça qu’on existe… Les anarchistes qui étudient mais qui ne veulent pas s’impliquer existent, cependant. Il est bien possible d’être anarchiste et étudiant et ne pas vouloir s’impliquer avec le RAME, mais généralement, ce sont du monde qui s’impliquent dans des collectifs extérieurs au milieu étudiant. Ou qui étudient trop!

EMMA : Ça sert pas à grand-chose de se dire anar si t’es pas impliqué pour essayer de diffuser tes idées au moins, et c’est intéressant d’essayer de diffuser aux gens qui sont dans la même bâtisse que toi… Alors regroupons nos efforts et partageons nos expériences !


RUPTURES : Entre toutes les tendances possibles et imaginables de l’anarchisme, le RAME se définit comme communiste libertaire , pourquoi ?

PIERRE-LUC : À titre personnel, c’est surtout lors de la grève générale de 2005 que j’ai pris conscience de certains faits. Par exemple, de quelle façon et comment avait pris forme la grève. Il fallait se poser la question : comment cela a-t-il pu arriver ? En tant que gréviste, la réponse était assez simple : c’est grâce à notre organisation avec l’ASSÉ, en privilégiant le syndicalisme de combat, la démocratie directe et l’action directe. En tant qu’anarchiste, il fallait, à mon sens, faire un grand retour en arrière et regarder l’histoire de l’anarchisme et ses luttes passées afin de se rendre compte de certaines similitudes, bien évidemment dans des contextes et des situations différentes, avec ce que nous venions de vivre. En définitive, on pouvait se dire : s’il est possible de vivre une grève que plus de la moitié des étudiantEs post-secondaires du Québec ont vécu, il est possible de concevoir une grève beaucoup plus large, qui rassemblerait les salariéEs, les sans-emploi, les jeunes, les plus vieux, etc. Il est possible de concevoir la crise sociale, sa possibilité. Et quand tu te dis que c’est possible, t’a envie d’en faire plus, que ça prenne forme. C’est à ce moment là que parmi toutes les tendances de l’anarchisme, une seule m’a rejoint, m’a parue concrète et historiquement réalisable : le communisme libertaire.

SOPHIE : Pour moi, l’étiquette de « communiste libertaire » est relativement peu importante. Mais voyant d’où est né le RAME, des luttes sociales, je trouve ça plutôt logique. Je crois que le RAME, justement parce que c’est un réseau, peut se permettre d’être plutôt ouvert au niveau des tendances de l’anarchisme, sans dévier de nos objectifs qui sont de participer au mouvement syndical étudiant ainsi qu’aux autres luttes sociales. Je crois que ces objectifs sont assez précis au niveau de quelle orientation on veut se donner…

GUILLAUME : Parce que c’est la seule tendance qui, historiquement, a su connaître le dessein réel des masses révoltées, avec un réel projet de société. C’est la seule tendance cohérente et stratégique. C’est la seule tendance qui puisse mener à une société libre, égalitaire et qui permet l’aisance pour tous.

EMMA : Nous sommes pour l’anarchisme social et le communisme nous apparaît le système économique le plus juste. Nous croyons en la nécessité de nous organiser dès maintenant en vue d’un changement social radical.


RUPTURES : En plus, vous êtes pro-syndicalisme étudiant, vous n’avez pas peur de vous faire accuser de sectarisme par les autres étudiants anarchistes et de vous couper d’appuis potentiels ?

PIERRE-LUC : Les autres anarchistes étudiants sont, comme je l’ai dit plus haut, des anarchistes qui, s’ils s’impliquent, le font dans des collectifs extérieurs au milieu étudiant. On se fait déjà accuser depuis quelque temps d’être des parvenus et des bureaucrates, puisque certainEs d’entre nous s’impliquent dans leurs associations étudiantes respectives. Personnellement, l’avis de ces gens-là ne m’importe pas vraiment dans la mesure où leur activité est globalement inintéressante puisque inexistante. Quand ces gens s’activent, c’est principalement pour conforter l’isolement du ghetto, donc c’est sûr qu’on n’est pas vraiment sur la même longueur d’ondes. Mais bon, ce débat est vieux de plus d’un siècle, non ?

SOPHIE : UnE étudiantE anarchiste qui veut lutter spécifiquement au niveau de l’éducation et qui n’est pas en faveur du syndicalisme étudiant de combat (ou même du principe sans y prendre part), ou qui chercherait à travailler uniquement sur la pédagogie libertaire, je trouverais ça un peu paradoxal, et je n’en connais pas. Je crois que nous connaissons tous et toutes dans le RAME des étudiantEs anars qui luttent ailleurs, et c’est ben correct. Je pense qu’il faut faire attention au sectarisme ; quand on est jeune, nos idées politiques peuvent évoluer rapidement, passer du nationalisme péquiste à l’anarchisme est quelque chose qui s’est déjà vu entre l’âge de 17 et 18 ans, par exemple. Pour cette raison, sans diluer nos principes, c’est important d’être accessibles. Je pense qu’il faut aussi travailler pour renforcer nos liens avec des groupes et organisations anars ou anticapitalistes à l’extérieur du mouvement étudiant.

GUILLAUME : Je crois qu’un groupe anarchiste qui ne prend pas position sur la stratégie révolutionnaire manque de perspective et se retrouve à être inefficace. Je crois que, dans l’objectif de maximiser nos chances révolutionnaires, l’implication dans les mouvements sociaux et, de ce fait, dans les syndicats étudiants, est essentielle.

EMMA : D’après nous, la grève étudiante de l’hiver 2005 est un bon exemple pour montrer le potentiel du syndicalisme étudiant de combat ; une telle mobilisation de masse est certainement une expérience qui peut conscientiser pas mal de monde sur la nécessité de résister aux mesures injustes imposées par le gouvernement, et qu’on a un certain poids quand on fait preuve de solidarité et de combativité. Bref, comme je le disais, c’est un premier pas. Pour ce qui est de se couper des appuis d’anars étudiant-es non communistes, nous sommes assez satisfait-es du nombre de personnes que le RAME réussi à rassembler ; on trouvait important de se donner des principes de base suffisamment précis pour pouvoir dégager aussi une ligne assez précise dans notre propagande et dans nos actions.


RUPTURES : Avez-vous déjà des ennemis ?

PIERRE-LUC : On a plus d’amitiés que d’ennemiEs, je suppose. Les gens qui nous aiment pas ne sont pas forcément ceux que l’on croit. Globalement, notre projet a bien été accueilli… et on s’entend très bien avec celles et ceux qui nous supportent !

SOPHIE : Bien sûr. C’est l’État, les patrons, les flics, les administrations des écoles et les petitEs cheffEs étudiantEs comme on en trouve à la FECQ et à la FEUQ.

GUILLAUME : Certaines personnes nous auraient traité de démocrates radicaux…

EMMA : Bof non.

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Extrait du numéro 7 de Ruptures, la revue francophone de la NEFAC.

dimanche 12 août 2007

Le message finira-t-il par passer?

Selon Radio-Canada, la cinquième édition du défilé de la fierté gaie de Québec n'a attiré en tout et pour tout qu'une dizaine de marcheurs. À priori, on pourrait penser que ça fait dur dans une ville qui vient de connaitre sa plus sérieuse agression homophobe depuis belle lurette... Ça c'est si on ne connait pas l'historique de l'organisation Fierté Québec qui organise la marche.

Il y a cinq ans, cette organisation montréalaise, et son dirigeant auto-proclamé André Gagnon, s'est mêlée de venir dire aux homos de Québec comment s'organiser. En gros, le monsieur était pas content des pique-niques organisés depuis 1996, pas assez militants, pas assez gros. Il a donc voulu organiser un grosse fin-de-semaine de party politico-touristique et une "manif-défilé", comme à Montréal, sans vraiment demander l'avis de personne. Ça n'a pas super bien marché.

En moins de deux ans, le bonhomme et son groupe se sont mis à dos à peu près tous les militants et les institutions de la communauté gaie de la capitale. À un point tel qu'un groupe local a décidé de boycotter Gagnon et Fierté Québec et d'organiser en septembre sa propre Fierté gaie, la Fête Arc en ciel. Cette fête communautaire est certes moins in your face et flasheuse mais elle est a le mérite d'être issue de la base --en tout cas une certaine base--, d'être auto-organisée localement, démocratiquement et dans la transparence.

Malgré le désaveux retentissant, Gagnon persiste à vouloir organiser des trucs à Québec, depuis Montréal. Avec un aussi grand succès populaire, le message finira peut-être par passer...

D'ailleurs, en passant, le 2 septembre la Fête Arc en ciel se repolitisera un peu à l'occasion d'un brunch de solidarité sur la Place d'Youville. Une occasion de se solidariser avec la communauté gaie suite à l'épisode de gay-bashing de l'été.
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P.S.: Les "vieux" (sic!) gauchistes se souviendront d'André Gagnon pour son passage dans le mouvement étudiant à l'UQAM et au 'national'. Là aussi, il avait fait le vide autour de lui. Certains le tiennent même encore responsable de la mort de l'ANEEQ. D'autres ont encore en tête un certain journal "communautaire" qu'il dirigeait dans les années 1990 et qui n'était pas particulièrement tendre envers les anars.

St-Jérôme: la police disperse une manif communiste

Selon le Drapeau rouge express, le bulletin électronique maoïste, la police de St-Jérôme aurait violemment dispersé hier une manifestation communiste et procédé à une dizaine d'arrestation. Les arrêtés seront accusé "d'entrave au travail des policiers". À la NEFAC, nous avons nos différents avec les maoïstes (sic!*) mais nous ne sommes pas sectaires au point de passer sous silence un cas patent de répression policière.

Samedi dernier, une cinquantaine de personne répondaient à l'appel de l'organisation locale du Parti communiste révolutionnaire (PCR) et se préparaient à une manifestation rouge, un peu à l'image de ce qui s'est passé à Valleyfeild il y a quelques mois. Des policiers sont venus dire aux militants rassemblés qu’ils « respecteraient leur droit de manifester à condition qu’ils restent dans le parc ou sur les trottoirs. »

Évidemment, les rouges n'ont pas tenus compte de cet avertissement (honnêtement, nous non plus nous n'en aurions pas tenu compte) en ont pris la rue malgré tout. C'est en marge du deuxième arrêt de la marche, devant la fonderie Mueller, que l'intervention policière a eut lieu. Selon le correspondant du Drapeau rouge, l'intervention fut passablement musclée:

Une horde de flics est apparue en catastrophe, dans un certain désordre : des flics de Saint-Jérôme, bien sûr, accompagnés par d’autres venus notamment des municipalités voisines de Sainte-Sophie et Saint-Hyppolite. Les policiers sont sortis de leurs véhicules en courant pour se ruer sur les manifestantEs, en particulier ceux et celles qui tenaient les bannières et porte-voix. Sans avertissement, ils ont commencé à procéder à des arrestations, en criant que tout le monde recevrait un constat pour « entrave » (...). À un manifestant qui lui demandait seulement, à deux mètres de distance, quel était le motif de cette intervention soudaine, une policière a répondu en l’aspergeant de poivre de cayenne. Une de ses collègues, qui répondait aux ordres mais qui semblait totalement confuse, a répondu à un autre manifestant qui lui demandait s’il y avait eu un méfait ou quoique ce soit qui justifie ces arrestations : « Il ne s’est rien passé mais vous n’avez pas demandé de permis, alors je pense bien qu’il s’agit d’une entrave »!

Source


Dans la confusion, les passants ont plutôt mal réagi à cet étalage de muscle, la majorité des manifestantEs se sont évanouis dans la nature et seulement 10 personnes ont été amené au poste.

Qu'une telle opération policière ait lieu à une semaine du Sommet de Montebello, où la police veut également interdire les manifestations de rue n'augure rien de bon. Ayant subit plus souvent qu'à notre tour ce type de répression policière, les militants de la NEFAC expriment leur solidarité avec ceux et celles du PCR. Bonne chance pour les procès!



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Bip! Bip!

Hors d'ordre : Où sont les poings rouges quand on a besoin d'eux? Décidément, on n'a plus l'avant-garde qu'on avait!

*À lire sur le site de la NEFAC : La gauche révolutionnaire et les mouvements sociaux

vendredi 10 août 2007

Grand corps malade...

Nous vivons dans une belle et grande démocratie, tellement belle et grande, en fait, qu'il faudrait l'exporter aux quatre coins du monde à la pointe du fusil. Il ne faut pas le dire trop fort mais, ici comme ailleurs, le modèle libéral est en crise. Cette semaine, le blogue Québec politique nous en offre une illustration supplémentaire.

Dans le système électoral, les partis sont sensés être à la base du processus politique. Avant les élections générales, il y a des élections internes pour choisir les candidat-es qui se présenteront aux urnes, ce sont les assemblées d'investiture. Combien y en-a-t-il eu avant les dernières élections québécoises ? 33 ! Sur 125 circonscriptions ! (Source: Élection générale 2007: bilan des assemblées d’investiture)

Devant cet état de faits, les animateurs de Québec politique se questionnent. Ils écrivent : "c’est un peu comme si le principe de souveraineté populaire n’était pas pleinement intégré au sein des partis politiques lors de la désignation des candidats". C'est en plein ça, "le principe de souveraineté populaire" n'est pas pleinement intégré. En fait, pour être plus précis, il est activement combattu !

Au final, les élections ne sont qu'une loterie où les électeurs choisissent entre les différentes potiches désignées par l'establishement des partis. Plus que jamais : élections, piège à con !

P.S.: Fait à noter, il n'y a eu aucune assemblée d'investiture à l'ADQ, tous les candidats ont été désignés par Super-Mario et sa clique (et malgré cela, il a été obligé d'en renier deux en cours de route (trop réac pour Mario et l'ADQ, c'est dire à quel point c'était nauséabond...)).