mercredi 16 avril 2008

Défendre le droit à l'avortement

La CSN nous informe que la Fédération québécoise pour le planning des naissances a lancé une campagne pour défendre le droit à l'avortement au Canada.

La centrale syndicale invite ses membres (et les progressistes en général j'imagine) à signifier leur opposition au projet de loi C-484 du député albertain Ken Epp et dénonce du même souffle le «laxisme» de Stéphane Dion qui a permis l’adoption en deuxième lecture du projet de loi.

Attaque insidieuse au droit à l'avortement

Selon la CSN, le projet de loi C-484 vise de façon détournée à interdire l’avortement. Concrètement, le projet de loi veut modifier le Code criminel et faire reconnaître comme une infraction le fait de blesser ou de causer la mort d’un enfant non encore né, donc du fœtus. Selon la centrale, bien que les défenseurs de ce projet de loi déclarent vouloir mieux protéger les femmes enceintes contre la violence, le cœur de l’enjeu est la reconnaissance des droits du fœtus.

À l’heure actuelle, la définition d’un être humain se lit comme suit : « Un enfant devient un être humain que lorsqu’il est complètement sorti, vivant, du sein de sa mère ». Pour les défenseurs du droit à l'avortement, l’adoption du projet de loi C-484 aurait pour effet d’ouvrir une brèche pour modifier cette définition et ainsi donner un statut juridique au fœtus, ce qui risque également de mener vers la recriminalisation de l’avortement.

Laxisme libéral

Lors des derniers votes sur cette question, Stéphane Dion a levé la ligne de parti (vote libre), ce qui a permis l'adoption du projet de loi grâce à l'apport des libéraux du caucus «pro-vie». La présidente de la CSN dénonce ce laxisme politique. «Le chef libéral doit prendre ses responsabilités et donner des directives claires à ses troupes lors du prochain vote pour défaire ce projet de loi rétrograde», pense Claudette Carbonneau.

Défendre le droit à l'avortement

«Alors que nous venons à peine de célébrer le 20e anniversaire de la décriminalisation de l’avortement, nous devons plus que jamais nous mobiliser pour préserver cet acquis qui est encore fragile. Il s’agit d’un droit gagné de haute lutte par les femmes. Un retour à des politiques de droite dans une société moderne et démocratique est tout à fait inacceptable», a affirmé la syndicaliste.

La CSN demande donc d’appuyer la campagne que mène la Fédération québécoise pour le planning des naissances. Pour l'instant, il ne s'agit que d'écrire des lettres de protestation (au Comité permanent de la justice et des droits de la personne, à votre député fédéral, au ministre de la Justice ou à Stephen Harper). Ça peut sembler vaguement inutile mais il ne faut pas oublier que les «pro-vies» inondent régulièrement les élus de leur prose. Rappelons que, lors du dernier vote, les députées conservatrices de la région de Québec avaient voté contre le projet de loi, il ne faudrait pas qu'elles changent d'idées faute d'appui du camp pro-choix...

La Fédération québécoise pour le planning des naissances a mis sur pied une page web où se trouve toute l'information sur cette campagne.

2 commentaires:

Flunk_your_school a dit…

http://ca.myspace.com/index.cfm?fuseaction=vids.individual&VideoID=31710485

Pour tout le monde qui en ont contre les curés!

Nicolas a dit…

Apparemment qu'il n'y a pas que les syndicalistes et les féministes qui trippent mal en regardant le projet de loi privé des conservateurs. Hier, l'Assemblée nationale a adopté à l'unanimité une motion condamnant le projet de loi. (Source).