samedi 25 octobre 2008

Libertaire ou libertarien?

[un petit effort d'éducation politique...]

Monsieur Giroux,

Ce matin, vous utilisez le terme libertaire pour qualifier Maxime Bernier dans votre chronique du Soleil. Bien humblement, c'est une erreur. Il faudrait utiliser libertarien.

Libertaire est un synonyme d'anarchiste. Ce terme fut inventé par Joseph Dejacque au siècle dernier --c'était le titre d'un journal anarcho-communiste américain-- et a été popularisé dans l'espace francophone par Sébastien Faure autour de 1880 afin de contourner les «lois scélérates» qui interdisait toute propagande anarchiste à cause des attentats de la propagande par le fait.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Libertaire>http://fr.wikipedia.org/wiki/Libertaire

Le terme libertarien quant à lui a été importé de l'anglais, il désigne un courant libéral très radical qui est soit anti-étatique --certains parlent d'anarcho-capitalisme-- soit partisan d'un État régalien. Les américains on utilisé "libertarian" (une traduction de libertaire) parce que le terme libéral désigne la gauche chez-eux. Malheureusement, ils ont ainsi dénaturé le sens original de libertarian et les vrais libertaires américains ont dû se rabattre sur anti-autoritarian. Ceci dit, qand le courant 'libertarian' a été introduit dans l'espace francophone, ses adeptes ont préféré franciser le mot plutôt que revenir à libertaire (très associé à la gauche dans le monde post-mai 68).

http://fr.wikipedia.org/wiki/Philosophie_libertarienne

Enfin bref, je sais qu'une poignée de journalistes s'entêtent à utiliser 'libertaire' pour désigner 'libertarien' mais c'est une erreur. L'usage par les personnes directement concernées a tranché. Les gauchistes anti-étatiques sont des libertaires, les anarcho-capitalistes sont des libertariens. Faite une simple recherche google si vous voulez vous en convaincre.

D'ailleurs, je suis à peu près certains que *tous* les libertariens francophones prennent mal l'utilisation du terme libertaire pour les désigner. Martin Massé, grand ami de Maxime Bernier et animateur du webzine libertarien Le Québécois libre, a d'ailleurs écris à ce sujet à quelques reprises.

Bien à vous,


Nicolas Phébus

1 commentaire:

Farruco a dit…

bon, phébus, t'en demande pas mal là...

sans blagues, demander aux journalistes de cesser d'écrire des conneries, des faussetés, ce serait les mettres à la rue!

la "rectitude journalistique" n'est qu'une utopie dans les médias bourgeois. les rares journalistes qui s'y sont essayés mangent des nouilles 360 jours par année et ne travaillent pas dans le domaine.

c'est comme ça, c'est tout.