mercredi 30 avril 2008

[Reprise] Notre histoire : le Premier mai !

  • Origines du Premier mai
  • Le premier ‘Premier mai’ montréalais
  • Renaissance du Premier mai au Québec


Origines du Premier mai

Aux origines du Premier mai se trouve la lutte pour la journée de huit heures aux Etats-Unis. En 1884, ça fait une paie!, les syndicats américains se donnent deux ans pour obtenir la journée de huit heures faute de quoi ils promettent la grève générale. La date butoir du 1er mai est choisie parce qu'elle marque le début d'une nouvelle année financière dans beaucoup d'entreprises. Au 1er mai 1886, plus de 200 000 syndiqué-es ont réussi à arracher la journée de 8 heures. Un mouvement de grève générale, suivi par 340 000 personnes, est lancé pour étendre le gain dans les autres entreprises. Il s'agit de l'un des premiers mouvements revendicatif offensif à voir le jour en Amérique.

À Chicago, le centre ouvrier le plus radical des Etats-Unis, la situation dégénère. Dans la journée du 3 mai la répression patronale s'abat sur les grévistes : la police ouvre le feu et fait 6 morts et de nombreux blessés. Un appel est lancé pour une manifestation de protestation le 4 mai au soir. Cette manifestation, qui regrouppe 3 000 personnes, se déroule pacifiquement. Ce n'est qu'à la toute fin, alors qu'il ne reste plus qu'un milier de personnes que la police charge la foule. Dans la confusion, une bombe éclate dans les rangs policiers, faisant 8 morts et 60 blessés (...du côté des manifestant-es ont a jamais connu le nombre exact de morts et l'on parle de plus de 200 blessés). La police accuse les anarchistes d'avoir fait le coup, les grévistes, eux, penchent plutôt vers la thèse de l'agent provocateur. Reste que l'auteur de l'attentat ne fut jamais connu.

Malgré l'absence de preuve, la justice trouva huit leaders ouvriers, huit anarchistes, responsables. Responsables d'avoir organisés la grève, d'avoir prôné la révolution, donc d'avoir contribué à créer un climat encourageant les attentats. Au bout du compte, August Spies, Albert Parsons, George Engel et Adolph Fischer furent pendus, Louis Lingg se suicida en prison et Michael Schwab, Oscar Neebe et Samuel Fielden y croupirent de longues années (condamnés à perpétuité). C'est pour commémorer cette lutte et pour que ce crime ne tombe pas dans l'oubli que, 3 ans plus tard, la Deuxième Internationale décréta que dorénavant le 1er mai serait une journée internationale de manifestations pour la journée de huit heures. Cette tradition s’est maintenue jusqu’à aujourd’hui, malgré l’obtention depuis longtemps de la journée de huit heures (...quoi que, comme le souligne Richard Saint-Pierre dans un très beau texte publié dans le dernier numéro de la revue À Babord, le temps de travail a recommencé à augmenter).

Le premier ‘Premier mai’ montréalais

Contrairement à ce que laisse sous-entendre une certaine littérature syndicale, il y a maintenant plus de 100 ans que l’on souligne le Premier mai au Québec. Non, le premier ‘Premier mai’ québécois n’a pas eu lieu en 1973 mais en... 1906. L’initiative en revient à un groupe d’inspiration socialiste libertaire, le cercle « Aide Mutuelle », composé principalement de travailleurs et de travailleuses d’origine juive, mais aussi de quelques immigrants irlandais. La manifestation fut planifiée minitieusement pendant plusieurs mois mais elle faillit ne pas avoir lieu : les militant-es d'origine juive craignent que leurs camarades francophones et anglophones ne se désistent à la dernière minute en les laissant manifester seul-es dans les rues de Montréal. C'est finalement un membre du cercle « Aide Mutuelle », le poète Jack Dorman, qui servit de pont entre les différents groupes linguistiques, permettant à chacun d'eux de compter sur l'appui des autres. Des socialistes et des libertaires francophones, dont Albert Saint-Martin (une sorte de Michel Chartrand d’avant-guerre), se joignent à la manif.

Les commentateurs étaient incrédules face à cette première manifestation de gauche à Montréal. La veille du défilé, le chroniqueur ouvrier du journal La Patrie doute fortement du succès de celui-ci : « Les gens ont hâte de voir quelle figure vont faire les socialistes à cette première manifestation qu’ils organisent ici à l’occasion de la fête du 1er mai. On se demande également s’ils déploieront le drapeau rouge en tête de leur procession. (...) La procession se composera croyons-nous, presqu’exclusivement d’étrangers, de juifs russes notamment. »

La manifestation est finalement un succès. La Patrie le reconnaît d’ailleurs quand elle écrit : « la manifestation socialiste d’hier soir a été imposante et par le nombre de manifestants et par l’enthousiasme qui n’a cessé de régner dans les rangs de la longue procession (...). Autant que nous avons pu en juger, les personnes qui portaient hier soir les couleurs du socialisme, l’insigne rouge, étaient au nombre de 5 à 600 (...). Quand le drapeau rouge fit claquer ses plis à la tête de la procession, des hourras formidables l’accueillirent. Les socialistes batirent des mains et la musique italienne joua l’air de l’hymne L’Internationale. MM Dorman et Albert Saint-Martin, les organisateurs de la démonstration, ayant donné le signal du départ, un millier de personnes se mirent en marche à la suite du drapeau rouge sur lequel était inscrit en lettres blanches ses mots : « Travailleurs du monde, unissons-nous! ». » Devant l’Université, les manifestant-es lancent les slogans « A bas la calotte! » et « Vive l’anarchie », des étudiants veulent leur faire un mauvais parti mais la police s’interpose.

Malgré les injonctions du chroniqueur de La Patrie, qui avait prédit que « pas une seule des unions professionnelles locales, affiliées aux unions internationales, ne prendra part à cette manifestation si toutefois elle a lieu », il y eut même des grévistes à ce premier Premier mai au Québec. En effet, toujours selon La Patrie, les employés de la « Bargain Clothing Co » s’étaient « mis en grève parce que le propriétaire avait refusé de leur donner congé le 1er mai et de signer un contrat pour la diminution des heures de travail. »

À leur arrivée au Champ de Mars, Jack Dorman prend la parole pour dénoncer « le pouvoir des despotes », tout en prédisant « le triomphe du socialisme dans tout l'univers ». Il encourage les participant-e-s à manifester leur solidarité avec trois membres de la Western Federation of Miners accusés du meurtre du gouverneur de l'Idaho. Une quête s'organise séance tenante parmi les manifestant-e-s et rapporte la somme de 8 $. Albert Saint-Martin, quant à lui, déclara en français, en anglais et en esperanto, que le drapeau rouge est le drapeau des nations, que c’est celui qui « brisera les fers de l’opprimé et qui anéantira les tyrans ».

Cette première célébration du 1er mai marque le début d’une tradition à Montréal. Chaque année, des centaines, voire des milliers de personnes (comme en 1914) défileront dans les rues de Montréal malgré la répression qui s'abat progressivement sur eux. Le clergé catholique cherche par tous les moyens à interdire toute autre démonstration. Cet appel sera entendu par des étudiants de l'université. Ceux-ci iront par dizaines attaquer les manifestant-e-s réuni-e-s au Champ de Mars le 1er mai 1907 avant que le rassemblement ne soit finalement dispersé par les charges répétées de policiers à cheval. Le même scénario se reproduira pendant plusieurs années sans pour autant freiner l'ardeur des militant-e-s socialistes, communistes et anarchistes qui poursuivent néanmoins leurs activités jusqu’à la veille de la Deuxième guerre mondiale.

Renaissance du Premier mai au Québec

Ce n’est q’au début des années 1960, une fois l’essentiel de la répression anti-communiste passée, que des militant-es politiques vont recommencer timidement à souligner le premier mai à Montréal. Au début des années 1970, toutefois, la donne change du tout au tout. Dans la foulée du front commun de 1972, le Conseil central de Montréal de la CSN (alors sous la présidence de Michel Chartrand) propose d’organiser un Premier mai pour exiger la libération des présidents de la CSN, de la FTQ et de la CEQ alors en prison. Plus de 30 000 syndiqué-es participeront à cette première édition de ce qui deviendra le traditionnel Premier mai syndical que nous connaissons aujourd’hui.

Qu’on n’aille pas croire que les révolutionnaires des Premiers mai d’hier sont absent-es de ces « nouveaux » Premier mai syndicaux. Au contraire! Le 1er mai 1973 sort le premier numéro d’un nouveau journal, En lutte!, animé par l’ex-felquiste Charles Gagnon. C’est le début du mouvement marxiste-léniniste qui sera si puissant quelques années plus tard (allant jusqu’à regroupper plus de 5 000 personnes à la queue des cortèges syndicaux). Les anarchistes aussi, quoi qu’avec un peu de retard, se manifesteront rapidement. Ainsi, le 1er mai 1976 paraît le premier numéro d’un journal anarchiste : La Nuit. L’idée du journal, qui se sort qu’une fois par année!, est d’aller titiller les rouges, dont les cortèges du Premier mai sont la principale démonstration de force, mais aussi les nationalistes (le titre au complet du journal est « La Nuit où il n’y aura plus de maître du tout », un pied de nez au quotidien indépendantiste Le Jour, dont le slogan était « Le Jour où nous serons maîtres chez-nous »).




[Texte publié pour la première fois le 30 avril 2007 sur le blogue Sur les lignes.]




Source :

Origine du premier mai - Article de Wikipedia et l’article de Richard Saint-Pierre « Albert Parsons et l’origine de la fête du 1er mai – Dans le sommeil de nos os » dans le no 19 d’À Babord.

Premier mai au Québec - Le 1er mai au Québec : 100 ans de luttes! et Albert Saint-Martin, militant d’avant-garde (par Claude Larivière).

mardi 29 avril 2008

Mise au point sur le Premier mai

Contrairement à ce qu’affirmait hier le Média Matin Québec (ici), la NEFAC n’organise pas de manifestation à Québec le Premier mai. Il s’agit d’un malentendu que nous présumons de bonne foi.

En février, la section de Québec du PCR nous a approché pour une manifestation anticapitaliste autour du thème du Premier mai. Nous avions donné notre accord de principe avec quelques réserves. Puis, comme les conditions d’une mobilisation de masse ne nous semblait pas réunies, nous avons retiré cet appui il y a deux semaines. Les observateurs attentifs auront noté que nous n’avons fait aucune publicité pour cette manifestation et que notre nom a été retiré du matériel récent de mobilisation (notamment la pub publiée dans Le Soleil de dimanche).

La confusion vient du fait que, dans l’enthousiasme, le PCR a fait imprimer un premier tract (avec notre nom dessus) qui a été diffusé à 400 copies en basse-ville. D’ailleurs, nous sommes en partie responsable du malaise syndical. En effet, nous avions protesté vivement contre une première version du tract sur laquelle figurait deux chinois de la belle époque avec un drapeau rouge. C’est à cause de nous si le PCR s’est rabattu sur une photo d’une manifestation syndicale. C’était sensé être plus «neutre»… mais ça ajoutait à la confusion!

En soi, l’idée du PCR n’est pas mauvaise. La manifestation du Premier mai mérite de revivre. Sauf que, idéalement, une telle manifestation doit être le fait d’une coalition large. Ce sera pour une autre fois. Nous serons quand même quelques uns à y aller, par curiosité et solidarité.

Par ailleurs, on ne peut pas imposer une manifestation d’appui à des syndiqués qui n’en veulent pas. Nous avons appuyés toutes les luttes syndicales qui se sont déroulées à Québec depuis 6 ans (incluant le lock-out au Journal de Québec). Nous l’avons fait en diffusant de l’information et en offrant notre solidarité. Jamais nous ne nous sommes imposés. Nous avons toujours pris soin de marquer la distance entre les syndicats en lutte et notre organisation. Pour qui défend l’autonomie des mouvements sociaux, c’est la moindre des choses.

lundi 28 avril 2008

Directement des archives...



Qu'est-ce qu'un «martyr»? Un martyr est un sauveur qui a perdu.

Qu'est-ce qu'un «agitateur»? Un agitateur est un collègue qui ne peut pas gagner sa vie.

Qu'est-ce qu'un «leader»? Un leader est un collègue qui peut gagner sa vie.

Qu'est-ce qu'un citoyen dangereux? Quelqu'un qui pense.

Qu'est-ce qu'un citoyen respectable? Un costume trois pièces.

Qu'est-ce que le travail tire de la guerre? Un travail.

Quel travail? Fabriquer des munitions.

Pour faire quoi? Tuer des travailleurs.

Hourra!

Extrait du volume 1, no 9 de The Blast! (15 mars 1916).

The Blast était un bulletin bi-mensuel édité par Alexander Berkman à San Francisco. Berkman (1870-1936) était un auteur russo-américain et un leader du mouvement anarchiste au XIX et au XXème siècle. Sur la photo, on le voit en train de faire un discours sur Union Square en 1914.

* * *

Tout ça est extrait du numéro de mai du Wobbly Dispatch, le bulletin du plus important groupe syndicaliste révolutionnaire au Canada: la General Membership Branch des IWW d'Edmonton (évidemment, l'original était en anglais). C'est la publication à lire si vous voulez vous tenir au courant des développements syndicaux dans l'Ouest du pays. C'est en ligne ici.

Dakota du Sud : Seconde tentative d’interdiction de l’avortement

Après avoir échoué dans sa tentative d’interdire le droit à l’interruption volontaire de grossesse (lors d’un référendum tenu en 2006), le gouvernement du Dakota du Sud va tenter une seconde fois d’enlever un droit important aux femmes de cet État. Un second référendum sur la question aura lieu en novembre prochain.

Le nouveau projet de loi (tout juste moins restrictif), s’il serait accepté, permettrait l’avortement seulement en cas de viol, d’inceste ou de risque pour la santé de la mère. Pourtant, il ne se déroule dans cet état que 800 avortements par année (alors qu’en comparaison, il y a 11 000 naissances).

Celui-ci toutefois a pour but de faire en sorte que la Cour Suprême des États-Unis revienne sur sa décision de légaliser l’avortement dans ce pays.

Ces fous religieux souhaitent interdire l’avortement, pour le «droit à la vie». C’est bizarre… Où sont-ils ceux-là lorsque des enfants meurent parce que leurs parents n’ont pas les moyens de payer pour des frais de santé ??? Hein !? Nulle part ! Leur «droit à la vie» s’applique seulement pour les bébés, on dirait.

En d’autres termes : ils veulent absolument que toutes les grossesses soient menées à terme. Mais si un enfant crève pour cause de maladie (et d’un système de santé privé carrément inhumain) ils s’en crissent !

Mais bon de toute façon, ça ne date pas d’hier qu’intégrisme religieux ne rime pas avec raison.

Source:http://www.cyberpresse.ca/article/20080428/CPMONDE/80428207/1014/CPMONDE

dimanche 27 avril 2008

Pause kit-kat rouge et noire...

Via Communistes libertaires de Seine-Saint-Denis (un blogue local de nos camarades d'AL). C'est un montage des derniers premiers mai anars en Turquie. Y'a comme un air de déjà vu. Sympa!

Le REMDUS désaffilié de la FEUQ !

Le Regroupement des étudiantes et étudiants de maîtrise, de diplôme et de doctorat de l'Université de Sherbrooke (REMDUS) a finalement réussi à désaffilier de la Fédération universitaire du Québec cette semaine, après avoir tenu un deuxième vote. Lors du premier vote, celui-ci avait été contesté en justice par un étudiant membre du comité pro-FEUQ. Celui-ci fut annulé par un juge.

Toutefois ce fut seulement le vote qui fut invalidé et le juge a autorisé le REMDUS à tenir un second vote sur la question, sans devoir refaire une autre campagne référendaire. Heureusement, ce second vote s'est tenu selon les anciennes règles référendaires de la FEUQ et non selon celles qui furent adoptées récemment et qui furent décriées par plusieurs comme étant antidémocratiques, voire même autoritaires.

Le quorum fut atteint et le REMDUS a finalement réussi à se débarrasser de cette fédération qui préfère se battre contre ses membres...au lieu de combattre le dégel des frais de scolarité.

Résultats du Référendum sur l'Affiliation du REMDUS à la FEUQ

OUI 39.44% NON 57.77% Abstentions 0.80% Annulations 1.99%

En espérant que cette victoire inspirera d'autres personnes à quitter les rangs de cette organisation !

Source: http://www.remdus.qc.ca/fr/s.php?s=78481328

Sur les traces de l'anarchisme au Québec

Lux vient de sortir le premier ouvrage d'importance sur l'histoire de l'anarchisme au Québec.

Il y a 10 ans, on ne savait rien de l'histoire des idées libertaires au Québec. Et puis un militant s'est mis à s'intéresser sérieusement à la question. Des textes sont apparus dans des publications confidentielles --Branle-base, Sabotage-- nous racontant l'histoire du premier groupe anarchiste montréalais (Frayhayt). Puis sont venus des ateliers au Salon du livre et, finalement, une série de textes dans Ruptures (la revue de la NEFAC). Au fil des publications, de nouvelles informations faisaient surface amenant de nouvelles pistes de recherche. De fil en aiguille, une trame est apparue et le squelette d'un livre.

«Sur les traces de l'anarchisme au Québec (1860-1960)» reprend donc l'essentiel de ces textes publiés ici et là et les enrichit des nouvelles informations inédites. On y suit les tribulations de plusieurs générations de révolutionnaires issus de l'immigration (française, juive, espagnole, notamment) ayant échoués sur les rives du Saint-Laurent ainsi que leurs alliés et camarades natifs de l'endroit. Au passage, plusieurs révoltes --grèves, émeutes ou les deux-- auxquelles les anarchistes ont pris part sont tirées de l'oubli.

Il existe une quantité impressionnante de travaux sur l'histoire de l'anarchisme en Espagne, en France, en Russie et dans un certain nombre de pays d'Europe et des Amériques. Normal, à un moment ou un autre l'anarchisme y a exercé une influence importante dans le mouvement ouvrier allant même, dans le cas de l'Espagne et de l'Amérique latine, jusqu'à être la force motrice du mouvement révolutionnaire. Rien de tel dans la belle province, ici l'anarchisme n'a jamais vraiment pris racine dans la classe ouvrière. De là à dire que l'anarchisme n'a pas d'histoire au Québec, il y a un pas que ce livre nous empêche enfin de franchir.

Sur les traces de l'anarchisme au Québec (1860-1960)
Mathieu Houle-Courcelles, Lux, Montréal, 2008, 280 pages

samedi 26 avril 2008

Sale temps pour les syndiquéEs de la ville

Le sort fait aux syndiquéEs de la fonction publique municipale est dégueulasse.

Antisyndicalisme féroce


Le maire de Québec, qui se définissait pendant la campagne électorale comme un «social-démocrate en colère» et qui disait vouloir mobiliser les employéEs de la ville, se révèle être un antisyndicaliste féroce et vicieux. Dans une région travaillée au corps par le populisme de droite depuis plus d'une décennie, le maire n'en rate pas une pour mobiliser «le peuple» contre les employéEs de la ville dans un bras de fer dont l'enjeu est de couper dans la masse salariale et les charges sociales de la ville.

Le «premier magistrat» distille à la petite semaine son venin. Quand il ne s'étonne pas publiquement que les brigadiers scolaires ne sont pas bénévoles (ben quin!), il dit que les cols-bleus «fourrent le système» parce qu'ils ont droit à des jours de maladie payés. Pas une journée ne se passe sans que notre millionnaire de maire n'attaque les syndiquéEs. Alors même qu'il n'y a pour ainsi dire pas eu de véritables moyens de pression, il est rendu à demander une loi spéciale!

Le résultat c'est que la haine purjutte et que le climat social pourri à vue d'oeil. Évidemment, personne n'osera s'en prendre ouvertement aux pompiers et aux policiers (pas fou les québécois!) mais les petits employéEs de première ligne en mangent toute une. On rapporte que des brigadières ont été aggressées, que des cols-bleus se font insulter en pleine rue quand ils sont au travail, que des téléphonistes se font engueuler comme du poisson pourris. Réjouissant!

Le maire, et l'opposition qui l'appuie, devrait avoir honte! Quant à ceux qui n'ont pas encore succombés au nouveau sport municipal qui consiste à casser du sucre sur le dos de syndiquéEs, il faudrait pouvoir manifester notre opposition de principe. C'est une réaction de looser que de s'attaquer aux petits quand on est frustrés (parce qu'il faut être frustré en sacrément pour aller jusqu'à apostropher des gens qui ne font que leur travail sur la rue). C'est juste normal que les employéEs de la ville soient payés décemment. Personne ne gagnera rien à les voir s'appauvrir.

Ironiquement, la semaine où le maire disait que les cols-bleus «fourrent le système» il y avait une descente au Parti conservateur et le dégé au Québec du Parti libéral se faisait embarquer. Quelques jours plus tard, plusieurs grands capitalistes annonçaient qu'ils jetaient leurs employéEs à la rue comme de vieille chaussettes... On ne regarde pas dans la bonne direction si c'est chez les employéEs de la ville qu'on cherche des crosseurs.

vendredi 25 avril 2008

Nouvelles affiches anticapitalistes



Les camarades de l'Union locale de Montréal ont produits quatre nouvelles affiches dans le cadre de leur campagne pour un premier mai communiste libertaire (Plus de détails ici). Elles sont sur le site de la NEFAC (ici. Évidemment, c'est «copyleft»

Spéciale dédicace aux anarchiantEs...



Nos camarades de Gauche socialiste nous ont demandés de diffuser l'invitation au lancement du livre d'un des théoriciens de leur courant international. Ça risque d'être une belle soirée et une occasion de débattre franchement avec d'autres forces anticapitalistes.

À propos du titre de cette entrée de blogue... Curieusement, le livre de Bensaïd (un intellectuel marxiste, leader trotskyste de toujours) est édité par Lux dans une collection libertaire. Cette incongruité a été soulevée par Titus d'enfer. Nous sommes d'accord avec lui sur un point: le choix de la collection est douteux. Bensaïd n'est effectivement pas un penseur libertaire (révolutionnaire, anticapitaliste, tout ce qu'on voudra mais pas libertaire). Maintenant, cette première réaction a été l'occasion pour un certain gnome d'une dénonciation tout azimut de ma petite personne et de l'organisation à laquelle j'appartiens. C'est donc avec plaisir que j'amène de l'eau à son moulin...

jeudi 24 avril 2008

Troublante coïncidence...



Comme il est démontré sur le tout nouveau blogue de nos camarades de la NEFAC à Sherbrooke (http://nefac-sherbrooke.blogspot.com/); une nouvelle affiche de l’ADQ aborde un message qui ressemble étrangement à celui d’une affiche du Front National. C’est la première fois que le parti de Mario Dumont exprime aussi explicitement un message anti-immigration.

Bien qu’il existe une différence entre le programme de ces deux partis, reste qu’il est inquiétant de constater cette similitude, surtout dans le contexte de l’après commission Bouchard-Taylor.

L’ADQ a beau se défendre en prétendant que son opposition à la hausse du nombre d’immigrants que le Québec se prépare à accueillir est que pour ceux qui viendront soient mieux accueillis. Malgré ces belles paroles, une autre fois ce parti populiste vient d’illustrer son côté noir. Celui d’un nationalisme teinté de xénophobie, pour qui celui qui vient d’ailleurs est responsable de tous les maux.
«Joint par Le Devoir, le politologue Frédéric Boily, qui vient de publier Mario Dumont et l'Action démocratique du Québec, entre populisme et démocratie, estime que la publicité adéquiste « commence à rappeler le Front national », puisqu'elle fait de l'immigration un problème en soi.»
Une raison de plus pour espérer que l’ADQ n’accède jamais au pouvoir…

NO PASARAN !

mercredi 23 avril 2008

Le nombre de groupes d'extrême-droite en augmentation aux USA



Un article paru le 18 avril dernier sur le site web rue89 (un média indépendant et participatif), fait état de l’augmentation du nombre de groupes haineux aux États-unis depuis 2000. Selon le Southern Poverty Law Center (un organisme surveillant ce genre de groupes aux États-unis), leur nombre a augmenté de 48 % depuis cette date. On en dénombrait 844 en 2006. En 2007, ce nombre a monté à 888.

On ne dénombre pas juste des groupuscules néo-nazis. On y retrouve également des groupes extrémistes chrétiens, des groupes antilatinos et aussi des groupes prônant la suprématie de la race noire (Nation of Islam et les néo Black Panthers). L’organisme a même produit une carte de la haine (ci-dessus), représentant les groupes par État, avec un signe pour les identifier.

Sans surprise, c’est dans le sud des États-unis où ces groupes sont le plus nombreux. L’état où ils sont le plus nombreux est la Californie, suivi du Texas. Les cibles de ces groupes sont également en train de changer. Les Juifs et les Noirs sont toujours visés, mais les immigrés mexicains et les latino-américains sont de plus en plus la cible de ces groupuscules.

Le discours anti-immigration qui est l’un des credo habituels de la plupart de ces groupes, n’est plus porté uniquement par eux, celui étant de plus en plus présent au sein du discours médiatique, entre autre à Fox et CNN.

«Dernières demandes des groupes anti-immigrants: le stérilisation des Mexicaines après leur premier enfant, l'installation de snipers et de mines antipersonnel à la frontière avec le Mexique.»


Je doute que ce genre de propos soit l’œuvre de personnes saines d’esprit…

Source : http://www.rue89.com/2008/04/18/etats-unis-il-y-a-des-fachos-pres-de-chez-moi

Massé à PKP: «Ben qui mange d'la marde!»


600 syndiquéEs d'un peu partout ont manifesté hier devant les bureaux du Journal de Scabec, en appui aux lockoutéEs. Henri Massé est sorti de sa retraite pour l'occasion pour livre un speech aussi subtil que percutant...

«Quarante ans de paix syndicale au Journal de Québec, jamais eu une grève, pis Péladeau, un moment donné, vient imposer au syndicat un lock-out sauvage, on coupe les jobs en deux, on défait la qualité de l’information et pis on vous impose ça et vous allez le prendre, pis sans négociations... Ben qui mange d’la marde!» rapporte Anne-Marie Savoie dans le Média Matin Québec.

==> Photo-reportage du SCFP
==>Compte-rendu du Média Matin

Grave recul des droits contraceptifs au Chili

Selon des fuites rapportées par les médias chiliens, le Tribunal constitutionnel chilien devrait bientôt émettre un arrêt afin d’interdire la distribution de la «pilule du lendemain» et du stérilet dans les cliniques publiques. Ce qui signifie que les femmes les plus pauvres de ce pays n’auront plus du tout accès à des méthodes contraceptives. «Le recours au Tribunal constitutionnel a été introduit par des sénateurs de l’opposition, suite à la décision de l’Exécutif, le gouvernement de la Présidente Michelle Bachelet, d’offrir la « pilule du lendemain » gratuitement dans les cliniques publiques des quartiers pauvres».

Cette décision est vraiment paradoxale, voire même incompréhensible, car sous la dictature de Pinochet; on utilisait des stérilets à l’insu des femmes pauvres et aujourd’hui, sous l’influence d’un catholicisme intégriste, on veut leur retirer le droit de contrôle sur leurs corps et leurs existences…en faisant exactement l’inverse.

Le Tribunal constitutionnel est un organe politique issu de la dictature, dont le rôle était de s’assurer que l’armée conserve un droit de veto sur la nouvelle « démocratie ». Celui-ci est aujourd’hui contrôlé par des politiciens conservateurs, liés à l’Opus Dei. Ceux-ci souhaitent protéger le droit à la vie, en étant sans doute convaincus qu’il n’y aura pas d’avortements clandestins (l’avortement étant interdit au Chili). Pourtant cette pratique existe partout là où le droit à l’avortement est interdit (cela est même arrivé au Canada, avant la décriminalisation de celui-ci).

J’ai la très désagréable impression encore une fois, que pour ces hommes, la vie des femmes ne vaut absolument rien…

mardi 22 avril 2008

Conflit au Journal de Québec: David toujours debout

Les lockoutéEs du Journal de Québec ont préparé un véritable feu d'artifice pour souligner le premier anniversaire du début de leur lutte. Édition spéciale du Média Matin Québec, grande manifestation, nouveau moyen de pression, relance médiatique, etc.

Ce matin, une édition spéciale du Média Matin Québec a vu le jour. Publié sur 56 pages et diffusé à 70 000 copies, deux records, le journal revient sur le conflit le plus long à survenir à ce jour dans un quotidien francophone au Canada. La parole est donnée au lockoutéEs, qui parlent avec fierté de ce qu'ils et elles ont réussi à faire, mais fait aussi le tour des alliéEs (comme Lise Payette qui signe une chronique) et divers intervenants régionaux (à noter la page blanche consacrée à l'entrevue que les lockoutéEs n'ont pas obtenue avec le maire de Québec! alors qu'à peu près tout ce que le Québec compte de politicienNE s'est prêté au jeu...). (Par ici pour un pdf)

Par ailleurs, une grande manifestation --la deuxième-- se tiendra aujourd'hui dans Vanier face aux locaux du Journal de Scabec. Fait à noter, les lockoutéEs ne seront pas seuls. Plusieurs délégations syndicales sont attendues, dont celle de la rédaction du Journal de Montréal, pourtant syndiquée chez la «concurrence» (à la CSN). Il y a fort à parier que les lockoutéEs se feront également voir à Montréal, dans quelques jours, à la tête des cortèges syndicaux du premier mai (qui sera souligné... le 3!).

Notons aussi que, depuis quelques jours, les lockoutéEs ont sortis un nouveau moyen de pression de leur chapeau. En effet, ils et elles expérimentent avec les manifs mobiles. Concrètement, les lockoutéEs dressent maintenant des lignes de piquetage devant les conférences de presse les plus importantes de la région pour tenter d'empêcher des scabs de faire leur travail à leur place. Voilà qui devrait secouer un peu le «confort et l'indifférence» des acteurs régionaux face à un conflit qui s'enlise.

Ce feu d'artifice a permis une relance médiatique du conflit. Articles et dossiers dans Le Devoir, Le Soleil, entrevues à Radio-Canada, etc. Jusque Libération, à Paris, qui consacre une page au conflit (un pdf ici). Dur de dire si tout cela affectera réellement Quebecor mais, une chose est sure, David est toujours debout.

dimanche 20 avril 2008

Dico anticapitaliste : Qu’est-ce que l’action directe

Émile Pouget, militant anarchiste et secrétaire adjoint de la CGT au début du XXe siècle, donne de l’action directe la définition suivante : « L’action directe, manifestation de la force et de la volonté ouvrière, se matérialise, suivant les circonstances et le milieu, par des actes qui peuvent être très anodins, comme aussi ils peuvent être très violents. C’est une question de nécessité, simplement. Il n’y a donc pas de forme spécifique à l’action directe ». On ne saurait donc la réduire à « un abattage copieux de carreaux » disait-il en référence aux vitres brisées par les grévistes en colère. Elle ne correspond ni à un légalisme étroit ni à un illégalisme de principe.

L’action directe est d’abord la manifestation d’un combat de masse et de classe : « Aussi disons-nous d’abord que la grève, le sabotage, la grève générale, qui sont les moyens de pratiquer l’action directe, sont des formes de lutte tirées du mouvement ouvrier lui-même, écrivait en 1909 Victor Griffuelhes, secrétaire de la CGT. Puisqu’avec l’une et l’autre, c’est le travailleur, et seulement le travailleur qui agit ; ensuite, que pour rendre ces formes d’action puissantes et efficaces, il faut avoir confiance en elles et apprendre à s’en servir ».

L’action directe court-circuite toute forme de représentation et cherche à libérer ses acteurs des pièges symboliques de la loi, de la représentation et de la négociation. Elle est la traduction stratégique de la maxime de la Première Internationale : « L’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes ».

L’action d’un militant et d’un groupe n’a rien à voir avec l’action directe si, dans le discours ou dans les faits, celui-ci se met en posture d’avant-garde, de représentant du prolétariat ou s’il prétend se substituer à lui pour mener la lutte.

Les syndicalistes révolutionnaires du début du XXe siècle, confrontés aux difficultés de la lutte de classe, insistaient sur le caractère pédagogique de l’action directe, qu’ils qualifiaient volontiers de « gymnastique révolutionnaire ». « Reconnaissons-le ! disait Griffuelhes. Si le prolétaire est, même malgré lui, contraint d’avoir recours à ces armes, il le fait d’une main malhabile. Il ne sait pas ! Il n’a pas appris ou n’a pas retenu. Aussi ne sommes-nous pas étonnés des insuccès qui jalonnent notre route ! Nous luttons poussés par les nécessités, mais nous luttons mal. »

La pratique de l’action directe et en particulier de la grève doit permettre à une fraction de la classe ouvrière de prendre conscience de sa force. Le paroxysme de ce mouvement se trouve dans le déclenchement de la grève générale qui verra le renversement de la république et du capitalisme.

La notion d’action directe est une clé essentielle pour saisir la nature du projet libertaire.


Texte de Jacques Dubart
Publié dans Alternative libertaire no 171 (mars 2008)

samedi 19 avril 2008

Elle bouge encore

Malgré les coups dur, les trahisons et la défaite, la solidarité ouvrière n'est pas morte à Vallée-Jonction. Vendredi, les travailleurs d'Olymel ont lancé une grève sauvage pour protester contre la suspension d'un des leurs. Leur mouvement a été déclaré illégal par l'État et leur exécutif syndical l'a désapprouvé. Qu'à cela ne tienne, une assemble de masse --à peu près 500 personnes-- a voté à 78% pour la poursuite du mouvement lundi. Faut croire qu'il y a encore du monde qui se tient debout au Québec... Chapeau! (Source: SRC et Le Soleil)

19 avril 1943 : Début de l’insurrection du ghetto de Varsovie




(via Solidarité ouvrière)

My nie chcemy ratować życia.
Żaden z nas żywy z tego nie wyjdzie.
My chcemy ratować ludzką godność.

Nous ne voulons pas sauver notre vie.
Personne ne sortira vivant d’ici.
Nous voulons sauver la dignité humaine.

-Arie Wilner (pseudo Jurek),
soldat de la ŻOB
(Żydowska Organizacja Bojowa,
Organisation juive de Combat).


A l’aube du 19 avril 1943, quand des unités SS, appuyées par des miliciens ukrainiens et baltes, entrèrent dans le ghetto de Varsovie, elles y furent accueillies à coups de grenades et par des tirs de mitraillettes. La première insurrection de la Seconde Guerre mondiale venait d’éclater.

En avril 1941, les nazis avaient entassé 430000 Juifs dans ce ghetto. Deux ans après, il n’en restait plus que 40000 dont ils pensaient venir facilement à bout. Pourtant, des groupes de combat, mal armés, peu nombreux, allaient les tenir en échec un mois durant. 600 à 700 hommes et femmes épuisés par des années de privations avaient décidé de résister, même sans espoir de vaincre, même avec la certitude de périr au combat, plutôt que de se laisser exterminer docilement.

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vendredi 18 avril 2008

Tarifs d'électricité: Les démunis pris à la gorge

Il fallait s'y attendre. Selon le PQ, de plus en plus de familles démunies ont de la misère à payer leur facture d'électricité; à cause des nombreuses hausses des tarifs d'Hydro survenues depuis quatre ans (en tout, la facture a augmenté de 16,7 %).

Lors d'une commission parlementaire, le député péquiste de Gouin (Nicolas Girard), a révélé que le nombre de client(e)s se trouvant en difficulté de paiement et qui avaient dû signer une entente de paiement avec Hydro-Québec était passé de 17 968 en 2004... à 22 670 en 2007. C'est 4 702 personnes de plus en trois ans.

Et le nombre de client(e)s qui avaient subies une coupure de courant, pour cause de difficulté de paiement, a augmenté de 4000 en la même période.

Dans le rapport Montmarquette, on a encore essayé de nous faire à croire qu'une autre hausse du tarif de l'électricité était nécessaire pour renflouer les coffres de l'État. Je me demande sérieusement si cet économiste était courant de cette situation. Mais je pense plutôt qu'il s'en crissait.

Je me souviens d'avoir entendu lors d'un débat entre solidaires et lucides, la question suivante, qui fut posée à l'économiste Pierre Fortin: «Avez-vous du coeur?».

À regarder ces statistiques, la réponse est plus qu'évidente: NON. Le ministre de l'Emploi et de la solidarité sociale, Sam Hamad, a répliqué que son gouvernement allait penser à cette situation dans son prochain plan de lutte à la pauvreté. Le problème c'est que...

IL N'Y A JAMAIS EU DE PLAN DE LUTTE À LA PAUVRETÉ !

jeudi 17 avril 2008

Pause kit-kat...



Un an déjà...

Barbarie patricarcale



La fillette qu'on voit sur cette photo s'appelle Nojoud Mohammad Ali. Elle est yéménite, elle a huit ans et... elle vient d'obtenir le divorce.

La fillette a été mariée de force il y a deux mois. Dans son pays c'est parfaitement légal. La goutte qui a fait déborder le vase c'est qu'alors qu'on lui avait promis qu'elle pourrait rester à la maison jusqu'à l'âge de 18 ans, on l'a plutôt envoyé chez son mari (qui a 28 ans!).

Courageuse, la petite s'est sauvée après 2 mois, s'est rendue à la justice, a demandé le divorce et porté plainte contre son père. Selon une dépêche du Point, la justice a penché de son bord, son mariage a été annulé et son (ex)mari et son père ont été placé en détention. Selon l'hebdomadaire, la décision du juge Muhammed Al-Qadhi, qui a accueilli la fillette chez lui pendant quelques jours après son départ du domicile conjugal, relève davantage de son bon gré que d'une véritable inflexion de la loi yéménite.

D'ailleurs, Le Point indique également que mercredi, le Parlement du Yémen a rejeté une demande d'amendement de la loi déposée par un mouvement féministe qui proposait que le mariage soit interdit avant l'âge de 18 ans.

Rappelons que nous sommes bel et bien en 2008.

(Source: ici et ici).

mercredi 16 avril 2008

Une évolution !?!

Un article de l'agence France-Presse, paru sur Cyberpresse, m'a carrément fait sursauter. Celui-ci fait état d'un projet de loi du parlement afghan qui rappelle les Talibans. Selon ce projet de loi, les femmes n'auraient plus le droit de se maquiller, de danser en public et seraient dans l'obligation de porter un hijab (voile couvrant la tête et le corps entièrement qui est porté par les Iraniennes) lorsqu'elles seraient à l'école et au travail.
Ce que je n'arrive tout simplement pas à comprendre et ce qui me met en rogne, c'est que l'agence décrit cette loi comme «une évolution par rapport aux Talibans».
QUOI !? C'est une évolution, ça ? J'peux bien croire qu'un hijab est moins pire qu'une burqa, mais on se retrouve encore une fois avec une tentative de brimer les droits des femmes. Et ce n'est pas parce que ce serait décidé par un parlement, qu'il n'y a pas ici d'entrave à la liberté.
Bref, il s'agit une fois de plus d'un exemple de la nécessité que la religion et l'État ne soient pas mélangés...

Défendre le droit à l'avortement

La CSN nous informe que la Fédération québécoise pour le planning des naissances a lancé une campagne pour défendre le droit à l'avortement au Canada.

La centrale syndicale invite ses membres (et les progressistes en général j'imagine) à signifier leur opposition au projet de loi C-484 du député albertain Ken Epp et dénonce du même souffle le «laxisme» de Stéphane Dion qui a permis l’adoption en deuxième lecture du projet de loi.

Attaque insidieuse au droit à l'avortement

Selon la CSN, le projet de loi C-484 vise de façon détournée à interdire l’avortement. Concrètement, le projet de loi veut modifier le Code criminel et faire reconnaître comme une infraction le fait de blesser ou de causer la mort d’un enfant non encore né, donc du fœtus. Selon la centrale, bien que les défenseurs de ce projet de loi déclarent vouloir mieux protéger les femmes enceintes contre la violence, le cœur de l’enjeu est la reconnaissance des droits du fœtus.

À l’heure actuelle, la définition d’un être humain se lit comme suit : « Un enfant devient un être humain que lorsqu’il est complètement sorti, vivant, du sein de sa mère ». Pour les défenseurs du droit à l'avortement, l’adoption du projet de loi C-484 aurait pour effet d’ouvrir une brèche pour modifier cette définition et ainsi donner un statut juridique au fœtus, ce qui risque également de mener vers la recriminalisation de l’avortement.

Laxisme libéral

Lors des derniers votes sur cette question, Stéphane Dion a levé la ligne de parti (vote libre), ce qui a permis l'adoption du projet de loi grâce à l'apport des libéraux du caucus «pro-vie». La présidente de la CSN dénonce ce laxisme politique. «Le chef libéral doit prendre ses responsabilités et donner des directives claires à ses troupes lors du prochain vote pour défaire ce projet de loi rétrograde», pense Claudette Carbonneau.

Défendre le droit à l'avortement

«Alors que nous venons à peine de célébrer le 20e anniversaire de la décriminalisation de l’avortement, nous devons plus que jamais nous mobiliser pour préserver cet acquis qui est encore fragile. Il s’agit d’un droit gagné de haute lutte par les femmes. Un retour à des politiques de droite dans une société moderne et démocratique est tout à fait inacceptable», a affirmé la syndicaliste.

La CSN demande donc d’appuyer la campagne que mène la Fédération québécoise pour le planning des naissances. Pour l'instant, il ne s'agit que d'écrire des lettres de protestation (au Comité permanent de la justice et des droits de la personne, à votre député fédéral, au ministre de la Justice ou à Stephen Harper). Ça peut sembler vaguement inutile mais il ne faut pas oublier que les «pro-vies» inondent régulièrement les élus de leur prose. Rappelons que, lors du dernier vote, les députées conservatrices de la région de Québec avaient voté contre le projet de loi, il ne faudrait pas qu'elles changent d'idées faute d'appui du camp pro-choix...

La Fédération québécoise pour le planning des naissances a mis sur pied une page web où se trouve toute l'information sur cette campagne.

mardi 15 avril 2008

À signaler: une recherche sur la blogosphère politique !

Tetoine fait actuellement du recrutement pour «une recherche sur la blogosphère politique». C'est l'Université Laval qui mène la patente. Comme j'étais directement interpelé par ce blogueur que j'aime bien, je suis allé répondre. C'est assez traditionnel comme affaire. N'empêche, ce serait bien que plusieurs blogueurs libertaires ou gauchistes se donnent la peine de répondre. Ça leur montrerait qu'on peut être politique sans être embrigadé dans le système de parti (y'a pas que des péquistes ou des adéquistes sur les blogues!). Toute l'info sur Tetoine's Palace (par ici...).

La grande révolution maoïste au Népal sera...une révolution capitaliste!

Hier, un lecteur attirait notre attention sur «la glorieuse révolution du PCN-M, fierté des maos d'ici, et qui semble prendre de drôles d'airs...» La photo des drapeaux rouges dans Le Soleil de dimanche et le gros article sur leur succès électoral dans Le Devoir de lundi étaient effectivement dur à manquer! À part peut-être pour souligner que les maos népalais ont tout de même introduit des progrès sociaux importants dans les zones qu'ils contrôlent --notamment pour les femmes et les intouchables-- et que la situation népalaise est loin d'être évidente, nous n'avons rien à ajouter à ce que nos camarades montréalais viennent de publier sur leur blogue.



Au Népal, les ex-rebelles maoïstes sont en ce moment sur le point de devenir le premier parti de l'assemblée constituante élue jeudi qui permettra la transformation de la monarchie en République et contraindra le roi à abdiquer. Les maoïstes ont gagné ou sont en tête dans 98 conscriptions actuellement. Ils sont d'ailleurs sur le point d'obtenir une majorité simple devançant même les vieilles formations politiques que sont le Congrès et le parti communiste du Népal marxiste-léniniste unifié (centre gauche). (source)

On se souviendra que la guerre populaire mené au Népal par le Parti communiste népalais d'obédience maoïste est considéré comme "(...)un brillant espoir non seulement pour les masses népalaises mais aussi pour l'ensemble du prolétariat international et des peuples opprimés(...)"! (PCR(Co)--Arsenal no.2). Le Journal Le Monde, publiait cette semaine, un entretien avec le grand idéologue maoïste Népalais, Baburam Bhattarai, le bras droit du no.1 du parti. Selon cet entretien, l'un des points forts de leur programme révolutionnaire, serait d'ailleurs "(...)d'initier une politique transitoire dominée par la révolution capitaliste(...)"!

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70 mises à pied chez Prévost Car

Le Soleil nous apprend ce matin que le fabricant d'autobus de la Rive-Sud doit procéder à 70 mises à pied temporaires (sur 1500) à cause du «ralentissement économique» au sud de la frontière (source).

«Pour le moment, c’est une décision de nature temporaire», a expliqué au Soleil le vice-président des ressources humaines et de la qualité, Robert Drouin. «Quelques commandes pour la fabrication d’autocars ont récemment été annulées. Si nous réussissons à en obtenir de nouvelles, les travailleurs mis à pied pourront alors être rappelés au boulot.»

Prévost Car n'est pas exactement une de ces entreprises manufacturières coupable de désinvestissement. Selon le quotidien, les propriétaires ont annoncé en décembre des investissements de 149 millions $ — dont 100 millions $ pour les usines de Bellechasse — afin de doubler leur capacité de production d’ici 2012, d’améliorer la technologie de ses véhicules et d’accéder à de nouveaux marchés.

Ça n'aurait peut-être rien changé à la situation mais rappelons quand même que l'usine avait échappé une commande de 30 autobus pour l'armée canadienne l'été passé. À l'époque, les conservateurs avaient préféré faire construire leur équipement en Allemagne pour sauveur 60 000$ (sur un contrat de 15 millions $). Curieusement, le journaliste du Soleil n'a pas cru bon de rappeler cet élément d'information (il faut dire que le syndicat réserve ses commentaires pour l'instant).

lundi 14 avril 2008

Écosociété refuse de se laisser intimider

Dans un communiqué diffusé en fin d'après-midi, les éditions Écosociété confirment la sortie du livre Noir Canada. Pillage, corruption et criminalité en Afrique en librairie.

L'éditeur militant confirme qu'effectivement, la sortie du livre a été retardée à cause du mise-en-demeure de la société minière canadienne Barrick Gold. La compagnie menace, sans avoir lu l'ouvrage, d’intenter une poursuite judiciaire en diffamation contre les auteurs du Collectif Ressources d'Afrique, l’éditeur Écosociété et les membres de son conseil d'administration. Écosociété croit que le but de Barrick Gold est sans doute d’empêcher la parution de l'ouvrage et, par conséquent, d'éviter la diffusion d'informations, pourtant déjà disponibles dans plusieurs autres sources, auprès du public.

Selon l'éditeur, étant donné la disparité de moyens, cela s'apparente à de l'intimidation et s'inscrit directement dans la logique des «poursuites-bâillons» (ou SLAPP, comme on dit dans le jargon). Pour Écosociété, «il s'agit d'un cas supplémentaire qui devrait convaincre le gouvernement québécois d'adopter une loi contre un tel usage de la procédure judiciaire, lequel a pour effet de brimer le droit à l'information ainsi que la liberté d'expression».

«Depuis 15 ans, les Éditions Écosociété publient des ouvrages critiques et engagés, avec rigueur et professionnalisme, ne versant jamais dans la diffamation», concluent les responsables de la maison d'édition, «c’est pourquoi nous ne reculerons pas devant de telles menaces, il en va de notre éthique d’éditeur et de notre liberté d’expression». Bravo!

* * *

N.B.: Le livre Noir Canada est la synthèse et l'analyse de documents nationaux et internationaux (rapports, livres, documentaires...) portant sur des abus de maints ordres à propos de plusieurs sociétés canadiennes présentes en Afrique. Il porte aussi sur le soutien dont bénéficient parfois ces sociétés de la part du gouvernement canadien. Le débat que ce livre cherche à inscrire dans la sphère publique est d'autant plus légitime que les actifs des Canadiens (fonds de retraite, REER, fonds publics...) sont souvent indirectement investis dans ces sociétés via la Bourse de Toronto.

Toé, tais-toé

Selon un article publié dans Le Devoir ce matin, le géant canadien de l'industrie minière aurifère Barrick Gold aurait envoyé une mise-en-demeure aux éditions Écosociété pour empêcher la publication du livre Noir Canada, Pillage, corruption et criminalité en Afrique. Selon le quotidien, la compagnie «allègue que l'ouvrage, qui fait état de nombreux abus qu'y auraient commis des sociétés minières canadiennes au fil des ans, est diffamatoire». Pourtant, toute l'information contenu dans le livre est déjà dans le domaine public. Selon l'un des auteurs, il s'agit tout simplement d'une tentative d'intimidation (un SLAPP comme on dit). Écosociété n'a pas encore décidé de ce qu'elle ferait des 1700 copies déjà imprimées. À suivre...

* * *

M-à-J: Le texte du Devoir est dans la section abonnés du site, alors ça ne sert à rien de mettre un lien. Par contre, La Presse parle également de l'affaire (Par ici... et certains blogues commencent à la relancer (Vanasse, Actualitté, etc.).

dimanche 13 avril 2008

Dico anticapitaliste : La « délégation de pouvoir »

« La souveraineté ne peut être représentée par la même raison qu’elle ne peut être aliénée ; elle consiste essentiellement dans la volonté générale, et la volonté ne se représente point. […] Les députés du peuple ne sont donc ni ne peuvent être ses représentants, ils ne sont que ses commissaires. ». L’aspiration à la démocratie qu’exprimait Jean-Jacques Rousseau en 1762 dans le Contrat social n’a jamais été satisfaite. Aujourd’hui les pays occidentaux ne connaissent de la démocratie que sa forme dévoyée : la démocratie représentative, qui repose sur la délégation de pouvoir.

Ce système de gouvernement est basé sur une triple mystification.

1) Le véritable pouvoir, le pouvoir économique, échappe aux élu-e-s. Il appartient aux classes possédantes. Pour l’essentiel, le rôle dévolu aux « représentant-e-s du peuple », c’est la gestion des dégâts causés par un système économique qu’il est interdit de remettre en cause puisque la propriété privée des moyens de production et d’échange est sacralisée dans la Constitution.

2) Le peuple est supposé choisir ses représentants, et représentantes mais seulement parmi celles et ceux désignés par des partis, dont l’essentiel du financement est assuré par l’État. Des candidatures « indépendantes » sont autorisées, mais les inégalités de ressources et d’accès aux médias les rendent sans effet.

3) Les élections sont supposées permettre au peuple de s’exprimer… mais sur les programmes des candidates et des candidats. Et les réponses qui lui sont demandées sont binaires. C’est oui ou non !

Malgré tout, en dépit de la résignation inculquée aux travailleuses et aux travailleurs, en dépit des millions d’euros de financement des campagnes électorales et des verrouillages médiatiques, il peut arriver que les électeurs ne fassent pas « le bon choix ».

Qu’importe. Les élu-e-s dissidents seront lentement mais très probablement digérés par la mécanique de la délégation de pouvoir. Une fois le scrutin terminé, l’élu-e rentre dans une logique où les dossiers qui lui sont confiés n’ont pas vocation à être discutés par les électrices et les électeurs. Les élu-e-s s’isolent de leur base. Ils et elles ne sont plus contrôlés que par leur parti. Une carrière politique réussie, véritable promotion sociale pour les quelques prolétaires qui y accèdent, n’est possible qu’au prix de compromis. Cette logique est à l’œuvre depuis que des « partis ouvriers » prétendent changer la société en accédant au pouvoir d’État. Ils ont tous fini en gestionnaires du capitalisme.

De même que l’économie féodale ne pourrait fonctionner avec le système politique contemporain, l’économie capitaliste ne survivrait pas à une démocratie réellement souveraine. Il y a un lien direct entre la nature des rapports de production et la forme de l’organisation politique de la société. Sans abolition du capitalisme, pas de démocratie véritable.

Texte de Jacques Dubart
Publié dans Alternative Libertaire no 170 (fév. 2008)

samedi 12 avril 2008

À signaler: une critique du Devoir

Le Devoir, seul quotidien à prendre au sérieux le livre, publie aujourd'hui une critique de «Sur les traces de l'anarchisme au Québec», un essai publié chez Lux ce printemps par un de nos camarades.

Essais québécois

Par Louis Cornellier
Le Devoir, édition du samedi 12 et du dimanche 13 avril 2008

Un militant de Québec retrace une facette méconnue de l'histoire de la gauche québécoise

Depuis une dizaine d'années, à la faveur, notamment, du développement du courant altermondialiste, le mouvement anarchiste fait un peu parler de lui au Québec. Porté par les voix de deux intellectuels solides -- Normand Baillargeon et Francis Dupuis-Déri -- dont les interventions multiples et efficaces en faveur du déve-loppement de l'esprit critique et du pacifisme ont eu un certain retentissement, par le journal satirique Le Couac et par la maison d'édition Lux, le discours de cette gauche libertaire, quoique toujours marginal, a su se faire entendre dans notre paysage.

S'agit-il là d'un phénomène de génération spontanée ou de la manifestation la plus récente d'une tendance ayant un ancrage dans notre histoire? Existe-t-il, autrement dit, quelque chose comme une tradition anarchiste au Québec? C'est là, à tout le moins, la thèse solidement développée par le militant libertaire Mathieu Houle-Courcelles dans Sur les traces de l'anarchisme au Québec (1860-1960).

«L'histoire officielle du mouvement ouvrier, écrit-il, n'a à peu près rien retenu de l'influence exercée par les anarchistes sur le syndicalisme et les mouvements sociaux.» Pourtant, ajoute-t-il, ce courant «était bel et bien présent au Québec dès la fin du XIXe siècle», même s'il «a laissé bien peu de traces tangibles de sa présence». Aussi, c'est à la recherche de ces traces que s'est attelé le militant de la région de Québec, convaincu que «les libertaires ne pourront compter que sur leurs propres moyens pour relater et faire découvrir l'histoire de leur courant de pensée».

Identifié à la gauche (et parfois à la droite, mais c'est un autre débat), l'anarchisme se distingue néanmoins du socialisme traditionnel «par sa critique implacable des différentes formes d'autorité illégitime qui entravent cette transformation radicale de la société: refus de participer à la mascarade électorale, refus du nationalisme et des guerres "patriotiques", refus de la soumission à l'église et aux dogmes religieux, refus du culte du chef, du parti ou du maître, refus de ce socialisme imposé par en haut... »

Une mouvance antiautoritaire

Houle-Courcelles reconnaît qu'il serait abusif de parler d'une «tradition» anarchiste au Québec, mais il retrouve néanmoins, dans notre histoire, une «mouvance» d'inspiration antiautoritaire qui s'exprime sous trois formes différentes: un courant anarchiste bien défini, des pratiques contestataires qui s'en inspirent et, dans le camp adverse, un «spectre» anarchiste, «agité par les milieux conservateurs et réactionnaires, mais aussi par les directions des syndicats de métier, pour éloigner la classe ouvrière des perspectives de changement social».

La première forme, c'est-à-dire l'anarchisme clairement revendiqué, se retrouve surtout dans les milieux juifs montréalais du début du XXe siècle. Animée, en grande partie, par des réfugiés fuyant les pogroms de la Russie tsariste, elle prend le visage d'un syndicalisme de combat, particulièrement dans l'industrie du vêtement, auquel s'ajoute une entreprise d'éducation politique. Surtout actif en milieu yiddishophone (et parfois anglophone), cet anarchisme est résolument antinationaliste (c'est-à-dire opposé au sionisme) et athée. Houle-Courcelles, à ce sujet, rapporte une anecdote significative. «Au début du XXe siècle, raconte-t-il, les anarchistes juifs montréalais se font une joie de partager ensemble un plat typiquement canadien-français: les fèves au lard. Il faut dire que la religion juive proscrit également de manger du porc. Une autre façon de faire un pied de nez à la religion.» Ce mouvement, qui fait aussi une place à l'action féminine, perdra de son influence à partir des années 1940.

La deuxième forme, une sorte d'anarchisme diffus colorant par moments le mouvement ouvrier et anticlérical, se développera plutôt dans le milieu francophone. Peut-on, comme le fait Houle-Courcelles, y faire entrer Arthur Buies? Admettons que, comme «humaniste radical», le «libre-penseur anticlérical» mérite au moins le titre de précurseur.

Des communards au Québec

Là où cet ouvrage surprend franchement, c'est quand il suggère que «c'est peut-être grâce à la Commune de Paris si l'anarchisme pose véritablement son pied au Québec». Le gouvernement canadien, semble-t-il (cet épisode pour le moins surprenant reste à creuser), aurait élaboré, avec le gouvernement français, un possible transfert de 35 000 communards au Québec. Opposée à cette solution qu'elle percevait comme un désaveu de la Commune, la Première Internationale l'aurait fait échouer. Malgré tout, «en 1871 et 1872, entre 1000 et 3000 communards s'exilent au Canada, la plupart à Montréal», et ils participent activement à quelques grèves sauvages -- une appellation positive dans la logique anarchiste -- au Québec.

Au passage, on apprend aussi, dans cet ouvrage, que les Canadiens français de la Nouvelle-Angleterre ne dédaignaient pas l'action radicale. En 1912, après une grève dans les usines textiles de Lawrence, au Massachusetts, pendant laquelle sa femme et ses enfants sont morts de faim, l'ouvrier Arthur Caron décide, avec des amis, de faire sauter la résidence de Rockefeller, propriétaire de milices patronales. La bombe leur explosera au visage.

S'il y a, toutefois, un seul nom francophone à retenir de cette histoire, c'est celui d'Albert Saint-Martin. «Marxiste libertaire» qui fut pendant un temps un membre influent de la section francophone du Parti socialiste du Canada, Saint-Martin a participé à la diffusion de l'espéranto comme langue des prolétaires de tous les pays, a tenté l'expérience d'une ferme collective autogérée, en 1910, près de Mont-Laurier, a fondé, en 1925, à Montréal, l'Université ouvrière, un lieu de rassemblement pour les libertaires anticléricaux, et a mis sur pied deux coopératives d'alimentation pendant la crise des années 1930. Sa devise était celle de Spartacus: «Nous n'avons pas d'armes, les Romains en ont pour nous.»

Après la Loi du cadenas instaurée par Duplessis en 1937, les mouvements qui se réclament de la gauche radicale seront presque condamnés à la clandestinité. Les automatistes de Borduas flirteront avec l'anarchisme, mais seul Claude Gauvreau, sur le mode exalté, poursuivra dans cette veine. En 1953, l'anarchiste québécois d'origine française Paul Faure tirera un bilan plutôt décevant de ces années d'activisme.

Cinquante ans plus tard, Mathieu Houle-Courcelles, lui, les retrace avec clarté et respect, pour inspirer ses camarades militants et leur dire qu'ils ne sont pas nés d'hier.

***

louisco@sympatico.ca

***

Sur les traces de l'anarchisme au Québec (1860-1960)

Mathieu Houle-Courcelles, Lux, Montréal, 2008, 280 pages

vendredi 11 avril 2008

Rebond: liberté de presse et redistribution de la richesse

Aujourd'hui, le Média Matin Québec revient sur le texte censuré de Sid Ryan dans le Toronto Sun. Les lockoutéEs publient une entrevue avec le dirigeant du plus important syndicat ontarien sur les tendances lourdes dans l'industrie des médias. Le «confrère Ryan» tient un discours qu'on entend peu dans les médias. À lire sur leur site: Où s’en va la liberté de presse.

* * *

Par ailleurs, depuis le début les lockoutéEs du Journal de Scabec nous ont peu étonnés. Leur journal reste convenu et très proche du Journal qu'ils et elles nous avaient habitués à lire. Ce qui nous faisait conclure, dans Cause commune, que «les journalistes du Journal de Québec sont bien contents de faire le genre de journalisme qu’ils et elles font puisque, même sans patrons, ils et elles publient le même genre de journal».

Et bien, ce matin j'ai été agréablement surpris. Il y avait des gauchistes dans cette salle de rédaction et on nous l'avait caché! Il faut lire la savoureuse réplique de Sylvain Trépanier aux propositions des Montmarquettes, Faycal et cie qui veulent baisser les impôts et augmenter les tarifs. C'est un peu tiré par les cheveux mais disons qu'on aura rarement lu dans les médias une défense aussi éloquente et cohérente de la perspective de gauche sur les mécanismes de redistribution de la richesse par la fiscalité. ==> Françoise, Lucie, Joseph et l’impôt...

jeudi 10 avril 2008

CANSEC 2008: La soirée de lancement annulée !

Un lecteur de ce blogue nous a fait parvenir cette traduction d'une dépêche publiée en anglais sur le CMAQ. N'hésitez jamais à nous envoyer vos informations.



En ce mardi soir, des anarchistes d’Ottawa ont réussi à « faire fermer » la soirée de lancement de la plus grande foire d’armes du Canada!

Les profiteurs de guerre, tant du monde corporatif que gouvernemental, vêtus de tuxedos ont dus rapidement quitter le Centre des congrès en ce mardi soir, alors que les alarmes à incendie sonnaient, que cinq camions de pompiers étaient appelés et que la police cherchait en vain les vilains anarchistes qui avaient réussis à annuler l’événement de lancement de CANSEC 2008, la plus grande foire d’armes canadienne.

Malgré les dispositifs de surveillance et de sécurité en démonstration, d’une valeur de plusieurs millions de dollars, une présence policière en uniformes et les affirmations selon lesquelles les forces de sécurité auraient amassées quantité de «renseignement» sur la résistance à CANSEC, le pouvoir n’a pas pu empêcher les anarchistes d’Ottawa d’infiltrer l’événement et de simplement tirer l’alarme à incendie.

CANSEC 2008 est la plus grande foire d’armement au Canada et sert de point de rencontre aux « profiteurs de guerre », aux représentants gouvernementaux et aux acheteurs privés et institutionnels. Ces derniers peuvent s’extasier devant les dernières technologies militaire, de surveillance et de sécurité. CANSEC nous montre la réalité de la politique étrangère et intérieure du Canada – nous sommes les leaders du monde au niveau de la mort, de la guerre et de l’occupation.

Cette action a été prise en réponse à l’appel du BLOC PGA-Ottawa. Ces derniers appelaient à des actions autonomes pour la foire d’armement et en soutien à PGA-Hallmarks. En plus, nous avions vraiment appréciés leur vidéo sur CANSEC :



Nous espérons que l’action réussie de ce soir marquera le début de deux jours de résistance active à CANSEC 2008…

DE KANDAHAR EN PALESTINE, L’OCCUPATION EST UN CRIME!
FERMEZ CANSEC, LA FOIRE D’ARMEMENT!
FERMEZ LE COMPLEXE MILITARO-INDUSTRIEL!


Pour plus d’informations à propos de la résistance à CANSEC, visitez pga.roadnetwork.org

Ah, la liberté de presse...

La liberté de presse commence
quand tu en possède une



Il y a une règle non-écrite dans les médias qui veut qu'on ne parle pas contre le propriétaire. Les journalistes qui s'y risquent marchent généralement sur des oeufs et sont régulièrement soumis à des sanctions. Dans le même ordre d'idée, on évite autant que possible de nuire au département des ventes.

Les journalistes peuvent bien protester de leur autonomie professionnelle et des grands principes qui régissent leur métier, la vérité c'est que cette autonomie et ces principes s'arrêtent là où commencent les intérêts du patron. Quebecor vient de nous en fournir encore une belle illustration.

L'histoire se passe en Ontario mais ça parle de Québec. Là bas, dans la ville reine, il y a un tabloïd du style du Journal de Québec. Ça s'appelle le Toronto Sun. Comme à Québec et Montréal, le Sun fait appel a des chroniqueurs externes pour agrémenter ses pages et donner une impression de diversité de points de vue. Dans le lot, il y a Sid Ryan. C'est le gauchiste de service (l'homme est président du CUPE Ontario; l'équivalent du SCFP-Québec). Jusqu'à maintenant tout allait bien et les papiers du «confrère Ryan» étaient publiés sans problème.

Or, voilà que le «confrère Ryan» a voulu parler du lock-out au Journal de Québec. Refus net de la rédaction. Censure et black-out. Et tant pis pour les beaux principes...

Le Média Matin publiait aujourd'hui la chronique du «confrère Ryan» dans ses pages. Ça s'appelle ironiquement Néfaste pour la démocratie (le texte est juste en bas de l'intro du journaliste lockouté).

mercredi 9 avril 2008

La honte

C'était écrit en toute lettre ce matin dans Le Soleil. Les habitantEs de la basse-ville peuvent espérer vivre six ans et demi de moins que ceux et celles de la haute-ville. Voilà une illustration frappante des conséquences des inégalités sociales perpétuées par notre système socio-politique.

Grande trouvaille: la pauvreté a un impact sur la santé. En fait, dans le cadre du dévoilement du bilan de santé de la capitale, le directeur de la santé publique a dit n'avoir qu'une priorité pour améliorer le bilan de la région: la lutte à la pauvreté.

Les données de son rapport sont claires: les gens vivent plus vieux (83,2 ans) dans Sainte-Foy-Sillery-Laurentien que dans Basse-ville-Limoilou-Vanier (76,6 ans). Autre chiffre tout aussi frappant: la mortalité infantile est de 5 pour 1000 dans un secteur et de 9 pour 1000 dans l'autre. La différence entre ces deux secteurs de la ville tient en un mot: inégalité. Il y a sept fois plus de personnes assistés sociales et deux fois plus de familles monoparentales en basse-ville qu'en haute-ville.

Malgré notre belle prospérité économique, il y a 30 000 personnes qui vivent une situation économique précaire dans la région. De ce nombre, 12 000 sont des enfants.

Et après ça on nous dira que le capitalisme est le meilleur des systèmes...

mardi 8 avril 2008

QUEBECOR = CHINE?

Comme tout le monde le sait (sinon vous vivez sur une autre planète), la flamme olympique a toutes les misères du monde pour se frayer un chemin à travers les villes occidentales. Dans le monde sportif, on parle d'une attaque au symbole olympique apolitique mais porteur d'espoir et je ne sais plus trop quoi encore. Pas mal comme apolitisme, un symbole (son voyage partout dans le monde) retenu par Joseph Goebbels pour les jeux de Berlin 1936. En Chine, qu'est-ce qu'on voit et entend? Tout va bien dans le meilleur des mondes, sauf quelques extrémistes TibétainEs et leurs supporters qui s'attaquent au symbole olympique. Bref, c'est marginal et violent. Voilà pour la propagande étatique.

Au Québec, tout le monde sait que Quebecor a foutu ses journaleuSEs du Journal de Québec sur le trottoir avec un lock-out sauvage (on le sait même à Montréal, alors...). Cette fois-ci, rien de tout cela n'existe dans les médias de Péladeau. Les demandes de huis-clos pour le procès des 17 scabs, nada. Les moyens de pression des syndiquéEs, nada. Les remarques sur le manque d'informations locales faites par les éluEs municipaux de la capitale lors du dernier conseil de ville, nada. Bref, voilà pour la propagande de Quebecor.

Bien évidemment, les gens diront avec raison que, si les gens veulent savoir ce qui se passe, il y a un autre journal de masse à Québec. Toutefois, imaginez ce qui se passerait lors d'une situation semblable mais qui toucherait les médias de masse. L'isolation vécue en Chine prendrait forme ici, ou presque.

Heureusement pour nous, nous pouvons encore nous défendre avec nos propres moyens encore non-éliminés. Les blogues d'informations, les médias communautaires (radio/tv/journaux) et les réunions publiques ne sont pas encore officiellement interdits. C'est de ce côté que nous devons nous tourner à l'avenir. Informez-vous sur vos médias locaux et agissez, ce n'est pas le boulot des journaleuSEs de sauver la liberté d'expression, c'est le nôtre.

Qc: Droit de Parole (journal), CKIA et CKRL (radio) sont là et ont besoin de nous!

lundi 7 avril 2008

transport

La semaine dernière, Le Soleil nous apprenait que le transport en commun progresse à Québec. La raison: de plus en plus de salariéEs prennent le bus tous les jours.

Selon Statistique Canada, la proportion de travailleurs et de travailleuses qui se rendent au travail en transport en commun, dans la région de Québec, a augmenté de 11% en 10 ans. Cette progression se fait essentiellement au détriment de l'automobile. Selon les analystes, c'est exactement l'inverse de la tendance observable dans les autres centres urbains.

À Québec, les salariéEs forment maintenant à peu près la moitié des passagerEs du transport en commun. C'est vraisemblablement vers eux que le RTC devra se tourner pour augmenter sensiblement sa part des déplacements motorisés.

Aujourd'hui, les salariéEs de Québec se rendent au travail en automobile (80.3%), en autobus (10,2%), à pied (7,3%) ou en velo (1,4%). La distance médiane à parcourir entre la maison et le travail est de 6,9 km.

dimanche 6 avril 2008

Eh merde...



Les anarchistes inquiets

Québec, 6 avril 2008 -- Les anarchistes de la capitale sont inquiets. «Au rythme où les symboles du vieux monde partent en fumée ou disparaissent sous les pics des développeurs, nous nous demandons où diable nous pourrons installer les musées des horreurs dans la société post-révolutionnaire» a déclaré le camarade Tovaritch en réaction à l'incendie du Manège militaire. Le révolutionnaire se croise les doigts et espère que l'hôtel du parlement ne disparaitra pas avant le lendemain du grand soir... Heureusement, l'armée étant une institution encore très solide (contrairement à l'église), tout indique que le manège sera reconstruit et que ce ne sera pas pour caser un hôtel ou des condos.

samedi 5 avril 2008

Virage autoritaire à la FEUQ ?

Ça fait des lunes que la «démocratie» des fédérations étudiantes est contestée. Mais ce qui se passe présentement à la FEUQ dépasse l'entendement. Les nouvelles règles référendaires, qui seront peut-être adoptées cette fin de semaine, lors de l'AGA annuelle de la fédération, qui a lieu à l'Université du Québec à Chicoutimi, ont carrément le visage d'un virage autoritaire:

• l’exclusion d’office du vote par voie électronique, ce qui rend difficile,
voire impossible, pour certains étudiants d’exercer leur droit de vote ; •
l’obligation d’inclure deux officiers FEUQ dans le comité référendaire de
l’association étudiante visée, ce qui représente une atteinte grave à la
souveraineté locale et à la neutralité de la fédération étudiante universitaire;

• l’interdiction de tenir compte de la valeur des services
rendus ou des frais occasionnés par les officiers de la FEUQ qui participent au
processus référendaire, ce qui occasionnera un déséquilibre financier profond
entre les camps pro-affiliation et désaffiliation qui doivent disposer d’un
budget égalitaire ;

• la transformation d’un préavis à la FEUQ de
trente (30) jours en un préavis de quatre-vingt-dix (90) jours pour la tenue
d’un référendum, empêchant de tenir la consultation durant la même session où
l’avis référendaire est déposé ;

• une période de campagne limitée
à dix jours, ce qui limite la diffusion d’information aux étudiants afin qu’ils
puissent faire un choix éclairé ;

• l’interdiction de tenir deux
référendums à moins de dix-huit (18) mois d’intervalle, même lorsqu’un
référendum est annulé, ce qui emprisonne la volonté étudiante et constitue une
grave atteinte à la liberté de choix pour une période de plus d’un an et demi ;

• une clause de rétroactivité pour certaines dispositions.

Donc au lieu de combattre le dégel des frais de scolarité, la FEUQ préfère se battre…contre ses membres. Je me demande bon sang comment une personne saine d’esprit pourrait accepter des règlements pareils ! Je pourrais écrire un paquet de jurons tellement cette situation m’enrage et me paraît carrément insensée. Quand c’est rendu que tu as besoin d’emprisonner tes membres pour les garder, ça doit bien être parce que tu ne vaux plus grand chose…

mardi 1 avril 2008

L'anarchie de A à Z, «R» comme Révolution


Notre projet politique, l’égalité et la liberté intégrale pour toutes et tous dans toutes les sphère de la vie, est impossible à réaliser dans le cadre social et politique que nous connaissons.

D’abord, certainEs profitent de l’injustice institutionalisée et ne céderont pas librement leurs privilèges. Ensuite, la logique interne des systèmes d’oppression et d’exploitation –capitalisme, État, patriarcat—rend toute réforme en profondeur impossible.

Un capitalisme qui n’exploite plus les salariéEs pour accumuler du capital, ce n’est plus le capitalisme. Un État qui ne détient plus le monopole de la violence et qui n’est plus une autorité séparée à laquelle la société doit se soumettre, ce n’est plus l’État. Un patriarcat qui ne hiérarchise plus les genres et qui n’exploite plus les femmes, ce n’est plus le patriarcat. On peut certes faire des gains et arracher des victoires qui rendent le monde un peu plus supportable, mais on ne peut pas éradiquer l’injustice sans changer en profondeur la société. L’émancipation complète exige rien de moins qu’une révolution.

On entend généralement par révolution un changement brusque et radical d’un ordre social et politique. Historiquement, et encore aujourd’hui, la plupart des révolutions ont d’abord été des révolutions politiques et se sont plus ou moins limitées à des changements au niveau de l’État. Comme le changement proposé par les anarchistes va beaucoup plus loin, on parle de révolution sociale.

Nous ne croyons pas au « lendemain du Grand Soir » et nous sommes conscientEs que le changement social est un processus long qui prend racine dans les luttes au jour le jour, ici et maintenant. Ceci dit, cela n’évacue pas la question de la révolution qui est un aboutissement possible des luttes sociales. La révolution, c’est quand le rapport de force bascule dans le camp du peuple et permet le renversement des anciennes structures de domination et leur remplacement par l’autogestion généralisée.

Il y a un fossé entre la situation actuelle et une situation révolutionnaire. Un fossé tellement grand que plusieurs croient qu’une révolution est impossible. Il est évident qu’elle n’est pas à l’ordre du jour dans l’immédiat et qu’elle ne semble pas prète à le devenir dans un avenir prévisible. Là n’est pas la question.

L’enjeu est de savoir comment augmenter notre rapport de force et faire le pont entre le présent et une situation révolutionnaire. Pour notre part, nous proposons une stratégie de radicalisation des luttes et la création de contre-pouvoirs. Il s’agit de favoriser le développement de la conscience et de l’autonomie des mouvements sociaux. Construire les rapports de force pour pouvoir éventuellement passer à l’offensive. Développer l’autogestion et la démocratie directe dans les luttes. Favoriser les alternatives sociales sans se faire d’illusion.

La révolution est une option stratégique, c’est notre horizon politique. Il ne s’agit ni d’un acte de pure volonté, ni d’une formule incantatoire. C’est une perspective politique. Personne ne contrôle le climat social. Souvent, par le passé, alors que la situation semblait irrémédiablement bloquée, le temps s’est accéléré et la révolution est apparue là où personne ne l’attendait. Si ça cela reproduit, serons-nous prêtEs?

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Extrait du numéro 19 du journal Cause commune