dimanche 30 novembre 2008

Chicken! Harper recule!

Les médias nous apprennent que Stephen Harper, que l'on présente pourtant comme un dur de dur, un rough & tough de la realpolitik, a reculé trois fois depuis sa dernière tentative de coup de force. Une première fois en reportant la date du vote de confiance au 8 décembre. La deuxième fois en laissant tomber l'idée d'abolir le financement étatique des partis politiques. La troisième fois en laissant tomber l'idée de suspendre le droit de grève des fonctionnaires fédéraux (source). Comme le souligne Chantal Hébert, il n'y aura bientôt plus rien à voter le 8 décembre. La menace d'une coalition PLC-NPD appuyée par le Bloc semble l'avoir pris les culottes à terre. Je sais que ça ne change objectivement rien, mais ça fait du bien de voir la peur changer de camp de temps en temps.

Le FRAPRU à la recherche de la promesse perdue...

Depuis des semaines, les regroupements nationaux en habitation talonnent le Parti libéral du Québec pour obtenir un engagement ferme en matière de construction de logement sociaux. Jusqu'au milieu de la semaine, à part des rumeurs «dans la machine», les libéraux restaient muets sur ce sujet. Alors le FRAPRU et ses alliés continuaient de taper sur le clou. Une manifestation-tintamarre était même prévue à Sherbrooke aujourd'hui pendant un brunch partisan de Jean Charest. Et puis, tout c'est mis à s'embrouiller jeudi après-midi.

En effet, une lettre signée de la main du chef libéral s'est mise à circuler par courriel. Dans une réponse à des demandes d'engagements d'Action plus Sherbrooke, un groupe communautaire de son comté, le chef libéral écrit noir sur blanc qu'un gouvernement libéral s'engage à «prolonger le programme AccèsLogis pour 5 ans à raison d'un minimum de 3000 nouveaux logements sociaux par année». Cet engagement est directement inspiré des demandes du FRAPRU qui veut lui aussi une prolongation sur 5 ans, mais à hauteur de 10 000 logements par année. Bref, c'est une bonne nouvelle et un gain par rapport à ce qui se fait depuis 2 ans. Le hic, c'est que cette promesse ne figure pas dans la plateforme des libéraux et qu'elle n'a été annoncé à personne d'autre pour le moment!

Malgré cette preuve écrite, le FRAPRU s'inquiète toutefois que le chef libéral n'ait pas profité de sa rencontre de vendredi avec l'Union des municipalités du Québec pour rendre l'engagement public. «Si cette promesse est sérieuse, pourquoi le Premier ministre hésite-t-il à la divulguer ? Envisagerait-il de retraiter?», s'interroge la porte-parole du FRAPRU, Marie-José Corriveau.

Selon le FRAPRU, le chef du Parti libéral avait là une belle occasion de répondre aux demandes pressantes des municipalités qui réclament, elles aussi, un plan de relance du programme AccèsLogis sur 5 ans, tout comme plus d'un millier d'autres organismes québécois qui ont signé une déclaration en ce sens depuis la mi-octobre. «Cette promesse faite à Action plus Sherbrooke serait pourtant un bon début pour faire face aux problèmes de logement que la crise financière va intensifier», souligne la porte-parole de l'organisme. «En plus, ça créerait de la richesse collective et de l'emploi dans le domaine de la construction», insiste-t-elle.

Cafouillage de l'équipe de campagne du candidat Charest? Erreur de timing? Bonne-mauvais foi? Qui sait! Toujours est-il que le FRAPRU est à la recherche depuis jeudi soir de la promesse perdu des libéraux concernant le logement social. Ça promet...

Un martyre de plus sur l'autel du capitalisme


Un employé d'un magasin Wal-Mart de Long Island, à New York, est mort après avoir été piétiné par une horde de consommateurs déchaînés peu après l'ouverture du magasin, vendredi, et le début du «Black Friday» américain, une journée de grands soldes marquant le début officiel de la période de magasinage du temps des Fêtes aux États-Unis.

La police a indiqué que l'homme de 34 ans avait été transporté à l'hôpital, où son décès a été constaté vers 6 h, une heure après l'ouverture du magasin. La cause du décès n'a pas encore été dévoilée.

La police a déclaré qu'une foule de clients «avait défoncé la porte, projetant l'employé par terre».

Une femme enceinte de 28 ans a aussi été transportée à l'hôpital, où elle a été mise sous observation, selon la police. Trois autres clients du magasin ont subi des blessures mineures et ont été transportées à l'hôpital, ont indiqué les autorités.

L'entreprise Wal-Mart Stores Inc., dont le siège social est à Bentonville, en Arkansas, n'a pas voulu confirmer le décès de l'employé mais a tout de même affirmé qu'une «urgence médicale» l'avait forcée à fermer le magasin.

Source Cyberpresse

Notez qu'accessoirement, hier c'était aussi la Journée sans achat.

vendredi 28 novembre 2008

Mise-à-jour économique fédérale: les syndicats sont furieux

Les centrales syndicales réagissent très mal à l'énoncé économique déposé par Jim Flaherty, le ministre fédéral des finances. Ce qui les dérange ce n'est pas tant la coupure de la subvention aux partis politiques que l'attaque frontale au principe d'équité salariale et la suspension du droit de grève des fonctionnaires fédéraux.

Le Soleil
de ce matin nous apprend que le gouvernement fédéral entend contrôler de façon autoritaire les salaires des fonctionnaires. Selon l'article de Raymond Giroux, Flaherty confirme les limites des hausses salariales dans la fonction publique à 2,3 % en 2007-2008, et à 1,5 % chacune des trois années suivantes. Le ministre ajoute qu'il suspendra le droit de grève des fonctionnaires jusqu'à la fin de 2010-2011.

Toujours dans le monde du travail, Le Soleil nous apprend qu'Ottawa déjudiciarisera l'équité salariale en la laissant au libre jeu de la négociation collective (sans droit de grève!), déchargeant au passage la Commission des droits de la personne de ce dossier. (source)

Une déclaration de guerre


Les syndicats sont donc furieux. Attaque contre la démocratie, plan d’austérité à la sauce judéo-chrétienne, suspension des droits fondamentaux, dont le droit de grève, le droit de négocier, le droit à l’égalité; cette mise à jour est une véritable insulte à l’intelligence selon la CSN. Pour la présidente de la CSN, le gouvernement Harper n’a aucune compassion pour les plus mal pris. « C’est vrai pour les chômeuses, les chômeurs, mais aussi pour les retraité-es qui doivent tout de même retirer leur FEER, en dépit d’une faible réduction de 25 % du montant à retirer. Rien pour soutenir les secteurs manufacturier et forestier mis à mal depuis des années. Cette mise à jour économique tient plus d’une approche totalitaire que d’un véritable plan pour soutenir l’économie et les gens en difficulté », dit-elle. (Source)

À la FTQ non plus on ne mâche pas ses mots. «La FTQ en appelle à la formation d’un gouvernement de coalition» déclare un communiqué envoyé aujourd'hui. Michel Arsenault, le président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), «dénonce le vide sidéral du plan du gouvernement pour faire face à la crise, mais particulièrement la suspension du droit de grève ainsi que l’imposition d’un règlement salarial dans le secteur public, de même que son attaque frontale sur la question de l’équité salariale. La FTQ ne trouve rien dans l’énoncé de nature à relancer l’économie canadienne et québécoise.»

«Plutôt que d’utiliser la crise pour faire un consensus parmi les Canadiens, le gouvernement Harper l’utilise comme excuse pour régler ses comptes avec l’opposition et le mouvement syndical», a fait valoir Michel Arsenault. «C’est littéralement une déclaration de guerre.» Fait plutôt inusité, la FTQ appelle donc les partis de l’opposition à faire front commun pour renverser les conservateurs et former un gouvernement de coalition. (Source)

jeudi 27 novembre 2008

Une porte-parole de l'UCL au Saguenay en entrevue sur l'abstentionnisme

(via le blogue du CRAC) Une porte-parole du collectif local saguenéen de l'Union communiste libertaire à accordé une excellente entrevue sur l'abstentionnisme sur les ondes de Radio-Canada cet après-midi. L'émission à été diffusé dans le cadre de l'émission "L'heure de pointe", une émission régional diffusée sur la première chaîne. Vous pouvez écouter l'émission ici sous le titre "N'allez pas voter!" dans l'émission du 27 novembre 2008.

Vive l'économie conservatrice

C'est maintenant chose admise publiquement: le Canada est/ira/se dirige/subit la récession économique mondiale qui frappe le monde capitaliste, donc nous toutEs malgré tous nos efforts.

Bon, ok, le Québec vit sur une autre planète: celle des élections et des éléphants roses qui volent. Selon les pros, les politicienNEs et mononc' Richard, "ben voyons donc, le Québec va sentir un ralentissement, mais jamais une récession. On est ben qu'trop solide pour ça!"

Et bien, le Canada lui, va l'avoir dans le trouffion. La preuve: Flaherty agit!

Dans le positif, nous retrouvons les coupures dans les subventions publiques faites aux partis politique (ça comporte des dangers, mais ils ne sont que de type parlementaire). Aussi, il serre la ceinture des ministres et sous-ministres. Bref, jusqu'ici tout va bien.

Ce qui suit est ce qui mérite une attention toute particulière: monsieur Flaherty trouve que le droit de grève, c'est pas cool du tout. Pire encore, il sait que les fonctionnaires canadiens seront en négos sous peu. Qu'à cela ne tienne! Le parlement (aka partonnat) n'en n'a rien à foutre des droits des travailleuSEs. Fini le droit de grève, mais Flaherty est correct dans le fond, le droit est "suspendu" jusqu'en 2011. Ce ne sont que quelques mois difficiles à passer au fond...

Fantastique.

Voix de faits dans tes oreilles


L'émission de cette semaine est disponible en ligne.

- Chronique sur les élections
- Retour sur le congrès de Montréal
- La Journée sans achats du 28 novembre
- La soirée bénéfice du Fonds de solidarité des groupes populaires de Québec
- etc.








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mercredi 26 novembre 2008

Misère de la philosophie... (en réponse au chef du PCQ)

Nous affirmions plus tôt aujourd'hui que le blogue n'était pas lu que par des anarchistes convaincu. Nous venons d'en avoir une preuve supplémentaire puisque nous sommes pris à partie par le chef du PCQ pour un commentaire que j'ai écris ici même la semaine dernière.

== > À propos des attaques de la NEFAC (anarchiste) contre Québec solidaire

en réponse à

== > Marginalité politique: l'oeuf ou la poule?

J'avoue être un peu médusé de la réaction d'André Parizeau à mon bref commentaire. Alors que mon texte avait pour cible principale les médias, il y a vu une attaque en règle contre QS. Peut-être que le camarade est surmené par la campagne électorale mais il est passé complètement à côté de l'essentiel de mon propos, pourtant il signait il y a quelques années une chronique intitulée «lire entre les lignes». M'enfin.

Je voudrais juste soulever deux trucs. Premièrement, je ne prédis pas que QS va faire 0,9%. C'est une simple règle de trois entre leur exposure médiatique de la dernière fois et leur score final versus leur exposure cette fois. Deuxièmement, la cible principale des attaques de ce blogue sont les grands partis, principalement la droite populiste, et non la gauche (qui est tout de même critiquée à l'occasion). Je ne sais comment il a fait son compte mais moi j'arrive à 14 articles en cherchant "Mario Dumont" et non un seul.

C'est quand même hot! D'un côté il y a Hors d'Oeuvre et le PCR qui m'accusent d'être une taupe électoraliste à la solde de QS et de l'autre il y a le chef du PCQ qui m'accuse de mener des attaques gratuites contre les solidaires. Faudrait se brancher un moment donné.

Sondage: Si la tendance se maintient, vous allez vous abstenir



Selon un sondage très scientifique, vous allez vous abstenir aux prochaines élections. C'est en tout cas l'intention de «vote» de 70% des lectrices et des lecteurs de Voix de faits. Une minorité de 23% compte toutefois aller voter solidaire tandis qu'un maigre 5% compte voter «stratégique» (ce qui veut probablement dire péquiste). (*)

Le sondage a été effectué la semaine dernière auprès de... 51 internautes!

[Accessoirement, ça indique qu'il y a au moins 51 personnes qui lisent ce blogue... un progrès de 22 % par rapport au sondage réalisé en mai dernier ! ]

Analyse


Tout bon sondage doit normalement être accompagné de son analyse en bonne et due forme. Alors voilà, premier point que nous pouvons noter: le blogue n'est pas lu que par des anarchistes convaincu! C'est bon ça.

Deuxième point, il n'y a aucune raison de se torturer cette fois avec le soit-disant vote stratégique. En effet, les jeux sont pas mal fait et la force la plus à droite, l'ADQ, semble s'être enterrée toute seule! De plus, dans la grande région de Québec, la lutte oppose essentiellement les troupes de Patapouf aux troupes de Super Mario. C'est bien beau la stratégie mais qui voudrait voter pour Johnny Charest? Sérieusement? Sinon, les deux comtés péquistes ne sont même pas menacés et, de toute façon, les troupes de Madame n'ont aucune chance de faire échec à la résurrection de Patapouf 1er. Aucune raison, donc, de se rendre aux sirènes du «vote stratégique» et ceux qui le font ne sont au final que des compagnons de route honteux du P.Q..

Ceci dit, même si les sondages placent le parti de Mario Dumont bon dernier et que la question de sa survie est posée, il ne faudrait pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Premièrement, les sondages prédisaient également que les conservateurs subiraient de lourde perte lors des dernières élections. Or, les dites pertes ne se sont pas matérialisées dans l'urne. Deuxièmement, même si l'ADQ est rayée de la carte, cela ne veut pas dire que le courant d'opinion qui l'avait amené aux portes du pouvoir en 2007 est disparu pour autant. Bref, il ne faudra pas baisser la garde le 8 décembre.

(*) Oui, on sait que 5 + 23 + 70 ça ne fait pas 100%. On n'y comprend rien. Mais qui a dit que les sondages devaient coller à la froide rationalité mathématique?

dimanche 23 novembre 2008

Fondation de l’Union communiste libertaire

Montréal, 23 novembre 2008 – Une nouvelle organisation révolutionnaire, l’Union communiste libertaire, a été fondée lors d’un congrès réunissant une cinquantaine de déléguéEs en fin de semaine dans Hochelaga Maisonneuve. La nouvelle organisation prendra la relève de l’Union régionale de la NEFAC au Québec.

Refondation

Le long processus de refondation de la Fédération des communistes libertaires du Nord-Est (NEFAC) au Québec, qui annonçait la volonté d’étendre l’anarchisme organisé à toutes les régions de la province, a permis de réunir pour la première fois sous la même bannière des libertaires provenant d’une demi-douzaine de villes de la province. Ainsi, la nouvelle organisation comptera des collectifs locaux dans les villes de Montréal, Québec et Sherbrooke mais également à Drummondville, Saint-Jérôme et à Saguenay ainsi que des liaisons dans quelques autres localités comme Trois-Rivières.

Les travaux du congrès ont surtout permis d’adopter une toute nouvelle constitution fixant le mode de fonctionnement unitaire de la nouvelle organisation (inspiré des acquis historiques du plateformisme), de faire une révision des buts et principes de la NEFAC en attendant l’adoption d’un manifeste communiste libertaire et de jeter les bases d’un plan d’action incluant une campagne sur la crise économique qui secoue actuellement le capitalisme.

Les congressistes ont reçu les salutations révolutionnaires de plusieurs organisations libertaires du monde entier, tels que: Worker’s Solidarity Alliance des Etats-Unis, Red Libertarias de Buenos Aires et la revue chilienne Ombre y Sociedad. L’Internationale des fédérations anarchistes, l’organisation française Alternative libertaire et Common Cause d’Ontario ont même jugé bon de déléguer des observateurs au congrès.

L’Union communiste libertaire est une organisation de militantEs provenant de divers mouvements de résistance, qui s'identifient à la tradition communiste dans l'anarchisme et ayant comme objectif commun une rupture révolutionnaire avec l'ordre établi. L'activité de l’UCL est organisée autour du développement théorique, de la diffusion des idées anarchiste et de l'intervention dans les luttes de notre classe, que ce soit de façon autonome ou par le biais d'une implication directe dans les mouvements sociaux.

Au plan théorique, L’Union communiste libertaire s'identifie aux principes communistes libertaires et s'appuie sur les bases théoriques de cette tradition particulière. Au plan tactique, L’UCL préconise l’implication dans les luttes sociales dans une perspective de radicalisation des mouvements sociaux et de construction de contre-pouvoir.

vendredi 21 novembre 2008

Marginalité politique: l'oeuf ou la poule?

(via Banc d'essai) Depuis des mois, voir depuis la dernière élection, Québec solidaire plafonne à 4% d'intentions de vote. Bref, le petit parti «de gauche» rivalise avec la marge d'erreur. Ceci expliquant peut-être cela, voilà que les derniers chiffres d'Influence communication nous apprennent que les médias ont réussi le tour de force d'en parler encore moins que ce que commanderait leur «poids relatif» dans l'opinion. En effet, le «poids média» des portes-paroles des solidaires dans la présente campagne est de... 1,71%. Ça ressemble fort à ce que les anglophones appellent une «self-fulfilling prophecy»: les intentions de vote sont proches du néant, donc les médias n'en parlent pas, donc le score final est proche du néant.

Notez bien, la situation s'est détériorée depuis les dernières élections. À l'époque les intentions de vote pour QS étaient de 5%, leur poids média avait été de 6% et ils avaient récolté 3,5% dans l'urne. Au train où vont les choses, ils devraient avoir 0,9% cette fois. Et rendu là, comme les solidaires n'auraient plus d'argent pour envoyer des communiqués(*), les médias auraient une bonne raison de ne plus en parler du tout.

(*) Ça prend au moins 1% des voix pour recevoir du financement étatique.

Rébellion et résistance à Oaxacas - 25 novembre - Lancement de livre et conférence

Nous avons reçu le communiqué suivant que nous publions avec plaisir. N'hésitez pas à nous envoyer vos informations pertinentes.



Mardi le 25 novembre, dès 19h00, vous êtes invité à une conférence et au lancement du livre Teaching Rebellion du millitant et photographe Gustavo Vilchis qui était présent tout au long du mouvement de lutte à Oaxaca, au Mexique.

Ils et Elles ont été un exemple pour nous tous et toutes pour apprendre à s'organiser dans la diversité et surtout par la démocratie directe...

L'Assemblée Populaire des Peuples d'Oaxaca (APPO) ; plus de 300 organisation , de travailleurs et travailleuses, indigènes, femmes, jeunes et organisations de quartier ensemble dans la lutte.

La but de la tournée "Teaching rebellion" est de créer des liens avec tout les activistes nord américain et partager leur expériences pour qu'elles puissent nous servir

Rappelons qu'en 2006, la répression d'une grève des enseignantEs réprimée par le gouverneur de l'état d' Oaxaca eut pour effet de radicaliser les grévistes et d’indigner une grande partie de la population. Celle-ci s’est rassemblée au sein de l'Assemblée Populaire des Peuples d' Oaxaca (L'APPO, plus de 300 organisations sociales, politiques, urbaines et rurales). Plusieurs stations de radio et de télévision furent occupés, ainsi que certaines municipalités où la mairie fut mise à la porte et remplacée par des assemblées populaires.

Moins heureuse, fut la répression très violente contre les opposantEs au régime du gouverneur qui culmina avec la militarisation du conflit, les viols, les meurtres, les détentions arbitraires et les persécutions qui perdurent encore aujourd’hui.




N.B. La soirée de présentation culturelle par les participantEs du 25 novembre est reportée au 2 décembre. Vous êtes invitéEs à y présenter une lecture, un film ou une pièce de théâtre que vous avez apprécié. Préparez-vous!


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"Les Mardis de l'anarchie" est une activité hebdomadaire de débats, discussion, conférences et arts à saveur anarchiste et anti-sectaire. c'est au café-bar l'AgitéE au 251 rue Dorchester, dès 19h00

un autre monde est possible

Montréal: la haine du pauvre jusque dans les moindres détails



(via Parole citoyenne) Le maire de l'arrondissement Ville-Marie de Montréal, c'est le centre-ville ça, a engagé un designer pour repenser le mobilier urbain. Voici sa proposition de banc de parc. C'est d'un chic! Évidemment, on nous assure que le nouveau design n'a surtout pas été retenu parce qu'il a l'avantage distinctif d'empêcher les clochards d'y piquer un somme...

jeudi 20 novembre 2008

L'incinérateur de Québec dangereux

(Québec) Les cheminés de l'incinérateur de Québec crachent des émissions polluantes qui dépassent largement les normes environnementales québécoises. Selon un relevé effectué en septembre, les émissions de dioxines et de furanes dépassent de 20 fois la norme alors que celles de monoxyde de carbone dépassent de cinq fois.

«Ça nous préoccupe. On ne prend pas ça à la légère», explique Anne Beaulieu, la présidente du Comité de surveillance de l'incinérateur (CSI) et conseillère municipale dans Limoilou, où est situé l'incinérateur. Selon Mme Beaulieu, on a communiqué les résultats à la Ville à la fin d'octobre, qui a avisé le CSI il y a quelques jours. Une réunion d'urgence est prévue demain soir. La Ville devra avoir des explications sinon elle fera face à un barrage de questions, prévient-elle.

Mais, en attendant, Québec se fait avare d'informations sur les causes de ces dépassements. On n'a pas retourné, hier, les appels du Soleil sur la question. Les émissions de dioxines atteignent habituellement les normes comme on peut le constater sur les nombreux relevés. Un problème de filtrage au charbon dans une cheminée a déjà causé un problème semblable à celui de septembre dernier.

«Est-ce de même nature? Il semble que ce soit l'hypothèse privilégiée», souligne Mme Beaulieu. Un nouvel échantillonnage est prévu en décembre pour vérifier si les correctifs ont porté leurs fruits.

Pour ce qui est du monoxyde, qui a toujours été le point faible de l'incinérateur, la question est plus problématique puisque les émissions ont toujours dépassé les normes. «La modernisation visait à atteindre les normes et ce n'est pas fait! On a mis des sommes importantes (des dizaines de millions de dollars). On veut voir les résultats!»

L'alarme

Pour Jean-Yves Desgagnés, qui a attaché le grelot, il n'y a pas 36 solutions : il faut «cesser d'empoisonner les citoyens» et fermer l'incinérateur. «Cessons d'investir des millions de dollars dans la modernisation d'une usine qui ne répondra jamais aux normes. Ça prouve qu'on ne fait jamais du neuf avec du vieux», souligne le candidat de Québec solidaire dans Jean-Lesage.

M. Desgagnés estime qu'on pourrait réduire des deux tiers les déchets acheminés vers l'incinérateur avec une stratégie agressive pour réduire les déchets à la source, augmenter le compostage et développer la revalorisation. Celle-ci serait financée par les sommes épargnées dans le fonctionnement de l'incinérateur. Le tiers restant serait enfoui.

Il est toutefois difficile d'évaluer les impacts environnementaux d'une telle proposition alors que le nombre de camions à destination du site d'enfouissement à Saint-Tite-des-Caps augmenterait les émissions de gaz à effet de serre.

Quant à la pollution atmosphérique en milieu urbain générée par l'incinérateur, les émissions de dioxines sont liées à des maladies de peau, des troubles hépatiques de même que certains types de cancer. Les émissions de monoxyde de carbone présentent plus particulièrement un risque pour ceux qui souffrent de maladies cardiaques ou pulmonaires, de même que les femmes enceintes et les enfants.

Dans son rapport publié en mars 2007, la direction régionale de la Santé publique recommandait une diminution de 50 % de la capacité actuelle et une modernisation partielle, «tout en prévoyant ultimement la fermeture de l'incinérateur».

Pour justifier cette position, on évoque, entre autres, le fait que cet incinérateur très urbain est situé en milieu populeux, non loin d'hôpitaux et de centres d'accueil.

Source: Le Soleil


mercredi 19 novembre 2008

Les cols-bleus sont en beau joual vert

La marmite commence à bouillir au syndicat des cols-bleus de la Ville de Québec. C'est maintenant officiel, l'exécutif va demander un mandat de grève à ses 1500 membres. Selon Le Soleil, si jamais le syndicat mettait sa menace à exécution et qu'une grève était déclenchée, ce serait la première depuis 25 ans. (Source).

Plainte pour mauvaise foi

En attendant, les représentantEs des cols-bleus ont décidé de déposer une plainte pour négociation de mauvaise foi. On a tendance à l'oublier avec nos élus, mais il y a encore des lois qui régissent les relations de travail au Québec. On ne peut pas simplement mettre son point sur la table et tenter de mettre son vis-à-vis à genoux, il faut... négocier, et de bonne foi en plus!

Selon un communiqué du SCFP, l’ultimatum du maire, qui menace de retirer ses offres salariales de la table le 1er décembre prochain si les travailleurs n’acceptent pas toutes ses demandes, est un exemple flagrant de négociation de mauvaise foi, ce qui contrevient au Code du travail. On ne peut en effet créer volontairement une impasse dans un processus de négociation. D’autre part, en agissant de la sorte, le maire transgresse également, selon le syndicat, une autre disposition du Code en s’adressant directement aux syndiqués, au mépris de l’association constituée, dans le but clairement exprimé d’exercer un chantage, d’entraver les activités syndicales et de s’y ingérer.

«Dans son fameux ultimatum lancé à tous les travailleurs syndiqués, le maire Labeaume nous demande de reprendre les négociations alors que nous sommes toujours à la table! Déjà, on remarque qu’il comprend mal ce qui se passe», affirme Réjean Rochette, vice-président du SCFP 1638. En fait, à date le syndicat des cols-bleus est celui qui cumule le plus de rencontre de négociation avec la Ville (quinze à date, la derniere ayant eu lieu le 17 novembre). Néanmoins, la partie syndicale dénonce l’absence de documents justifiant les demandes de la Ville. «Cela fait des mois que nous demandons des statistiques, des chiffres, des dossiers concernant les absences pour maladie, le régime de retraite, les assurances, etc. Ce refus de la Ville ralentit tout le processus. S’il y a de réels problèmes – des choses démontrées, pas du vent – on est prêts à regarder cela froidement. Mais il faut des faits, pas des préjugés», explique Denis Plante, conseiller au SCFP.

Le syndicat des cols-bleus demande donc à la Commission des relations de travail d’ordonner à la Ville de Québec de maintenir, après le 1er décembre, l’offre salariale déposée en juin 2007, de fournir dans les 30 jours les documents exigés par le syndicat, de poursuivre les négociations de bonne foi et de s’abstenir de s’adresser directement, ou indirectement, aux salariés au sujet des négociations en cours.

À suivre...

Dumont soulève une question pertinente


Une fois n'est pas coutume, Mario Dumont soulève aujourd'hui une question pertinente. Selon Julie Lemieux, du Soleil, le chef de l'ADQ s'est étonné, mercredi, que le Parti libéral ait battu de records de financement au cours des dernières années, même en période de profonde impopularité.

«Si vous faites le ratio avec les partis au fédéral, si vous regardez les miracles de financement (des libéraux) quand ils sont allés, il y a quelques années à peine, au bas-fond dans la confiance de la population, c'est sûr qu'il y a des éléments qui sont surprenants», a lancé M. Dumont. Une performance «bizarre» qu'on n'avait jamais vue en démocratie, a-t-il ajouté, sans vouloir lancer des accusations directes. (Source)

Il n'y a probablement pas de véritable malversation mais une illustration concrète de la véracité du vieux slogan gauchiste (à savoir «parti libéral, parti patronal»). Forcément, les «gens riches et célèbres» que fréquente Jean Charest ont plus de fric que le commun des mortels pour «contribuer» au financement des partis politiques.

Voix de Faits dans tes oreilles


L'émission de cette semaine est disponible en ligne.

- Couverture des manifestations de la semaine.
- Négociation entre les employés de la ville.
- Entrevue avec Francis Dupuis-Déry a propos de son bouquin sur les mouvements sociaux.
- Et plus encore!








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Evo Morales propose la rupture avec le système capitalisme


Alors que Nicolas Sarkozy et Georges Bush proposent main dans la main une soudure mexicaine* au système capitalisme, le leader paysan et président bolivien Evo Morales propose ni plus ni moins que de rompre avec le système capitalisme. C'est du moins ce qu'il a affirmé en pleine assemblée générale des Nations Unies. Celui-ci propose "d'implanter un changement du modèle économique mondial et de rompre le système néolibéral et le capitalisme".

On souligne que le gouvernement du MAS (Mouvement Pour le Socialisme), dirigé par M. Morales, est toujours au prise avec un puissant mouvement réactionnaire. Le pays a frôlé la guerre civile en septembre alors que des éléments réactionnaires proches du préfet de la région de Pando, une des régions autonomiste, ont ouverts le feu sur un groupe de paysans. Heureusement, l'événement aura eu l'effet inverse, en décrédibilisant les adversaires du gouvernement et en renforçant le dialogue.

Indiquons aussi que les réformes du MAS tardent à s'implanter dans un pays qui a soif de plus de justice sociale après des décennies de ravages destructeurs de la police anti-drogue des États-Unis, du FMI, de la Banque Mondiale et des gouvernements précédents.

Lu dans le quotidien El Nuevo Dia hier.

* La référence à la soudure mexicaine est piquée du nom de l'album d'Hugo Fleury, ex Polémil Bazar.

lundi 17 novembre 2008

Et puis merde...

C'est pas tout le monde qui connaît la JOC.

La JOC, c'est la Jeunesse Ouvrière Chrétienne. Elle existe maintenant depuis plus de 80 ans dans la province et elle a été créée, à l'origine, pour créer une alternative "ouvrière" autre que le péril rouge à la jeunesse québécoise. Et ouais, le Québec a ardamment lutté contre les méchantEs communistes, il y a de quoi être pas mal fierEs de notre histoire. Haha.

Et bien, moi qui croyait que la JOC regroupait 3-4 perduEs se réunissant une fois par année, c'est-à-dire le premier mai, pour continuer à tenter d'attirer les jeunesses impressionnables qui risqueraient de succomber à des voies politiques dévergondées.

Voici qu'elle refait surface, et avec quelque chose d'intéressant en plus! Je me suis dit "et puis merde, diffusons cette étrangeté" (trouvée encore une fois sur le site web de la SRC (qu'est ce que je l'aime ce site (si tous les sites pouvaient être aussi faciles à consulter aussi))).

Une enquête menée par la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) auprès de 200 entreprises du Saguenay révèle que plusieurs employeurs abusent de l'utilisation des caméras de surveillance afin de contrôler le travail de leurs employés.

La JOC réclame donc un meilleur encadrement de ces pratiques, qui ont selon l'organisme un effet désastreux sur le moral de plusieurs jeunes travailleurs. « Les conséquences sont pénibles. Non seulement pour les employés, mais pour les employeurs aussi. Ça n'aide pas les entreprises de détruire les jeunes employés qui travaillent pour eux autres », affirme Jonathan Perron, de la JOC.

Jonathan Perron souligne que la dénonciation de ces pratiques est difficile. « Moi j'ai appelé trois fois à la Commission des normes du travail. La première fois je me suis fait répondre que l'employeur avait le droit de faire ce qu'il voulait. J'ai appelé une deuxième fois. La personne m'a dit qu'on devrait peut-être se servir du harcèlement psychologique. Il y avait beaucoup de peut-être, de je ne sais pas, de je ne comprends pas », dit-il. Ce n'est qu'au troisième appel que Jonathan Perron a été aiguillé vers le bon service.

La JOC souhaite donc que Québec adopte une loi plus claire au sujet des caméras, qui permettrait d'éliminer les abus.

Sans blagues, ça ne vous fait pas un petit quelque chose?

Piraterie moderne

Tout le monde a déjà entendu parler des pirates. Ce sont ces personnages exotiques existants dans les contes pour enfants qui ne font plus peur à personne aujourd'hui. Dans un certain délire libertaire, les pirates seraient aussi un modèle de société démocratique, autogérée et égalitaire. De nombreux raccourcis sont pris pour en arriver à ces conclusion idéalistes, ce qui les rend plutôt loufoques. Toutefois, la piraterie a longtemps existé et... existe encore.

Qu'est-ce qui l'entraîne? La situation de pauvreté permanente qui règne dans de nombreux pays et qui pousse les gens à commettre des actes extrêmement périlleux afin de tenter de faire quelques dollars. Sérieusement, une personne vivant quotidiennement dans l'aisance irait-elle en "chaloupe" armée d'un AK-47 tenter de croiser le fer avec un énorme navire marchand?

On apprend toutefois aujourd'hui que c'est fréquent au large du continent africain. Tellement fréquent que les puissantes forces économiques mondiales laissent quelques-uns de leurs navires de guerre dans cette région afin de protéger la libre circulation des biens. Faudrait tout de même pas que des millions de barils de pétrole destinés à la consommation étasunienne en viennent à ne pas se rendre à bon port.

Et bien... c'est arrivé. Sur le site de la SRC, nous apprenons aujourd'hui qu'un superpétrolier saoudien est entre les mains de pirates et que près de 85 bateaux on été attaqués cette année dans l'océan Indien et le golfe d'Aden. De plus, c'est 2 fois le nombre d'attaques de 2007.

La réponse des biens pensants de ce monde? Nous n'irions tout de même pas se questionner sur le pourquoi du comment de toute cette piraterie, ni même pourquoi des gens se retrouvent assez désespérés pour aller affronter, avec leurs petites embarcations, les navires de guerre européens ou étasuniens. À la place, nous allons envoyer des renforts. Parce que, après tout, c'est la libre circulation des biens qui sauvera la population mondiale de la famine et des "turbulences économiques".

Qu'est la piraterie au fond? Non, il ne s'agit pas d'un modèle de société autogérée et tout le tralala. Non plus, il ne s'agit pas de chevaliers des mers qui sont, au fond, à la recherche de l'amour et surtout de la liberté. La piraterie est une nécessité imposée aux populations côtières par une pauvreté permanente qui n'offre aucune débouchée.

Pas mal moins romantique, non?

Le carnet mondain de Voix de faits

Grosse semaine socio-politique en perspective! Voici donc, en grande primeur, notre carnet mondain...

Des manifs populaires

Avec deux manifs nationales coup sur coup, on peut dire que c'est la semaine des groupes populaires dans cette morne campagne électorale!

La première est une manifestation nationale pour le contrôle des loyers et le registre des baux. Elle aura lieu mardi le 18 novembre, rassemblement à 13h sur le parvis de l'Église Saint-Jean-Baptiste. Pour information, communiquez avec le BAIL au 418-523-6177.

La seconde est aussi une manifestation nationale pour revendiquer 3 mesures urgentes concernant l'aide sociale (intégrer dans la loi le principe de la pleine indexation des prestations, arrêter le détournement des pensions alimentaires versées aux enfants, abolition des catégories aptes et inaptes). La manif aura lieu mercredi le 19 novembre, rassemblement à 14h au Parlement (sur le blvd René-Lévesque). Pour information, communiquez avec l'ADDS-QM au 418-525-4983.

Cinéma à l'AgitéE


Mardi soir, dans le cadre des mardi de l'anarchie, il y aura une projection gratuite du film The Take. Suite au dernier film Libertarias traitant du rôle des femmes dans la révolution espagnole de 1936-1939, il avait été soulevé qu'il serait intéressant d'aborder des expériences révolutionnaire plus modernes. Quelqu'un a alors suggéré le film The Take, qui parle de la crise en Argentine de 2001 et de la façon dont les travailleurs et travailleuses ont mis les patrons à la porte. Suggestion retenue pour mardi le 18 novembre, 19h00!

Tour de chant à la loge

Finalement, pour ceux qui n'ont pas de congrès de refondation en fin-de-semaine (!), il y a notre camarade Stéphane Robitaille qui va se produire à la loge samedi soir (565 rue St-Jean). C'est gratuit et ce sera l'occasion pour cet auteur-compositeur-interprète libertaire de présenter ses nouvelles «chansons à prendre ou à laisser». Attention, pour ceux et celles qui aiment la chanson à texte unploged, ça promet!

Communiqué communiste libertaire sur la crise économique mondiale et la réunion du G20

Communiqué international communiste libertaire sur la crise économique mondiale et la réunion du G20, signé par Alternative Libertaire (France), Federazione dei Comunisti Anarchici (Italie), Melbourne Anarchist Communist Group (Australie) et Zabalaza Anarchist Communist Front (Afrique du Sud).

1. La crise actuelle est typique de celles qui apparaissent régulièrement dans l’économie capitaliste. La « surproduction », la spéculation et les krachs qui s’ensuivent sont inhérents au système. (Comme Alexander Berkman et d’autres l’ont fait remarquer, ce que les économistes capitalistes appellent surproduction est en fait de la sous-consommation : le capitalisme empêche un grand nombre de personnes de subvenir à leurs besoins, minant ainsi ses propres marchés.)

2. La solution à la crise proposée par les capitalistes et les gouvernements demeurera une solution capitaliste. Ce ne sera pas une solution pour la classe populaire. En effet, comme dans toutes les crises, les travailleurs, les travailleuses et les pauvres payent – tandis que le capital financier est renfloué avec des sommes énormes. Il est probable que cela continue. Aucun changement au sein du capitalisme ne peut résoudre les problèmes des classes populaires ; il est plus improbable encore qu’une telle solution vienne de politiciens comme Barack Obama. Tout ce que ces politiciens peuvent faire est de contribuer à offrir une échappatoire aux capitalistes, en laissant peut être quelques miettes à la classe populaire au passage.

3. Le renflouement des banques ne montre pas seulement les intérêts que l’Etat sert, mais aussi l’hypocrisie de l’attachement des capitalistes au libre marché. A travers l’histoire, les capitalistes se sont accommodés du marché quand il leurs convenait, et de la régulation étatique et des subventions quand ils en avaient besoin.

4. Aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et ailleurs, les plans de sauvetage ont pris la forme de nationalisations des institutions financières en détresse – avec le soutien total du capital. Cela montre que les capitalistes n’ont aucun problème fondamental avec la propriété d’Etat, et que les nationalisations n’ont rien à voir avec le socialisme. Cela peut être aussi une méthode pour semer le trouble au sein de la classe populaire. C’est nous, et non l’Etat, qui devons prendre le contrôle de l’économie.

5. Etant donnée la mondialisation du capital dans l’ère néo-libérale, la classe dirigeante reconnaît que la solution doit être globale. Le G20 s’est réuni le 15 novembre pour discuter de la crise. Cela est significatif. Les dirigeants des Etats-Unis, de l’Europe et du Japon en viennent à réaliser qu’ils ne peuvent faire face à la crise tout seul, qu’ils ont besoin, non seulement l’un de l’autre, mais aussi d’autres puissances, notamment la Chine (qui émerge en ce moment comme un des principaux producteurs industriel mondial, et est en passe de devenir la troisième économie mondiale). L’Inde, le Brésil et d’autres économies « émergentes » pourront également prendre part aux discussions. Cela pourrait marquer une reconnaissance – en discussion depuis plusieurs années – que le G8 n’est plus le seul décideur de l’économie mondiale. Cela signale peut-être un changement dans la conduite du système économique mondiale.

6. Nous ne plaçons aucun espoir dans l’inclusion de ces nouveaux pouvoirs capitalistes. Les dirigeants chinois peuvent bien prétendre être socialistes, d’autres, comme Lula au Brasil et mothlanthe en Afrique du Sud, peuvent bien se présenter par moment comme les idoles des pauvres. En fait, tous sont des défenseurs du capitalisme, exploiteurs et oppresseurs du peuple de leur propre pays et, de plus en plus, exploiteurs impérialistes ou sous-impérialistes des peuples d’autres pays.

7. Si l’on veut que la crise mène à quoique ce soit d’autre qu’à la défaite complète des classes populaires mondiales, la pauvreté, l’exploitation et la guerre, les classes populaires doivent mobiliser. Nous devons exiger des plans de sauvetage, pas pour les capitalistes, mais pour nous. En tant que communistes libertaires, nous nous battrons pour que ceux qui ont acheté des maisons avec des crédits hypothécaires à risque soit renfloués et puissent garder leur maison. Nous continuerons à nous engager et à soutenir les luttes pour un travail mieux payé, la réduction du temps de travail, le logement, les services publics, le système de santé, l’aide sociale et l’éducation, la protection de l’environnement. Nous nous battons pour l’arrêt des guerres impérialistes et pour l’arrêt des répressions contre notre classe et contre ses luttes.

8. Nous présentons ces revendications en réponse à la réunion du G20, et nous continuerons à les revendiquer dans le futur. A travers de telles revendications, et tout au long de l’action directe qui permettra de les réaliser, nous travaillerons à construire un mouvement mondial des classes populaires qui puisse conduire à la destruction du capitalisme, de l’Etat et des crises qu’ils engendrent.

Premiers signataires :
Alternative Libertaire (France)
Federazione dei Comunisti Anarchici (Italie)
Melbourne Anarchist Communist Group (Australie)
Zabalaza Anarchist Communist Front (Afrique du Sud)

Source: Anarkismo

dimanche 16 novembre 2008

Démonstration de force antifa à Madrid



Il y a un an, un jeune antifa était poignardé à mort à Madrid en marge d'une manifestation d'extrême-droite. Un an plus tard, ces camarades se souviennent. Un peu morbide mais surtout impressionnant.

==> Photo reportage de la manif «un an sans toi», à Madrid



Même chose, six mois auparavant...

==> Photo reportage de la manif «six mois sans toi»

Un ado met le Klan à genoux...

(via Banc d'essai)En juillet 2006, Jordan Guver a fait une rencontre désastreuse. Il est tombé sur des membres du KKK qui l'ont sévèrement passé à tabac parce qu'ils l'ont pris pour un immigrant latino illégal. Jordan avait alors 16 ans, mesurait cinq pieds, trois pouces et pesais 150 livres. Son «erreur» était d'être un peu trop basané (c'est un métis moitié panaméen, moitié autochtone). L'affaire, comme c'est souvent le cas, aurait pu en rester là because l'omerta entourant les crimes haineux. Et bien non...

Avec l'aide du Southern Poverty Law Center, un groupe légaliste antiraciste, Jordan Guver a poursuivi les leaders du Klan au civil, les tenant responsables de ce qui est arrivé. Un jury composé de blancs vient de condamner le groupe à 1,5M$ en dommages et intérêts et 1M$ en dommages punitifs. Le but avouer de la manoeuvre, écraser financièrement le Klan. Les plaignants espèrent, entre autre, forcer l'organisation à vendre leur QG local pour payer les frais.

Ce n'est pas exactement la forme de lutte que nous aurions privilégiés mais avouons que cette nouvelle a un petit quelque chose de réjouissant... Dans les dents pour le Klan!

vendredi 14 novembre 2008

"Négociation" à la Ville de Québec: l'envers de la médaille

On entend beaucoup le maire et ses alliés pérorer dans les médias à propos des négociations avec les employéEs syndiquéEs de la Ville. Par contre, on entend peu l'envers de la médaille. Et, franchement, ce n'est pas rose... Voici quelques faits tirés d'un communiqué publié par les cols-bleus (que je vous invite d'ailleurs à lire par vous-même).

1. C'est la Ville qui retarde les négociations

Le syndicat des cols-bleus n'a jamais quitté la table de négociation. Il y a même eu une rencontre le 31 octobre. C'est la Ville qui retarde les négociations! Comment ça? Parce qu'elle refuse de justifier ses demandes de concession par écrit. «On est bien prêts à s’asseoir avec eux demain matin, mais on veut travailler sérieusement. C’est impossible s’ils ne justifient pas leurs demandes à partir de faits établis, de preuves, d’une quelconque démonstration. Si on veut trouver des solutions, il faut comprendre les problèmes! Pour l’instant on nage dans le flou et dans les préjugés», lance Denis Plante, conseiller au SCFP.

En ce qui concerne le régime de retraite, la situation est exceptionnelle : la Ville de Québec est la seule municipalité reconstituée qui n’a toujours pas déposé le texte final de l’entente sur la fusion des régimes de retraite réalisée en 2004. «Ils n’ont pas fait leur travail, on attend encore et ils voudraient qu’on accepte toutes leurs suppositions? Est-ce qu’on peut négocier de façon sensée et professionnelle pour une fois, avec des textes, avec des chiffres. En ce moment, la Ville ralentit les pourparlers en ne fournissant pas les documents essentiels et le maire, par ses sorties publiques, joue au provocateur», explique Denis Plante.

2. CertainEs employéEs sont sous-payé

Le maire Labeaume répète sur toutes les tribunes que les employés manuels gagnent beaucoup trop cher. Une prétention contestée par le SCFP qui souligne que la Ville a de sérieux problèmes de recrutement pour plusieurs corps de métiers, tels les électriciens, les plombiers, les cimentiers-applicateurs, les mécaniciens et les soudeurs, par exemple. «Pourquoi? Parce que les conditions de travail offertes sont en-dessous de ce qu’on retrouve sur le marché du travail dans le secteur privé. La Ville n’est pas compétitive pour attirer les ouvriers qualifiés. La plupart préfèrent travailler dans le secteur de la construction ou de la mécanique automobile où ils gagnent mieux leur vie. L’argumentation du maire Labeaume ne tient pas la route», dit Réjean Rochette, vice-président du syndicat.

* * *


Peut-être suis-je fou mais il me semble que la moindre des choses, quand on demande à des employéEs de couper dans leurs avantages, c'est de leur expliquer pourquoi et de voir avec eux toutes les alternatives possibles. Une négociation se doit normalement d'être au moins rationnelle. Or, ce n'est pas ce à quoi on assiste. On a droit à un gros show de boucane qui sert essentiellement à augmenter le rapport de force du patron pour lui permettre d'écraser sans avoir à convaincre. S'il continue comme ça, le maire va finir par faire sortir de terre des syndicats combatifs là où il n'y en avait pas! À preuve, pour la première fois de mémoire de blogueur, le syndicat des cols-bleus de la Ville de Québec va demander un mandat de grève à ses membres.

[Brochure] Quand il faut s'organiser


Suivi de «La question de l'organisation révolutionnaire»

Lors du dernier Salon du livre, la NEFAC-Montréal avait édité une série de brochures. En voici une particulièrement à propos, à une semaine de congrès de refondation de l'organisation au Québec. Il s'agit d'un texte de l'anarchiste Andrew Flood qui a beaucoup circuler à la fin des années 1990 et qui avait alors influencé positivement ceux et celles qui allait fonder la NEFAC dans la «belle province». C'est suivi de la position officielle de la NEFAC sur l'organisation. Bonne lecture!



jeudi 13 novembre 2008

L'intégrale de l'émission du 12 novembre

Voici le MP3 de l'émission du 12 novembre.

==> Le fichier de l'émission

(merci François!)

mercredi 12 novembre 2008

Votez clown ou votez rien!



La Nuit se lance dans la campagne électorale...

Le Collectif anarchiste La Nuit (NEFAC-Québec) répond positivement à l'appel du CRAC-Saguenay! Depuis lundi, une affiche abstentionniste a fait son apparition sur les poteaux du centre-ville de Québec. «Nous avons prévu en coller 500, a déclaré un illustre inconnu même pas mandaté par le collectif, ce qui devrait être suffisant pour consolider notre avance dans les intentions de "vote"». À ce sujet, les paris sont ouverts: qui, des abstentionnistes ou du parti gouvernemental, sera le plus populaire?

Grève à l'UQO

Selon un communiqué publié sur le site de l'ASSÉ, c'est bel et bien 4 associations étudiantes modulaires regroupant 750 étudiantEs qui ont fait grève hier à l'Université du Québec en Outaouai. Selon une dépêche de Radio-Canada, une trentaine de militantEs tenaient les lignes de piquetages tandis qu'à l'intérieur des équipes volantes voyaient à ce qu'aucun cours de psychologie, de psychoéducation, de sciences sociales et de travail social ne se tienne. L'administration serait quant à elle resté sur sa position et appliquera à la lettre les sanctions. Par ailleurs, un appel d'offre sera lancé pour confier la gestion du café étudiant et de la cafétéria à une seule et même entreprise. La coopérative de solidarité étudiante devra-t-elle trouver refuge à l'extérieur des murs (alors que le privé y est accueilli à bras ouvert)? Ce serait «spécial», quoi que, pas sans précédent (ref: le Café campus).

Conférence de Malcom Reid sur «parti pris»



Le Québec et ses écrivains engagés, 1960-1970
parti pris: committed!

Une conférence de Malcom Reid illustrée de dessins, le dimanche 16 novembre à 19h30, à la Québec literary & Historical Society au Morrin Center (44, Chaussée des Écossais, Vieux Québec (418-694-9147)).


* * *

Pour ceux et celles qui ne le connaissent pas, Malcom est l'un des secrets les mieux gardé de Québec. Spécialiste de la Nouvelle-Gauche, de la Contre-culture (version «original» dans les deux cas) et de Leonard Cohen, Malcom est journaliste, écrivain (entre autre d'un livre génial, en traduction, sur Parti Pris (The shouting signpainters), illustrateur, poète, cofondateur du journal Abraham et de l'Université populaire, et militant émérite de la gauche sociale et libertaire de Québec depuis plus de 30 ans. Ces conférences, qui sont malheureusement moins fréquentes depuis la disparition de l'Upop, sont toujours des happenings très plaisants et inspirants.

mardi 11 novembre 2008

La minute du patrimoine révolutionnaire: La Cucaracha



La minute du patrimoine est une chronique musicale. L'idée est de faire connaître l'histoire et les dessous de certaines chansons révolutionnaires.

Incroyable, mais vrai, La Cucaracha peut revendiquer sa place dans le «patrimoine révolutionnaire». La version la plus connue de cette chanson populaire est en effet directement lié à la guerre civile mexicaine et était semble-t-il chantéw par les troupes révolutionnaires d'Emiliano Zapata (c'est en tout cas ce que disent plusieurs sources libertaires comme le CIRA).

La coquerelle dont il est question représente, au choix, les troupes «fédérales» envoyées contre les révolutionnaires, qui ne trouvaient le courage de monter au feu que droguées, ou le général mexicain Victoriano Huerta qui, selon Wikipedia, était «très capable, donc dangereux et aussi toxicomane et alcoolique, devenu après un coup d'état président de la République, que ses opposants surnommaient la cucaracha peut-être à cause de ses lunettes rondes et foncées ainsi que de sa redingote et qui sans marijuana, ne pouvait paraît-il plus marcher.»

Dans la version la plus «achevée» --qui est, parait-il, bien édulcorée par rapport à ce qui se chantait à l'époque-- il est directement fait référence à Pancho Villa à la fin. Notons que ce révolutionnaire, un bandit de grands de chemins légendaire devenu général, s'est allié à la fin Zapata. Selon Wipikedia, «Villa et Zapata furent les deux seuls grands chefs révolutionnaires qui ne tournèrent jamais leur veste».

Quoi qu'on dise, durant la révolution mexicaine, l'influence libertaire n'est jamais très loin, notamment via les idées anarcho-communistes de Ricardo Flores Magon (qui aurait influencé Zapata, entre autre).

Traduction française
(source Wikipedia)

Refrain :
Le cafard, le cafard,
Ne peut plus marcher ;
Parce qu'il n'a pas, parce qu'il lui manque
De la marijuana à fumer

Voici que les Carrancistes s'en vont
Ils s'en vont enfin à Perote
Et ils ne peuvent pas marcher
À cause de leurs moustaches

(Refrain)

Avec les barbes de Carranza
Je vais faire une cordelière
Que je mettrai au chapeau
De monsieur Francisco Villa (connu comme Pancho Villa)

* * *

Il existe énormément de versions «militantes» de La Cucaracha (notamment Motivés mais aussi Serge Utgé Royo). Ceci dit, la plus belle version récente à mon avis est celle de Lila Downs:

Pause kit-kat: The Job

Petit clip satirique américain. Et si demain la crise inversait les rôles...

lundi 10 novembre 2008

ÉtudiantEs solidaires face à la répression

Des étudiantEs de l'Université du Québec en Outaouai seront en grève demain, le 11 novembre, dans le cadre d'une «Journée de solidarité étudiante» contre la répression.

En effet, dans le cadre d'une lutte contre un monopole alimentaire et pour l'ouverture d'un café-étudiant autogéré, la répression s'est abattue sur une demi-douzaine d'étudiantEs de l'UQO. Cinq d'entre-eux ont reçu une réprimande écrite alors qu'un sixième, été suspendu pour la totalité de la session, en plus d’être interdit d’accès aux différents établissements de l’UQO.

Ce qu'on reproche au juste aux étudiantEs? D'après le Droit du 21 octobre, l'affaire remonte à des «incidents» survenus en septembre dernier, à la cafétéria de l'université alors que des étudiants avaient organisé un boycott des services offerts par l'exploitant de la cafétéria, la compagnie Laliberté, en raison de la fermeture du café étudiant. Lors du boycott, les étudiants ont distribué de la nourriture gratuitement à leurs collègues.

D'après le journaliste, un groupe d'étudiants a alors été menacé de suspension mais seul l'un d'eux l'a été pour le reste de la session d'automne. On aurait aussi reproché à cet étudiant d'avoir enregistré les propos du Doyen des études... Le porte-parole de l'UQO, Jean Boileau, a justifié la suspension en indiquant que l'étudiant a contrevenu au code de conduite de l'UQO en perturbant le fonctionnement du service alimentaire. Hoouuu les dangereux contestataires!

Répression anti-syndicale

Pour une raison qui m'échappe, les associations étudiantes concernées n'appuient pas trop sur l'identité de l'étudiant suspendu. Pourtant, un communiqué de l'Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC-FTQ) est particulièrement éclairant. En effet, David Clément, c'est son nom, est président du Syndicat des étudiant-e-s salariés de l'UQO (SEES-UQO affilié à l'Alliance) et président de l'Association étudiante du module des sciences sociales tandis que les cinq autres seraient des «leaders étudiantEs» selon le syndicat. En plus de restreindre grandement sa liberté syndicale, cette suspension prive David Clément d'un revenu comme assistant de recherche, tout en retardant de plusieurs mois ses études. Voilà qui n'est pas anodin.

Afin de contester et de dénoncer la gestion autocratique et la répression de la direction de l’UQO, les associations étudiantes des modules des Sciences sociales (AÉMSS) et du module de Psychoéducation (AÉMP) de l’UQO ont lancé un ultimatum à l'administration jeudi dernier. Soit l’UQO retire la totalité des sanctions contre les étudiantEs et le Directeur du Service des terrains et bâtiments démissionne, soit les associations étudiantes modulaires appelent à une «Journée de solidarité étudiante» le 11 novembre en plus de décréter une grève pour cette journée. Aux dernières nouvelles, l'administration n'a pas donnée suite.

Depuis l'ultimatum, 2 autres associations modulaires de l'UQO auraient également appelées à la grève mais je n'ai pu confirmer cette information contenu dans le communiqué de l'AFPC. Toutefois, l’association générale des étudiant-e-s de l'UQO a appelé ses quelques 5500 membres à participer activement à la «Journée de solidarité étudiante».

De son côté, l'AFPC dénonce les mesures d'intimidation prises à l'endroit d'étudiants et d'étudiantes de l'UQO et appuie les associations étudiantes qui seront en grève le 11 novembre. La vice-présidente exécutive régionale de l'AFPC, Maria Fitzpatrick, estime que «la suspension et les lettres de réprimande sont des mesures d'intimidation qui doivent être annulées; ce type d'action visant à bâillonner une opposition légitime et non violente est complètement démesurée et n'a pas sa place au sein d'une institution ou doivent être encouragés les débats».

«Nous sommes en faveur de la liberté d'expression, ajoute Maria Fitzpatrick, et ce qu'on fait les étudiants sanctionnés n'est que d'expression pacifique de ce droit. La direction de l'UQO devrait avoir honte d'avoir utilisé des moyens aussi radicaux pour museler une opinion dissidente. Cette attitude, au sein d'une université du réseau public québécois, est incompréhensible. Nous demandons la levée immédiate de ces sanctions.»

Vers un café autogéré


Ne l'oublions, tout ce branlebas de combat concerne la volonté des étudiantEs de se rapproprier les services alimentaires sur le campus. C’est donc dans ce contexte hostile que fut créé une coopérative de solidarité afin d’autogérer les cafés-bars. Ce projet a suscité l’implication et l’engouement de la communauté universitaire.

«En plus de s’attaquer à la liberté d’expression et d’association des membres de la communauté universitaire, l’UQO cherche à ralentir un projet étudiant dynamique, mobilisateur et rassembleur qui est la réappropriation des cafés-bars par l’entremise de la coopérative. l’Association étudiante du module des Sciences sociales (AÉMSS) dénonce cette dérive fascisante des établissements d’enseignement, à laquelle l’UQO participe activement», a déclaré Caroline Bourbonnais, porte-parole de l’AÉMSS.

Les associations en lutte de l’UQO militent ardemment en faveur de l’octroi de la gestion des cafés-bars à la coopérative de solidarité créée par les étudiantEs, l’Autogéré (quel beau nom!).

Oh la vache...

Y'a plus rien de sacré! Voilà que les fachos tentent de se faire passer pour nous en nous piquant nos symboles. Regardez bien cette vidéo, c'est à gerber. En passant, quelqu'un sait ce qui est arrivé à nos braves «anarcho-identitaires» québécois?

Une nouvelle venue dans la blogosphère...

Les périodes électorales sont toujours fertiles pour la blogosphère. En effet, plusieurs personnes en profitent alors pour se lancer. Cette drôle de campagne n'échappe pas à la règle. Parmi le lot de nouveaux venus, notons l'arrivée de «un point de vue syndical», le blogue de la présidente de la CSN. Le fait que nous soyons dans sa liste de blogues (avec une trâllée de blogues «de gauche à droite» comme elle dit) n'est peut-être pas étranger au fait que nous en parlions si tôt... J'ai bien hâte de voir si la «camarade Carbonneau», qui signe les éditos de Perspectives CSN, saura s'adapter au rythme et au style propre aux blogues. À suivre.

dimanche 9 novembre 2008

Vu, lu et remarqué

Vu sur Banc d'essai une antipub trop sympa pour ne pas la partager :



Lu, sur une affiche, une citation qui m'a fait marrer :

Si la main du marché est invisible c'est pour mieux nous faire les poches sans qu'on la voit faire...

(pour annoncer une discussion sur l'économie libertaire mardi prochain, à 19h, à l'AgitéE).

Remarqué un nouveau blogue qui nous a syndiqué: Capitale blogue. Le concept est intéressant. Tout le contenu est produit par des blogues de la région de Québec qui ont été «syndiqué» (c'est-à-dire que le blogue est plogué sur les fils RSS des blogues et que le contenu évolue au fur et à mesure des publications ici et là). Il me semble que ce serait un concept intéressant à développer pour les blogues libertaires.

Les élections se suivent mais ne se ressemblent pas...



Un communiqué plutôt laconique est tombé aujourd'hui: «La FTQ n’appuiera aucun parti politique en vue du 8 décembre». Rappelons que la FTQ avait appuyé le P.Q. en 2007 mais qu'elle était resté neutre en 2003.

Pourquoi la centrale n'appuie pas le P.Q. cette fois? Mystère et boule de gomme! C'est, semble-t-il, «[la] position [qui] s'est nettement dégagée du Bureau de la centrale qui s'est tenu samedi». À la place de la politique partisane, la FTQ prépare «une plateforme qui permettra à nos militants d'interpeller les différents candidats» a indiqué le président. Inutile de chercher à en savoir plus puisque «ce communiqué représente la position de la FTQ et aucune autre entrevue ou déclaration ne sera faite sur la question». Fin de la discussion.

(Edit: Le «brasse-camarade» dans l'Assomption n'est peut-être pas complètement étranger à la tiédeur de la centrale... En effet, outre les ridicules «Jeunes Patriotes», dans le clan des pro-Saint-André il y a un certain Michel Parent, qui est aussi président du Syndicat des cols-bleus (FTQ) de la Ville de Montréal. CQFD. Source.)

Notons que la CSQ et la CSN tiennent le même genre de position depuis toujours (les statuts de la CSN lui interdisent même d'appuyer un parti). Par contre, certains syndicats et certaines instances font bande à part. Ainsi, le Conseil central de Montréal de la CSN a choisi en Assemblée générale d'appuyer Québec solidaire, en particulier ces deux portes-paroles qui auraient, selon le Conseil central, des chances d'être élus.

«Sans affirmer que Québec solidaire peut représenter une grande force politique à l'échelle nationale, il existe cependant une possibilité de faire des percées dans la région de Montréal. Leur élection à l'Assemblée nationale serait importante puisqu'une brèche serait alors ouverte pour permettre la circulation et la promotion d'idées progressistes sur la scène politique québécoise. Au conseil central, nous croyons qu'il s'agit d'un objectif réaliste auquel il faut s'attaquer dans les plus brefs délais. L'unité des forces progressistes est fondamentale pour atteindre ce but», soutient Gaétan Châteauneuf, président du conseil central.


Just too bad pour Pauline...

Un ex-candidat prédit la fin de l'ADQ

C'est un ancien candidat, Jocelyn Dumais, qui a tenu ses propos, rapportés dans un article publié aujourd'hui sur Cyberpresse. Selon lui, ce parti est devenu «une coquille vide», «qui ne va nulle part» et qui souffre d'un manque d'organisation.

Cet homme a été rencontré par hasard lors d'un rassemblement militant libéral qui avait lieu en Outaouais. Celui-ci prédit que plusieurs députés quitteront le bateau adéquiste après la prochaine élection. Je trouve cela exagéré, mais il dit qu'il pourrait n'en rester que cinq.

Il est bien entendu trop tôt pour tirer des conclusions (la campagne commençant à peine); mais on dirait que les voix dissidentes d'ex-adéquistes se font entendre de plus en plus...

Source: http://www.cyberpresse.ca/actualites/elections-provinciales/200811/09/01-37822-un-ex-candidat-predit-leffondrement-de-ladq.php

vendredi 7 novembre 2008

Dico anticapitaliste : Qu’est-ce que la lutte des classes

Il est de bon ton, chez les bien-pensants, d’enseigner au bon peuple, avec une pointe de nostalgie dans la voix, que « la lutte des classes, ça n’existe plus ». Si en effet, on imagine que la « lutte des classes » correspond à des batailles homériques mettant en scène des quarterons de patrons en queue-de-pie et haut-de-forme, assiégés dans leurs manoirs par des bataillons de prolétaires en bras de chemise, la casquette enfoncée sur les yeux et la clef anglaise à la main… alors oui la lutte des classes ça n’existe pas ! Ou plutôt… disons que ça peut exister sous cette forme colorée, mais à de rares moments de l’histoire.

En réalité, la lutte des classes n’est pas réductible à une forme particulière (grève, manifestation, guerre sociale, révolution, etc.). Elle est tantôt latente, tantôt explosive. Elle est plus ou moins virulente et politisée, selon les moments de l’histoire, en fonction de la conscience qu’ont les travailleurs et les travailleuses de former une classe – ce qu’on appelle la « conscience de classe ».

La lutte des classes caractérise les enjeux de pouvoir et d’exploitation entre les classes sociales d’une société. Entre une classe productrice de richesse, et une classe qui accapare une partie de ces richesses. Elle n’est pas limitée au système capitaliste, qui rappelons-le ne domine l’économie que depuis deux siècles. Elle a eu d’autres expressions en d’autres circonstances : rapports entre les esclaves et les maîtres dans les sociétés esclavagistes ; entre la bourgeoisie et la noblesse à la veille de la Révolution française ; entre les salarié-e-s et leurs employeurs dans la société capitaliste moderne ; entre la bureaucratie rouge et les travailleurs dans le système soviétique ; entre les castes en Inde ; entre colons et indigènes dans les colonies, etc.

Dans le système capitaliste actuel on distingue deux classes-clefs (ce qui n’exclut qu’il en existe d’autres) :

– les capitalistes ou « bourgeois », classe dominante qui se définit ainsi : elle possède le capital financier ou matériel (entreprises, machines, etc.) et fait travailler le prolétariat à son profit en le salariant, c’est-à-dire en achetant sa force de travail ;

– les salarié-e-s, ou « prolétariat », regroupant les personnes qui n’ont pas de capital et vivent en vendant leur force de travail manuel ou intellectuel pour subsister.

Quand elle leur explose à la figure, avec des grèves par exemple, les idéologues libéraux sont bien obligés de reconnaître l’existence d’une « conflictualité sociale ». Mais c’est aussitôt pour signaler qu’il s’agit d’un archaïsme à résoudre. Argument purement moral, mais nullement réaliste. Il ne s’agit pas d’être pour ou contre la lutte des classes, ce que ne comprennent pas les libéraux. Il s’agit de constater qu’elle existe. Autant aujourd’hui qu’hier. Et d’agir avec.

Un texte de Jacques Dubart paru dans le numéro de septembre 2008 du mensuel Alternative libertaire.

jeudi 6 novembre 2008

États-Unis: les patrons ont peur

On a beaucoup épilogué sur le facteur racial à propos de la récente élection américaine sans trop s'étendre sur le facteur de classe (à part peut-être pour se demander si la classe ouvrière blanche allait pouvoir soutenir un candidat noir). S'était peut-être passer un peu vite à côté de certains enjeux fondamentaux pour le syndicalisme.

La FTQ, par exemple, vient de se farcir un communiqué annonçant sa satisfaction à l'élection de Barack Obama. De cossé? Explication: « Le nouveau président désigné s’est prononcé à de multiples occasions, avant et pendant la présidentielle américaine, en faveur des droits des travailleurs et travailleuses, en faveur du droit à la syndicalisation et de son exercice sans entraves. Ça ne peut qu’être une bonne nouvelle pour la classe ouvrière américaine dont le taux de syndicalisation est en constant déclin depuis près de 50 ans », a indiqué le président de la FTQ.

« C’est également une bonne nouvelle pour le mouvement syndical québécois dont les assises seraient renforcées par une poussée de la syndicalisation chez nos voisins du Sud et par la mise au rancart de pratiques anti-syndicales et anti-travailleurs qui sont malheureusement légion chez nombre d’employeurs aux États-Unis et qui parfois servent de modèle comme on l’a vu chez nos voisins ontariens pour le processus de syndicalisation. De plus, nous sommes souvent aux prises avec les mêmes employeurs américains », a rappelé Michel Arsenault.

« Face à la crise financière et économique d’une ampleur sans précédent que subissent de plein fouet les travailleurs américains, un meilleur accès à la syndicalisation permettrait de canaliser les solidarités et de redonner ne serait-ce qu’un peu d’espoir au moment où des milliers de personnes perdent leur maison, leur fonds de pension et souvent les économies de toute une vie », a ajouté M. Arsenault.

Il est vrai que Barack Obama a tenu des propos plutôt inusité dans la bouche d'un candidat à la présidence. Un exemple : «Nous sommes désormais prêts à considérer les difficultés du mouvement syndical. Il est temps que nous nous donnions un président qui ne s’étouffe pas simplement en prononçant le mot « syndicat ». Nous devons renforcer nos syndicats en les laissant faire ce qu’ils font le mieux – recruter et syndiquer nos travailleurs. Si une majorité de travailleurs veulent un syndicat, ils devraient avoir un syndicat. C’est aussi simple que ça. Nous devons nous tenir debout face à un lobby des affaires qui a obtenu l’appui de ses amis au congrès et à la Maison Blanche pour bloquer la syndicalisation par la signature de cartes d’adhésion. C’est pourquoi j’ai fait partie des leaders dans la bataille pour faire passer la Loi sur la liberté de choix des salariés. C’est pourquoi je me bats pour cette loi au sénat. Et c’est pourquoi nous en ferons une loi de ce pays lorsque je serai élu à la présidence.» (Barack Obama à l’occasion d’une intervention à Dubuque, Iowa, le 13 novembre 2007)

Discours de politicien? Sans doute mais les patrons américains préfèrent ne pas prendre de chance. En effet, les grandes corporations telle que Walmart ont lancé dès aujourd'hui une contre-offensive sous la bannière de la «Coalition pour un lieu de travail démocratique» (!). Une campagne de pub télé d'une démagogie extrême vient même d'être lancé pour faire pression sur les alliés d'Obama au Sénat. Jugez en par vous-même...





À suivre...

Manifeste de l'ASSÉ contre la privatisation


L'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) a publié hier un manifeste intitulé Pour un système public, libérons-nous du privé !. Cette publication s'inscrit dans le cadre d'une campagne de cette organisation contre la privatisation grandisante de nos services publics. Les individus peuvent le signer en ligne . Les groupes intéressés sont invités à communiquer avec l'ASSÉ. Des actions sont d'ailleurs à venir pour dénoncer l'ingérence des entreprises publiques au sein des établissements d'enseignements au Québec.

Un extrait du manifeste:

«Sur les campus, dans nos hôpitaux et nos autobus, les intérêts du marché sont maintenant plus influents que le pouvoir populaire. Le droit au profit est mieux défendu que le droit à des conditions matérielles et intellectuelles décentes. Les gains des mouvements sociaux du passé sont menacés, voire même complètement niés. Reprenons notre société en main ! Il est temps de réaffirmer notre désir de construire une société solidaire, juste et équitable.

Nous dénonçons les intérêts et la logique du privé dans les institutions publiques. Pour lutter contre cette ingérence du privé, nous revendiquons un investissement public massif dans les services publics, mais aussi que soit rétablie la primauté de l’être humain sur les profits. Il faut expulser l’entreprise privée des instances décisionnelles, établir un processus démocratique participatif et prendre en main notre destin collectif.

Parce que tout gain réel s’obtient par la lutte, sommons le gouvernement d’assumer ses responsabilités sociales.»

mercredi 5 novembre 2008

Action directe contre le recrutement militaire à Sainte-Foy

Lu sur la section Québec du forum Anarchist Black Cat:

Le 5 novembre, de 11h à environ 14 h30, une manifestation d’opposition au kiosque de recrutement militaire dans le cadre de la foire universitaire annuelle du Cégep de Sainte-Foy a rassemblé plus de 20 personnes durant le pic de l’événement qui dura assez longtemps (et, si je peux croire un des recruteurs, elle aurait pu ne se terminer qu’à 17h). Le Comité de Mobilisation (MOB) du Cégep a fait signer beaucoup de feuille de pétition les 4 et le 5 novembre. La pétition était « adressée à la direction du Cégep de Sainte-Foy afin d’exclure définitivement la présence du kiosque de recrutement militaire lors de la foire universitaire ». Le 5 novembre plusieurs actions variées et assez spontanées ont eu lieu lors de la présence des recruteurs. Une pile de feuillets dont les recruteurs auraient eu bien besoin a été prise. Beaucoup de tracts ont été distribués et la pétition se faisait bien signer. Durant un temps, il y a eut un blocage de kiosque mais le reste du temps, quelques personnes étaient postées devant ou assises dessus, ce qui encore là, à mon avis, avait un effet sélectif sur les gens qui voulaient les tatoos de la marine ou les livrets sur les études universitaires en collège militaire. Aucun(e)s blessé(e)s.

Rappelons que l’an passé à la foire universitaire, il y avait eu un die-in devant le kiosque. L’action s’inscrit dans la vague du mouvement de résistance au recrutement militaire en milieu scolaire.

- Marsa

Le cirque électoral est de retour

Ça y est, Jean Charest a rencontré le lieutenant-gouverneur et demandé la dissolution de l'Assemblée nationale. Oh, joie! Nous sommes à nouveau en période électorale. Pour souligner l'occasion, nos camarades du Collectif de résistance anti-capitaliste (le CRAC) viennent d'éditer une affiche.

Téléchargez une copie haute-résolution (JPEG)

Téléchargez une copie de l'affiche (PDF)

Oh, et comme il n'y a pas que les élections dans la vie, les camarades ont également édité une affiche et deux stickers contre l'occupation de l'Afghanistan.



Show bénéfice pour la librairie la Page noire

Un communiqué que nous avons reçu de notre infokiosque préféré...

Show bénéfice pour la librairie la Page noire
Ce jeudi, 6 novembre à 20h30

****
Jane Erhardt
Michaël Lapointe
Gab Paquet
Et… (roulements de tambour)
L’anciennement connue sous le nom de Chanteuse pénible
Chanteront et réciteront pour vous Café-bar l’Agitée


Le jeudi 6 novembre à 8h30 PM tapant, 251 rue Dorchester
Contribution plus ou moins volontaire mais suggérée de 5$

Infos: La Page noire (418) 977-1955
Une autre façon de contribuer à la pérennité notre librairie sociale autogérée: devenir membre (10$) ou renouveller votre abonnement à chaque année (5,00$)

Le monde a un nouvel empereur: Barack Obama



Le résultat de l'élection américaine vu par Latuff.

Ouai, c'est une élection historique, un symbole important, un noir à la présidence, bla-bla-bla. Tout cela est vrai. Et pourtant... Obama reste fondamentalement un politicien capitaliste pro-guerre. Moins pire que l'autre, surement, mais tout de même capitaliste et pro-guerre. Les lendemains de veille risquent d'être difficile pour ceux et celles qui s'attendent au changement. Attention au mal de tête!

mardi 4 novembre 2008

Élections américaines...



Une organisation appelé la North Eastern Anarchist Network a fait de très sympathiques pancartes contre la participation aux élections et pour l'organisation. On vous invite à aller en voir plus sur leur site neanarchist.net

Sur le site fluxview.com on peut voir des tonnes de clip sur les péripéties des élections américaines. C'est très intéressant.

Passez donc faire un tour sur submedia.tv aussi pour y jeter un coup d'oeil sur les différents montages vidéos dont un très amusant. On voit les deux candidats répéter plus moins la même chose, mais se faire critiquer comme dans les Reality-Talent show où des juges disent aux candidats: Quoi? nenon, t'as bin trop l'air fake!

Le tout pour alimenter une belle leçon de la vie: élections pièges à cons!

Don't vote: organize!


(via le blogue de la NEFAC-Sherbrooke)