vendredi 22 mai 2009

On rit de nous autres!

Samedi prochain, quelques 140 citoyens et citoyennes vont participer à un forum public sur le Programme particulier d'urbanisme de la Colline parlementaire. Tout sera alors sur la table pour redessiner la haute-ville.

Tout? Enfin, pas exactement. Il y a un ou deux gros morceaux déjà enclenché qui vont se faire «hors PPU». Il y a, par exemple, le chantier de la coop l'escalier qui a débuté le 27 avril dernier (et que la Ville s'entête à mettre dans le PPU pour faire croire qu'on a pas besoin de parler de logement social!).

Le comble est toutefois tombé hier. La Capitale veut un nouveau siège social sur la rue Saint-Amable. On parle d'une patente de 10 étages (3 de plus que ce que permet le zonage) pour lequel il faudra bien aller chercher des permis à la Ville.

Notons que le maire était présent à la conférence de presse annonçant ce projet mais qu'il était absent à celle annonçant le PPU...

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Il y a un problème avec les résidents actuels du quartier Saint-Jean-Baptiste-- je dis actuels, car les "natifs" de la place y sont aujourd'hui minoritaires.

Les "nouveaux résidents" pratiquent un activisme de "pas dans ma cour". Pas d'autos sauf les nôtres et on veut rester notre p'tit groupe dans ce spot et autour à être à 4-5 minutes de Place d'Youville, des Plaines, et de tout ce qui est beau et festif à Québec.

Nicolas a dit…

C'est complètement faux!

Premièrement, Saint-Jean-Baptiste a toujours été un quartier de transition. Ceci dit, ce sont précisément les gens ancrés dans le quartier qui sont militant et non les nouveaux arrivants.

Deuxièmement, les gens de Saint-Jean-Baptiste ne sont pas contre tout nouveau développement. Ils sont contre les tours, c'est pas pareil. Plusieurs projets résidentiels à dimension humaine --et pas juste du logement social-- ont vu le jour depuis 10 ans et il n'y a jamais eu d'opposition.

Amenez en des logements dans des blocs de 4 étages et il n'y en aura pas de problème!!!

Anonyme a dit…

Anonyme, cessez de colporter intégralement les âneries entendues à la radio-poubelle. On vous reconnaît! Avez-vous des vrais arguments?

On voit quels sont les intérêt$$$$ de Sarko Labeaume!

Anonyme a dit…

C'est pas vrai que Saint-Jean-Baptiste a toujours été un quartier de transition. Faut vraiment pas connaître l'histoire du coin pour dire ça.

Je comprends que les gens veuillent "s'ancrer" dans le coin -- c'est idéal comme spot, la preuve étant que si les terrains étaient vendus ils vaudraient une fortune. Puis, je comprends aussi que lesdites gens veulent défendre "leur fief". Pas plus de 2-3 étages et tu limites l'espace à une poignée "d'élus" qui seront probablement les chums des autres...

J'habite une tour et c'est loin d'être infernal. Si tu mets 10 étages, tu vas loger 2*3 fois plus de monde.

Mais bon, je m'en sacre parce que j'habite Saint-Sacrement et s'il y a moins de monde au coeur de la ville ça m'arrange autant que vous. Mais je sais que pour les gens de classe moyenne de la banlieue -- où je vivais avant -- il n'y aura probablement aucune possibilité de vivre au centre-ville.

Nicolas a dit…

Bon, je maintien quand même mon point concernant le caractère de transition de Saint-Jean-Baptiste. Historiquement, ce ne fut pas un quartier ouvrier mais un faubourg louche du même ordre que Cap Blanc. C'était le quartier des irlandais, des marins, de certains artisans et des maisons closes. En ce sens là, Saint-Jean-Baptiste est tout à fait dans la ligne de ce qu'il a toujours été. Bref, un des points de chute de Québec. À la limite, il est tout simplement un peu moins weird aujourd'hui qu'à l'époque.

Pour en savoir plus, je ne peux que conseiller la monographie du faubourg produite par Marc Boutin et Jimena Michea en 2006.

Anonyme a dit…

Merci! pour la référence. Je vais lire, car j'aime bien ce genre de monographie. Un livre assez exceptionnel dans ce genre est celui de Jean-François Simard: "Montmorency. Histoire d'une communauté ouvrière." Si jamais tu visites la chute Montmorency, ça vaut la peine de suivre la voie ferrée et d'aller arpenter les rues de ce quartier. typique.

Quant au quartier Saint-Jean-Baptiste. Je ne suis vraiment pas d'accord avec toi. J'ai devant moi une photocopie du recensement paroissial de 1818; un de mes ancêtres vivait alors sur la rue D'Aiguillon. Qui y trouve-t-on? Menuisier, charretier, vendeur, peintre, cordonnier. On est loin des putes et du quartier malfamé.

Le problème, c'est que vous voulez un quartier populaire là où il n'a pas sa place. C'est un peu comme si à Paris on décidait de construire des HLM à côté de l'Arc-de-Triomphe. Puis, c'est pas vraiment une place pour les enfants: pas de grand espace pour jouer et tout est en côtes abruptes -- enfant j'aurais détesté une place comme ça.

La vraie histoire, c'est que les gens qui sont là présentement sont tombés sur une bonne talle qu'ils veulent garder pour eux. Le reste, c'est d'la frime.

Nicolas a dit…

Désolé mais c'est de la bullshit. Un gros ramassis de préjugés basé sur des perceptions.

Actuellement Saint-Jean-Baptiste *est* un quartier populaire. C'est pas une vue de l'esprit, c'est la réalité statistique.

Le revenu médian des ménages y est moins élevé que dans le reste de la ville (très exactement 28 404$, soit 1500$ de moins que dans le reste de la ville).

C'est aussi un quartier à forte majorité de locataires (80%) alors qu'une courte majorité des ménages de la ville sont propriétaires.

Finalement, il y a dans Saint-Jean-Baptiste une plus forte proportion de locataires consacrant plus que la norme de 30% de leur revenu pour se loger (43% versus 34,8%).

Source: Saint-Jean-Baptiste dans le rougeOh, et aux dernières nouvelles, l'école primaire Saint-Jean-Baptiste est encore ouverte et est loin d'avoir un problème de recrutement signe que, même si c'est pas la banlieue, il y a encore des gens qui élèvent des enfants au centre-ville. D'ailleurs, Saint-Jean-Baptiste étant le quartier le plus jeune de la ville, il y a des chances que ça reste longtemps comme ça!

Bref, faudrait arrêter de confondre Montcalm et Saint-Jean-Baptiste.

Anonyme a dit…

Les chiffres, on peut leur faire dire à peu près tout ce qu'on veut.

Prenons le cas des proprios. Tu vas dire qu'ils sont pauvres? Faux!Leur terrain vaut une fortune au coût réel du marché. C'est comme le cultivateur qui vit pauvrement, mais dont la ferme vaut le million.

Prenons le cas des locataires maintenant. Tu vas dire que le quartier est pauvre, parce que le revenu médian se situe entre 28000 et 29000$. C'est dire qu'il y en a qui sont drôlement friqués. Puis, il y a plein d'étudiants, ce qui a pour effet de baisser la moyenne. Mais ces étudiants, pour la plupart universitaires, vont demain aller chercher des salaires qui doubleront ou tripleront facilement leur revenu actuel. Pour le reste, il y a des personnes âgées, comme ailleurs dans la ville, et des individus qui se satisfont très bien d'un revenu de 28000$; c'est mon cas, par exemple, et je vis même avec moins de ça et c'est mon choix de vie et j'écoeurre personne en me prétendant démuni...

Quant à la coop de l'escalier, la valeur réelle de chacun des appartements sera probablement du quart de million pour la construction et la valeur locative serait facilement de plus de 1500-2000$ par mois.

Et c'est ça des pauvres pour un anar? Vous jouez vos cartes, mais faudrait pas prendre le monde pour des valises...