jeudi 16 février 2012

Les mouvements sociaux bloquent la tour de la bourse

Les drapeaux rouges de la CSN, le drapeau noir des anars et le drapeau blanc (!) de la FTQ sur une même ligne de piquetage, vous verrez pas ça souvent!
La Tour de la Bourse a été bloqué pendant cinq heures ce matin. À l'appel de la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics, près d'un millier de manifestant-e-s ont exprimé leur rejet des mesures d'austérité du gouvernement, particulièrement les hausses de frais de scolarité, la taxe santé et la hausse annoncée des tarifs d'Hydro. Le mot d'ordre était de hausser le ton et ce fut fait, les militant-e-s ayant fait la preuve de leur grande détermination dans l'action.

Dès 7h30, des commandos ont commencer à circuler aux abords du square Victoria. L'objectif annoncé était le Centre de commerce mondial. Craignant la colère populaire, le centre était déjà fermé pour la journée. Peine perdue puisque l'objectif principal s'est révélé être la Tour de la bourse finalement. Résultats: deux tours bloquées, des banques, des ministères et un hôtel fermé. Pour ce faire, des groupes ont tout simplement bloqués les portes avec leurs corps et ont déployé une gigantesque bannière rouge autour de la tour de la bourse. Au fil du temps, toutes les portes dérobées se sont révélée une à une --quand des gens déjà à l'intérieur tentaient de les ouvrir pour faire entrer des collègues-- et ont toutes été bloquées.

La majeure partie de la journée s'est déroulée dans le calme et tout à fait pacifiquement. Toutefois, il est sidérant de constater à quel point certaines personnes peuvent prendre leur boulot à coeur. On a ainsi vu plusieurs personnes bien mises, sans doute des «créateurs de richesses» insulter les manifestant-e-s et tenter de forcer le passage. La plupart du temps cela c'est limité à un échange verbal tendu mais parfois des frustrés sont allés jusqu'à frapper des manifestant-e-s.

La tension a été particulièrement vive autour de l'hôtel Delta, qui communique de l'intérieur avec la tour de la bourse. C'est à cet endroit que le plus de gens ont tenté de forcer le passage (avec succès à au moins deux reprises). Comme si ce n'était pas suffisant, la confusion s'est durablement installée lorsqu'une décision de la «responsable de porte» --qui voulait abandonner le blocage à cet endroit en échange d'une promesse que le passage intérieur vers la tour de la bourse serait bloqué-- a été contestée avec succès. La rumeur a même courue un temps que la Coalition se désolidarisait de se qui se passait devant le Delta ce qui c'est avéré faux.

De rudes bousculades ont eu lieu pour libérer l'entrée du chic hôtel. La police anti-émeute n'a pas hésité à sortir les matraques et asperger la foule de poivre de cayenne à plusieurs reprises, dès que la résistance se faisait trop vive, dans une opération qui a duré une bonne heure.Ce n'est que lorsque cette entrée fut complètement occupée par la police et que la foule était repoussée dans la rue que la Coalition a décidé de lever tous les autres blocages pour venir devant le Delta et offrir une voie de sortie sécuritaire aux militant-e-s en quittant tout simplement les lieux en cortège. Il était alors largement dépassé midi. La dernière escarmouche poivrée a eu lieu lorsqu'une partie de la foule a tenté de bloquer le départ d'une van dans laquelle se trouvait quatre personnes arrêtées dans les heures précédentes. D'après les infos que nous avons, toutes ses personnes ont été libérées depuis.


La Coalition a prouvé une fois de plus avec cette action que les différents mouvements sociaux pouvaient être solidaires dans l'action. D'ailleurs, la foule était très diversifié avec certes une bonne présence étudiante, le contraire aurait été surprenant, mais aussi des groupes communautaires, des centres de femmes et de plusieurs syndicats. La détermination des militant-e-s étaient palpable et d'ailleurs, sans ça, ils et elles n'auraient jamais pu bloquer la tour de la bourse pendant presque cinq heures. Bref, c'était beau à voir!  

Notre reportage photo:
 

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Il y a peut-être une erreur, je ne vois pas ce que les images du camp des indignés (que j'ai prises moi même cet automne) font dans ce reportage.

Merci
Alex

Collectif anarchiste La Nuit (UCL-Québec) a dit…

Une petite erreur de codage html. On a mis une visionneuse pour toutes nos galeries flickr au lieu de celle du blocage. Je corrige dès que j'ai le temps.